Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Essonne. 91 (suite)

Le tiers méridional de l’Essonne est constitué par un fragment de la Beauce, et comme, en outre, le département englobe à l’est une marge de la Brie française, la grande culture sur de grandes exploitations est ici très florissante. Le système de culture évolue : le maïs occupe une place croissante ; le blé et l’orge restent cependant les productions essentielles, alors que la pomme de terre, la betterave à sucre, l’avoine et l’élevage reculent. Au nord se développent les cultures maraîchères, fruitières, florales de la banlieue parisienne, en particulier le long du coteau du Hurepoix. L’Essonne a quelques spécialités : aviculture du Hurepoix, cressiculture, plantes médicinales près de Milly-la-Forêt.

C’est le département le moins industrialisé de la région parisienne. Une seule agglomération industrielle est autonome, celle de Corbeil (voir Évry-Corbeil). En banlieue, le secteur le plus anciennement industrialisé fut celui d’Athis-Juvisy-Viry entre la Seine et la voie ferrée d’Orléans, mais sans gros établissements.

Toutefois, la grande banlieue du centre-sud s’industrialise et comprend déjà une douzaine d’établissements de plus de 500 salariés, dont six à Massy (industrie électrique, instruments de mesure, imprimerie, pharmacie). Une dizaine de zones industrielles récentes sont en cours de réalisation et une dizaine en projet dans la banlieue parisienne (Massy-Palaiseau, Longjumeau, Morangis, Bures-Orsay) et à Étréchy, à Étampes et à Dourdan. Par ailleurs, l’Essonne accueille des industries desserrées de l’agglomération parisienne, comme celle du cuir à La Ferté-Alais.

Le département possède des activités de recherche nombreuses et diversifiées : auprès de la Faculté des sciences d’Orsay et du C. N. R. S. de Gif-sur-Yvette, à Saclay et à Bruyères-le-Châtel (Commissariat à l’énergie atomique), à Brétigny-sur-Orge (Centre d’essais en vol et Centre national d’études spatiales), à Marcoussis (Compagnie générale d’électricité), à Corbeville-Orsay (Thomson-C. S. F.). La multiplication des centres de recherche a donné naissance à l’idée de faire de la rocade F6, qui desservira ces localités, une voie semblable à la route 128 autour de Boston, site préférentiel des industries de pointe.

Les principaux axes de circulation sont évidemment nord-sud : voie ferrée Paris-Orléans par Juvisy, Brétigny, Etampes : voies ferrées secondaires (Corbeil-Montargis, Brétigny-Dourdan) ; voies ferrées de banlieue (lignes de Sceaux, de Juvisy-Melun) et, sur la rive droite de la Seine, desserte sur la grande ligne Paris-Lyon ; autoroute du Sud avec ses branches d’Orly et de Longjumeau.

Le département voit passer les principaux courants de circulation par fer, par route et par eau reliant Paris au Midi : un tonnage considérable de produits et de marchandises destinés à Paris ou en provenant, en même temps que des millions de voyageurs à courte ou à grande distance (migrations journalières des banlieusards et pulsations massives des départs et retours de vacances et de week-ends, sans compter le trafic normal des grandes lignes).

L’Essonne doit enregistrer au nord la poursuite à un rythme rapide de son urbanisation et de sa croissance démographique, tandis que s’y multiplient au sud les résidences secondaires.

J. B.

➙ Évry-Corbeil.

estampage

Procédé de mise en forme de matériaux métalliques par déformation à l’état solide, à chaud ou à froid, à l’aide d’un ensemble de deux blocs en acier, appelé matrice (ou encore estampe), qui comporte en creux la forme de la pièce à réaliser et qu’une machine spéciale (mouton, marteau-pilon, presse, etc.) vient fermer, avec un effort pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers de tonnes, autour de l’ébauche à former.


Ce procédé est également appelé matriçage, plus spécialement lorsqu’on façonne des pièces de précision, mais il convient d’utiliser exclusivement le vocable estampage, pour bien différencier ce procédé des procédés d’emboutissage et de découpage de tôles, utilisant également des matrices. De même, l’outil d’estampage doit être appelé non pas estampe, mais matrice d’estampage, par analogie avec matrice de découpage et matrice d’emboutissage.


Mode opératoire

Pour façonner une pièce par estampage, on part généralement d’une pièce brute, appelée lopin, préalablement découpée dans une barre, une billette ou un rond et dont le volume est très légèrement supérieur au volume de la pièce à obtenir. Le surplus de matière est chassé par le joint entre les deux matrices et forme une bavure, que l’on enlève généralement dans une matrice à ébavurer, analogue à une matrice à découper. Après ébavurage, la pièce peut être amenée à des cotes très précises par des opérations de finition à l’aide de matrices de calibrage. L’estampage de formes simples peut se faire en une seule opération (avec une ou plusieurs frappes) dans une matrice unique. Mais, lorsque la pièce est plus complexe, par exemple un vilebrequin de moteur de voiture automobile, l’estampage nécessite plusieurs opérations, soit en utilisant une succession de matrices différentes (pour estamper de grandes pièces), soit en utilisant une matrice à empreintes multiples (pour estamper de petites pièces). Les empreintes de cette matrice ou de cette suite de matrices se rapprochant progressivement de la forme définitive que l’on désire obtenir, on arrive à donner cette forme définitive à la pièce en exerçant sur elle des efforts suffisamment importants pour que les contraintes résultantes soient supérieures à la limite élastique du matériau travaillé, sans arriver toutefois à la rupture de la matière.

L’estampage se fait généralement à chaud pour les pièces en acier. Il se fait à froid pour les pièces en laiton et en bronze et ainsi que pour les petites pièces, même celles qui sont en acier. D’une manière générale, on dit que l’on « travaille à chaud » si la température est telle que la recristallisation annule en permanence les effets de l’écrouissage de la matière métallique. Dans le métal chaud, on est donc constamment en présence d’un métal à l’état recuit, dont la résistance mécanique n’augmente pas. Les structures initiales, comme les structures basaltiques de solidification, sont détruites et remplacées par des structures très régulières. Le travail à chaud est donc avantageux, d’autant plus que la limite élastique à chaud est bien plus faible qu’à froid.