Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

étain (suite)

Alliages d’étain

Les alliages à base d’étain constituent des « métaux ou alliages blancs » en raison de leur couleur, mais l’étain entre également comme addition dans d’autres alliages à base de cuivre, de plomb, de zinc ou d’aluminium.

• Additionné au cuivre jusqu’à une teneur de 25 p. 100, l’étain permet de constituer les cupro-étains, ou bronzes. L’addition d’étain abaisse le point de fusion tout en améliorant les caractéristiques mécaniques des alliages à base de cuivre, d’où leur emploi pour des pièces mécaniques (engrenages, bagues, robinetterie) obtenues par moulage ou par déformation. Au-dessus de 15 p. 100 d’étain, l’apparition d’un constituant dur, mais fragile, limite l’emploi des bronzes à des applications très particulières telles que cloches ou, autrefois, bronzes à miroirs.

• Avec environ 20 p. 100 d’antimoine, qui augmente la dureté, l’étain forme des alliages pour objets d’art, vaisselles, « poteries d’étain » ou métal anglais.

• Avec le plomb seul ou avec le plomb et l’antimoine, on confectionne des alliages pour ustensiles domestiques, des soudures pour vaisselle d’étain (80 p. 100 d’étain et 20 p. 100 de plomb), des soudures diverses à bas point de fusion (40 à 50 p. 100 d’étain et 60 à 50 p. 100 de plomb) et des caractères d’imprimerie (60 p. 100 de plomb, 30 p. 100 d’antimoine et 10 p. 100 d’étain). En raison de la formation d’un eutectique à 37 p. 100 de plomb et 63 p. 100 d’étain, ces alliages ont un bas point de fusion et de bonnes qualités de moulage, ce qui fait utiliser en moulage sous pression un alliage à 80 p. 100 d’étain, 10 p. 100 de plomb et 10 p. 100 d’antimoine.

• Une série d’alliages d’étain, appelés régules, sont utilisés comme alliages antifriction ; une composition courante pour régule de coussinets de moteurs d’automobiles comprend 89 p. 100 d’étain, 7,5 p. 100 d’antimoine et 3,5 p. 100 de cuivre.

• De nouveaux alliages antifriction à base d’aluminium ont été réalisés depuis une dizaine d’années avec une teneur en étain de 6 ou 20 p. 100.

• Un autre domaine d’applications d’alliages riches en étain est celui des alliages fusibles constitués d’eutectique binaire ou ternaire à bas point de fusion, par addition de bismuth, de plomb, de cadmium ou d’indium. Leur point de fusion, généralement inférieur à 100 °C, permet de les employer soit comme pièces de sécurité, soit pour la confection facile de moulages particuliers.

R. Le R.

➙ Antifriction / Cuivre / Fusion / Plomb / Revêtement.

 D. M. Lidell, Tin. Handbook of Nonferrous Metallurgy, t. II (New York et Londres, 1942). / C. L. Mantell, Tin (New York, 1949). / E. H. Jones, Refining of Tin (Londres 1950). / A. Néel, le Marché mondial de l’étain (P. U. F., 1953). / L. Lamy, A. Giroux et G. Gallon, Métallurgie, t. III : Métallurgie de l’étain (Techniques de l’ingénieur, 1956 ; nouv. éd., 1970). / R. Gadeau, Métaux non ferreux (A. Colin, 1959). / E. S. Hedges, Tin, its Alloys (Londres, 1960). / W. E. Hoare, E. S. Hedges et B. T. K. Barry, The Technology of Tinplate (Londres, 1965).

étang

Réservoir d’eau vidangeable destiné le plus souvent à l’élevage d’animaux aquatiques (notamment des poissons).


Un étang est peu profond, au point qu’une zone profonde (hypolimnion) ne peut pas y être normalement définie. Très souvent environné d’une ceinture de plantes palustres, il est également caractérisé par une possibilité artificielle de mise à sec périodique qui lui confère des qualités dynamiques et biologiques propres.

Les étangs doivent être distingués des lacs et des mares, qui sont des masses d’eau généralement permanentes ou dont la mise à sec éventuelle est naturelle. On donne souvent et improprement le nom d’étang aux lagunes littorales plus ou moins en liaison avec la mer.

L’alimentation en eau d’un étang est assurée soit par des eaux de sources, de ruissellement ou de pluie, soit par des ruisseaux, des rivières ou des affluents. Les étangs de cours d’eau, installés en série ou en dérivation, sont généralement plus faciles à alimenter, donc à vidanger ; par contre, ils sont plus soumis aux variations des conditions de milieu (apports de substances ou d’organismes indésirables).

Les étangs sont généralement construits dans des régions peu accidentées, à sol imperméable, à rendement agricole faible. Pendant leur mise en eau, ils permettent l’aquiculture ; pendant leur période d’assèchement, ils autorisent une agriculture souvent prospère sur le fond plus ou moins vaseux et constituant un excellent sol enrichi en engrais naturels pendant la mise en eau.

Une digue, ou chaussée, arrête en aval les eaux d’alimentation, qui, lorsque l’étang est vidé, s’écoulent de la queue, ou partie amont, vers la tête, par un bief. Au travers de cette digue, un canal d’évacuation est aménagé au point bas de l’étang, et son ouverture amont est construite en forme de moine, installation permettant à la fois et au gré de l’utilisateur l’évacuation de l’eau par le haut (trop-plein) ou par le bas (vidange). Le moine sert non seulement à vidanger l’étang, mais aussi à régler son niveau grâce à une bonde, souvent conique. C’est une des parties les plus importantes de l’étang. Après mise à sec, il est parfois utile de curer un étang. Les vases ainsi recueillies sont de bons engrais pour les sols avoisinants.

Dans l’eau d’un étang, ou grâce à elle, vivent une flore et une faune particulières, adaptées aux grandes variations de conditions de milieu qui le caractérisent (milieu astatique). Outre la flore littorale (carex, joncs, roseaux, massettes, renouées, châtaignes d’eau, nénuphars, myriophylles, etc.), qui joue le rôle essentiel du point de vue de la production primaire, et le phytoplancton, le feutrage végétal constitué d’algues microscopiques, qui recouvre presque tous les supports, apporte aux éléments du zooplancton et du necton la matière organique dont ils ont besoin.