Essonne. 91 (suite)
Le tiers méridional de l’Essonne est constitué par un fragment de la Beauce, et comme, en outre, le département englobe à l’est une marge de la Brie française, la grande culture sur de grandes exploitations est ici très florissante. Le système de culture évolue : le maïs occupe une place croissante ; le blé et l’orge restent cependant les productions essentielles, alors que la pomme de terre, la betterave à sucre, l’avoine et l’élevage reculent. Au nord se développent les cultures maraîchères, fruitières, florales de la banlieue parisienne, en particulier le long du coteau du Hurepoix. L’Essonne a quelques spécialités : aviculture du Hurepoix, cressiculture, plantes médicinales près de Milly-la-Forêt.
C’est le département le moins industrialisé de la région parisienne. Une seule agglomération industrielle est autonome, celle de Corbeil (voir Évry-Corbeil). En banlieue, le secteur le plus anciennement industrialisé fut celui d’Athis-Juvisy-Viry entre la Seine et la voie ferrée d’Orléans, mais sans gros établissements.
Toutefois, la grande banlieue du centre-sud s’industrialise et comprend déjà une douzaine d’établissements de plus de 500 salariés, dont six à Massy (industrie électrique, instruments de mesure, imprimerie, pharmacie). Une dizaine de zones industrielles récentes sont en cours de réalisation et une dizaine en projet dans la banlieue parisienne (Massy-Palaiseau, Longjumeau, Morangis, Bures-Orsay) et à Étréchy, à Étampes et à Dourdan. Par ailleurs, l’Essonne accueille des industries desserrées de l’agglomération parisienne, comme celle du cuir à La Ferté-Alais.
Le département possède des activités de recherche nombreuses et diversifiées : auprès de la Faculté des sciences d’Orsay et du C. N. R. S. de Gif-sur-Yvette, à Saclay et à Bruyères-le-Châtel (Commissariat à l’énergie atomique), à Brétigny-sur-Orge (Centre d’essais en vol et Centre national d’études spatiales), à Marcoussis (Compagnie générale d’électricité), à Corbeville-Orsay (Thomson-C. S. F.). La multiplication des centres de recherche a donné naissance à l’idée de faire de la rocade F6, qui desservira ces localités, une voie semblable à la route 128 autour de Boston, site préférentiel des industries de pointe.
Les principaux axes de circulation sont évidemment nord-sud : voie ferrée Paris-Orléans par Juvisy, Brétigny, Etampes : voies ferrées secondaires (Corbeil-Montargis, Brétigny-Dourdan) ; voies ferrées de banlieue (lignes de Sceaux, de Juvisy-Melun) et, sur la rive droite de la Seine, desserte sur la grande ligne Paris-Lyon ; autoroute du Sud avec ses branches d’Orly et de Longjumeau.
Le département voit passer les principaux courants de circulation par fer, par route et par eau reliant Paris au Midi : un tonnage considérable de produits et de marchandises destinés à Paris ou en provenant, en même temps que des millions de voyageurs à courte ou à grande distance (migrations journalières des banlieusards et pulsations massives des départs et retours de vacances et de week-ends, sans compter le trafic normal des grandes lignes).
L’Essonne doit enregistrer au nord la poursuite à un rythme rapide de son urbanisation et de sa croissance démographique, tandis que s’y multiplient au sud les résidences secondaires.
J. B.
➙ Évry-Corbeil.