Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

épilepsie (suite)

Au cours des déshydratations aiguës, on observe fréquemment des convulsions. Elles sont très probablement engendrées par des facteurs complexes, au premier rang desquels il faut citer les troubles de l’osmolarité (concentration osmotique du plasma), la fièvre et l’anoxie. L’hypocalcémie (baisse du calcium sanguin) est une cause importante de convulsion apyrétique chez le nourrisson, et le rachitisme en est la raison habituelle. Des intoxications peuvent être en cause (médicaments, produits d’entretien).

Le spasme du sanglot va quelquefois jusqu’à des secousses convulsives, mais en général se limite à un spasme tonique avec perte de connaissance fugace.


Diagnostic de l’épilepsie

L’électro-encéphalographie a été à l’origine des progrès les plus spectaculaires en matière d’épilepsie. Son rôle ne consiste pas exclusivement en la détection de l’épilepsie, mais aussi dans la recherche d’une origine à celle-ci et dans la surveillance de l’efficacité de la thérapeutique en cours.

L’épilepsie étant avant tout un trouble paroxystique, l’enregistrement électrique est très habituellement fait en dehors d’une crise. Dans l’intervalle des crises, des anomalies peuvent se rencontrer. Il peut s’agir de véritables « crises électriques » sans manifestations cliniques. C’est surtout le cas du petit mal ; il s’agit plus communément d’accidents paroxystiques isolés.

D’autre part, dans certains cas, le tracé intercritique obtenu est normal, mais certaines techniques d’activation permettent parfois de faire apparaître ces anomalies. Ce sont les épreuves de stimulation lumineuse intermittente (S. L. I.) et d’hyperpnée, l’enregistrement sous sommeil spontané ou provoqué, l’utilisation de produits pharmacologiques (pentétrazol). La sémiologie électrique de base, dans l’épilepsie, est faite de deux éléments : la pointe et l’onde. Celles-ci peuvent se rencontrer isolément ou associées de façons diverses.

Dans le petit mal, les complexes pointes-ondes se succèdent avec une remarquable régularité à un rythme proche de trois cycles par seconde. Ils apparaissent brusquement sur un tracé jusque-là normal. Leur répartition est bilatérale et symétrique.

Dans le grand mal, des pointes se succèdent à un rythme proche de quatorze cycles par seconde au cours de la phase tonique. La phase clonique est marquée par l’apparition de grandes ondes lentes polymorphes. Enfin, pendant la phase résolutive, le tracé est constitué d’une activité δ (delta) très lente, très ample. Ces activités surviennent de façon bilatérale, symétrique et synchrone.

Dans l’épilepsie focale, l’enregistrement permet parfois de distinguer deux ordres d’anomalies. D’une part, celles qui sont en rapport avec le processus lésionnel proprement dit, et, d’autre part, des manifestations paroxystiques localisées survenant sur ce tracé déjà altéré.


Causes des épilepsies

Il n’y a pas d’affection cérébrale qui ne soit susceptible, à un moment donné de son évolution, de se traduire par une crise d’épilepsie : tumeurs, traumatismes cérébraux, alcoolisme, accidents vasculaires en demeurent cependant les grands pourvoyeurs. Il n’en reste pas moins vrai que les méningites, les abcès, les encéphalites, un certain nombre de maladies dégénératives (qu’elles soient familiales ou non) s’accompagnent très fréquemment de manifestations épileptiques. Une place particulière est réservée aux cicatrices cérébrales, car, si elles peuvent succéder à une lésion directe connue du tissu nerveux (intervention chirurgicale, traumatisme crânien), bien souvent elles apparaissent comme primitives et sont alors souvent rapportées à des affections de l’enfance passées inaperçues, à des traumatismes obstétricaux, voire à une atteinte cérébrale au cours de la vie fœtale intra-utérine. C’est dire qu’aucune cause, si évidente soit-elle, ne saurait être retenue comme étant à l’origine de la crise tant que l’on n’aura pas éliminé toutes les autres possibilités. Si l’épilepsie dite « essentielle » représente une entité morbide bien individualisée dans l’état actuel de nos connaissances, la multiplicité des affections susceptibles d’entraîner l’apparition ou la répétition de crises d’épilepsie rend bien compte de la diversité des thérapeutiques proposées. Lorsqu’une cause a pu être mise en évidence dans la genèse de ces crises d’épilepsie, il va sans dire que le traitement médical de celle-ci se confond avec celui de cette cause, les autres thérapeutiques n’étant qu’un adjuvant dont l’importance est variable.

Le traitement de l’épilepsie essentielle doit obéir à un certain nombre de règles telles que la continuité et la prolongation. Toute suspension brusque de la thérapeutique expose non seulement à la réapparition des crises, mais aussi à la création d’un état de mal. Le traitement de base est représenté par l’administration de barbituriques, auxquels on peut adjoindre d’autres médicaments si le contrôle des crises n’est pas obtenu de façon satisfaisante. L’épilepsie maladie ne représente pas exclusivement un problème médical ; dans certains cas, elle se complique de problèmes sociaux et peut aller de pair avec des troubles caractériels.

J. E.

 J. A. Chavany, Épilepsie. Étude clinique, diagnostique, physiopathogénique et thérapeutique (Masson, 1958). / J. Guerrant et coll., Personality in Epilepsy (Springfield, Illinois, 1962). / A. Grasset, l’Enfant épileptique (P. U. F., 1968). / R. Delaveleye, le Problème de l’hérédité dans les syndromes épileptiques (Expansion scientifique française, 1969). / R. Bouchard et coll., l’Épilepsie essentielle de l’enfant (P. U. F., 1975).

épiphytes (plantes)

Végétaux fixés sur d’autres plantes mais qui ne prélèvent aucune nourriture sur leur hôte, ce dernier leur servant uniquement de support.


L’alimentation des épiphytes est entièrement prise dans l’air. Ils doivent y trouver l’eau, les sels minéraux et aussi le gaz carbonique, comme tous les végétaux verts.