Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

États-Unis (suite)

La mégalopolis atlantique semble à l’écart de ces régions dynamiques. En fait, elle est surtout la façade de l’intérieur agricole et industriel, dont elle écoule les productions vers l’Europe, avec laquelle elle assure un lien qui n’est pas seulement économique. Par la fonction industrielle liée à la fonction commerciale, elle élabore, elle aussi, des produits finis, en partie destinés à l’exportation.

Deux régions sont vraiment à l’écart du développement actuel : d’une part les Appalaches, qui n’étaient qu’une région orographique mais qui deviennent une région géographique, l’Appalachia, dont le ciment est l’état d’infériorité économique par rapport aux régions voisines, aggravé par des îlots de déclin ou de pauvreté, d’autre part la Nouvelle-Angleterre, mal reliée au reste du continent et dont la partie sud-ouest échappe à l’attraction ancienne de Boston pour tomber dans l’orbite de New York.

Enfin, rien n’illustre mieux le problème des régions géographiques que le contraste entre Nouvelle-Angleterre et Californie.

La Nouvelle-Angleterre doit être étudiée comme une région européenne ; le présent s’y explique par le passé ; depuis le xviie s., elle a connu à peu près la même histoire économique que la vieille Angleterre ; la révolution industrielle, relativement précoce, y a produit les mêmes effets ; des industries héritées, comme dans les Midlands ou le Lancashire, doivent faire face aux mêmes problèmes de reconversion. L’agriculture n’y survit difficilement qu’en quelques endroits. La Californie, au contraire, n’a pas de passé, seulement un présent constitué par des conurbations géantes et un espace agricole aménagé scientifiquement ; on n’y considère que l’avenir. La civilisation qui s’y élabore commence à marquer le paysage de son empreinte.

P. B.

➙ Alabama / Alaska / Appalaches / Arizona / Arkansas / Baltimore / Boston / Californie / Caroline / Chicago / Cleveland / Colorado / Connecticut / Detroit / Floride / Géorgie / Hawaii / Illinois / Indiana / Iowa / Kansas / Kentucky / Los Angeles / Louisiane / Maryland / Massachusetts / Michigan / Minneapolis - Saint Paul / Minnesota / Mississippi / Missouri / New Jersey / New York / Ohio / Oklahoma / Oregon / Pennsylvanie / Philadelphie / Pittsburgh / Porto Rico / Rocheuses / Saint-Laurent / Saint Louis / San Francisco / Tennessee / Texas / Virginie / Washington / Wisconsin.

 U. S. Bureau of Census, Statistical Abstract of the United States (Washington, 92e éd., 1971). / C. L. White et E. J. Foscue, Regional Geography of Anglo-America (New York, 1943 ; 3e éd. avec T. M. McKnight, 1964). / P.George, l’Économie des États-Unis (P. U. F., coll., « Que sais-je ? », 1946 ; 11e éd., 1974) ; Géographie des États-Unis (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971). / N. J. G. Pounds, North America (Londres, 1955). / J. K. Galbraith, The American Capitalism (Boston, 1956) ; The Affluent Society (Boston, 1958 ; trad. fr. l’Ère de l’opulence, Calmann-Lévy, 1961) ; The New Industrial State (New York, 1968 ; trad. fr. le Nouvel État industriel. Essai sur le système économique américain, Gallimard, 1968). / J. H. Paterson, North America, a Regional Geography (Londres, 1960 ; nouv. éd., 1970). / D. J. Bogue et C. L. Beale, Economic Areas of the United States (New York, 1961). / J. Gottmann, Megalopolis (New York, 1961 ; nouv. éd., Cambridge, Mass., 1964). / W. R. Mead et E. H. Brown, The United States and Canada, a Regional Geography (Londres, 1962). / P. F. Griffin, R. N. Young et R. L. Chatham, Anglo-America, a Regional Geography of the United States and Canada (Londres, 1963). / J. W. Watson, North America. Its Countries and Regions (Londres, 1963 ; 2e éd., 1970). / C. Fohlen, les Noirs aux États-Unis (P. U.F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 4e éd., 1972). / R. E. Murphy, The American City : an Urban Geography (New York, 1966). / J.-J. Servan-Schreiber, le Défi américain (Denoël, 1967). / J. Beaujeu-Garnier, les Régions des États-Unis (A. Colin, coll. « U 2 », 1969). / C. P. Kindleberger, American Business Abroad (New Haven, 1969 ; trad. fr. les Investissements des États-Unis dans le monde, Calmann-Lévy, 1971). / J. Soppelsa, les États-Unis (P. U. F., coll. « Magellan », 1971) ; l’Économie des États-Unis (Masson, 1976). / G. Dorel et A. Reynaud, les États-Unis en devenir (Doin, 1973).


Les institutions

Les founding fathers de la Constitution fédérale de 1787 ont voulu aller au-delà du système confédéral, pratiqué depuis 1781, qui avait causé trop de déboires. Ils ont donc conçu une sorte de fédéralisme dualiste selon lequel se manifestent dans chaque État membre de l’Union deux gouvernements : le gouvernement propre à cet État et le gouvernement de l’Union, le premier conservant tous les pouvoirs que la Constitution et la coutume n’ont pas déférés au second.


Les institutions fédérales

Le gouvernement fédéral des États-Unis siège à Washington, qui, avec sa proche banlieue, constitue le district de Columbia, dont le territoire n’est rattaché à aucun des cinquante États associés.


Le Congrès

« Tous les pouvoirs législatifs accordés par le présent acte seront attribués à un Congrès des États-Unis qui se composera d’un Sénat et d’une Chambre des représentants » (article premier de la Constitution).

Chaque État, quelle que soit son importance, désigne deux sénateurs (Nevada 480 000 hab. ; New York 18 millions d’hab.). Au titre de l’article 5 de la Constitution, aucun État ne pourra, sans son consentement, être privé de l’égalité de suffrage dans le Sénat. Les sénateurs, âgés d’au moins trente ans et citoyens des États-Unis depuis au moins neuf ans, sont élus pour six ans par le peuple américain ; avant 1913, ils étaient désignés par la législature de chaque État de l’Union. Le Sénat est renouvelé par tiers tous les deux ans.

Le nombre des élus de chaque État à la Chambre des représentants est proportionnel à sa population. L’assemblée est renouvelée en totalité tous les deux ans. Les représentants ont au moins vingt-cinq ans et sont citoyens des États-Unis depuis au moins sept ans. Le rôle politique de la Chambre des représentants est relativement faible.

Le vice-président de l’Union est automatiquement président du Sénat ; la Chambre des représentants élit elle-même son « speaker », ou président.

Les deux assemblées siègent séparément. Elles tiennent une séance commune pour entendre le « message sur l’état de l’Union », recevoir une haute personnalité étrangère ou décompter les suffrages obtenus par les candidats à la présidence.