Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Équidés (suite)

Élevage du Cheval

• Reproduction. Les jeunes sont aptes à reproduire à partir de 15-20 mois, mais il est indispensable d’attendre que les animaux aient atteint leur troisième année pour les livrer à la reproduction.

La jument est soumise à un rythme saisonnier : les cycles apparaissent de février à juillet, avec un maximum en juin. Les chaleurs, qui durent de 4 à 6 jours, se manifestent généralement 3 à 4 fois durant cette saison, à intervalles de 21 jours. Chez les poulinières, les chaleurs reviennent environ 9 jours après la mise bas (chaleurs de lait). Il est conseillé de faire les saillies vers le début de la seconde moitié de la période des chaleurs.

La durée de gestation est d’environ 11 mois (330 à 334 jours chez les races lourdes, 337 à 339 jours chez les races de sang). Durant cette période, et en particulier dans sa seconde moitié, il est nécessaire de prendre soin des juments afin d’éviter tout avortement accidentel.

• Élevage des jeunes. Le jeune poulain est allaité naturellement et il suit sa mère au pré dès que possible. Il faut, durant cette période, veiller particulièrement à l’alimentation de la jument en se souvenant que la production laitière de cette dernière est importante : 20 à 30 litres par jour. À 3 ou 4 semaines, le poulain peut commencer à consommer des aliments concentrés en plus de l’herbe ou d’un peu de foin, ce qui l’habitue à cette consommation et facilite d’autant le sevrage. Celui-ci a lieu en général vers 4 à 6 mois, selon l’état de développement du jeune animal. La mère peut recommencer à travailler 3 semaines après la mise bas.

De 6 mois à 2 ans, on demande uniquement au poulain d’effectuer une croissance rapide. En hiver, ce dernier couche à l’écurie, mais il doit être, dans la journée, le plus longtemps possible à l’extérieur. Dès la pousse de l’herbe, le poulain est lâché dans les herbages. Mâles et femelles doivent être séparés obligatoirement à 18 mois. Cette vie oisive dure ainsi jusqu’à 2 ans.

En effet, le poulain de pur-sang, appelé foal durant l’année de sa naissance, puis yearling à partir d’un an, commence à être débourré à l’automne de l’année qui suit sa naissance en vue de la préparation de sa carrière sur les hippodromes. Quant aux animaux de trait, leur dressage commence à la même époque, d’abord par des exercices faciles, puis des travaux légers en compagnie de chevaux dressés. Enfin, progressivement, on leur donne l’habitude d’un travail normal.


Alimentation

Le Cheval appartient, comme les Ruminants, à la catégorie des herbivores. Il est capable de digérer la cellulose grâce aux transformations qui, analogues à celles de la panse des ruminants, se produisent dans son cæcum et son gros intestin.

Le Cheval de trait est en particulier capable de couvrir la majeure partie de ses besoins avec des aliments grossiers. Ainsi, dans les périodes de repos, les animaux pâturent ou reçoivent à l’écurie du foin, de la paille, des betteraves... Dans les périodes de travail, on incorpore à la ration des aliments concentrés en quantité croissant avec l’intensité des efforts demandés. Les rations doivent être distribuées au moins une heure et demie avant le début du travail.

Par contre, la ration des Chevaux de selle comporte une plus grande quantité de concentrés. Ainsi, un Cheval de club hippique, travaillant 2 heures par jour, reçoit en moyenne la ration suivante :
foin 4 à 5 kg
avoine 5 kg
paille 6 kg
condiment minéral vitaminé 100 g

Quant à la ration des Chevaux de course, elle est très spéciale et très riche (jusqu’à 12 kg d’avoine).


Ânes et mulets

Si le Cheval est le plus important des Équidés domestiques, l’Âne est aussi un animal très populaire et il joue dans certaines régions un rôle encore important. Animal très répandu dans le Sud méditerranéen et en Asie, il se caractérise par sa frugalité, qui lui permet de vivre et de rendre d’énormes services en tant qu’animal de bât. L’ardeur sexuelle du baudet est relativement limitée, tandis que la gestation de l’ânesse dure 12 mois.

Le mulet, résultat de l’hybridation du baudet avec la jument, et en conséquence normalement infécond, associe les qualités des deux espèces : grand et fort comme le Cheval, sobre comme l’Âne, il présente aussi une longévité supérieure à celle de ses ascendants et fait preuve d’une adresse et d’une sûreté remarquables en terrains caillouteux et difficiles. Les mulets du Poitou ont ainsi acquis une réputation mondiale, les juments utilisées appartenant à une race dite « mulassière » d’origine mal définie.

Le bardot, résultat de l’hybridation inverse (étalon et ânesse), est beaucoup moins intéressant et n’est pour ainsi dire pas produit.

J. B.

 F. X. Lesbre, Précis d’extérieur du cheval (Asselin et Houzeau, 1906 ; 2e éd., 1920). / P. Dechambre, Traité de zootechnie, t. I : Anatomie (Asselin et Houzeau, 1907 ; 3e éd., la Maison rustique, 1929). / Cours d’hippologie (École militaire et d’application de la cavalerie et du train, Saumur, 1937). / A. Roberts, The Mammals of South Africa (Johannesburg, 1951). / E. Bourdelle, « les Équidés » dans P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. XVII : les Mammifères (Masson, 1955). / A. G. Bannikov et I. I. Sokolov, les Mammifères de l’Union soviétique (en russe, Moscou, 1961-1963 ; 2 vol.). / J. Gendry, le Cheval (P. U. F., 1967). / M. Jussiaux, le Cheval à la fin du xxe siècle (Hachette, 1969).

équilibration

Ensemble de fonctions physiologiques dont le rôle est d’assurer la position du corps par rapport à la surface terrestre ou à la verticale.


L’étude de l’équilibre comprend, en pratique, celle de la station debout (fonction statique) et celle de la fonction d’équilibration proprement dite (qui vise à ramener le centre de gravité du sujet à l’intérieur de son polygone de sustentation au cours de ses divers mouvements).


Les statocystes

Chez les animaux inférieurs, par exemple les Crustacés, existent, en plusieurs points du corps, des récepteurs sensibles aux forces de pesanteur. Ce sont des statocystes, constitués en général par une cavité sphérique revêtue intérieurement de cellules sensibles, des neurones, qui possèdent à leur extrémité des cils. Grâce à un orifice, l’eau de mer et des grains de sable peuvent pénétrer à l’intérieur. Sous l’effet de la pesanteur, les grains de sable appuient plus ou moins sur les cils et déterminent l’excitation des filets nerveux voisins, qui transmettent des influx vers les centres. Selon la position du corps, les cellules sont plus ou moins tiraillées par les grains de sable. Ce mécanisme permet à l’animal d’être informé de sa position, par rapport au champ de pesanteur, dans un milieu aquatique dont la densité diffère très peu de la sienne propre. Chez les Insectes, il n’existe pas de véritables statocystes, mais des cils répartis sur le corps, qui peuvent transmettre des informations sur la position. Chez les Vertébrés, et en particulier les Mammifères, les récepteurs de l’équilibration sont situés dans le labyrinthe, ou oreille interne (v. oreille).

Ces récepteurs sont sensibles non seulement à l’accélération de la pesanteur, mais aussi à toute autre accélération résultant, par exemple, d’un mouvement.