Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

enduction (suite)

Enduction-flocage

Elle dérive des procédés précédents. On enduit une fine couche de plastisol sur un papier siliconé de manière à pouvoir le décoller ultérieurement : sur l’enduction encore fluide, on projette des fibres finement coupées et calibrées qui s’ancrent dans la pâte pendant sa gélification sous le tunnel chauffant. Ce procédé est très utilisé pour donner à une surface un aspect velouté particulièrement agréable à l’œil.


Enduction sur tôle (skinplate)

Elle est faite au métier à tambours : la tôle est amenée par une courroie transporteuse ; le revêtement (poudre, pâte, mélange sec, granulés) est fourni par une trémie entre les tambours chauffants pour fondre ou gélifier la matière ; un tambour finisseur assure le grainage désiré du produit fini. Des enductions de couches alvéolaires sont réalisées en introduisant dans le plastisol un porophore qui se décompose au cours du chauffage en libérant des microbulles de gaz provoquant la formation d’une multitude de cellules. On peut aussi alimenter un plastisol aéré par un brassage approprié.


Enduction sur calandre

Le tissu est doublé à chaud par une couche de chlorure de polyvinyle alimentée par deux ou trois cylindres précédant le cylindre doubleur.


Enduction par extrusion

Elle s’applique à l’imperméabilisation des papiers par une fine couche de polyéthylène ou de cire de paraffine microcristalline. Une extrudeuse débite une mince nappe de résine fondue à travers la fente plate d’une filière et l’applique sur le papier défilant au-dessous. Une amélioration consiste à disposer l’extrudeuse verticalement, afin de supprimer les risques de bullage.


Enduction par pistolage

Un plastisol est projeté par la buse d’un pistolet spécial sur le support à recouvrir. On revalorise ainsi des cuirs de second choix en leur conférant un aspect plus esthétique.


Enduction par projection de poudre

On peut travailler au métier à tambours. Une autre technique consiste à déposer une couche régulière de poudre sur le papier, qui défile sous un tamis vibrant alimenté par le rouleau d’une trémie. Le papier poudré passe dans un tunnel chauffant, où la résine fond et s’étale uniformément. Le papier est alors refroidi et enroulé.

Outre le chlorure de polyvinyle normal ou ses plastisols, le polyéthylène fondu ou en poudre, les cires, on a également recours maintenant à des émulsions ou à des dispersions aqueuses de polyamides, de polyéthylène, de polypropylène ou d’autres résines synthétiques.

J. D.

➙ Extrusion.

enduit

Revêtement mince (15 mm en général), réalisé soit au plâtre, soit au mortier de chaux ou de ciment, que l’on applique sur les murs extérieurs, les cloisons ou les parois intérieures des constructions dans un but de protection contre l’humidité et les déperditions de chaleur, ainsi que pour rectifier les défauts de planéité des matériaux du gros œuvre et en masquer les aspects peu esthétiques.



Enduits au plâtre

Surtout réservés (mais non exclusivement) aux revêtements intérieurs, ils présentent une excellente isolation thermique et prennent fort bien toutes les peintures, y compris celles aux huiles grasses. En revanche, le plâtre est un peu soluble dans l’eau, ce qui exige une protection pour les extérieurs.


Enduits intérieurs

On gâche le plâtre assez serré, sans excès d’eau (de 50 à 5 p. 100 en poids) et sans ajouter, sur chantier, aucun retardateur de prise. Sur le subjectile (légèrement humidifié s’il est poreux), on pratique un gobetage en projetant avec force, à la truelle, le plâtre très fraîchement gâché. On étale ensuite du plâtre gâché sur une taloche en bois et l’on en recouvre la surface à enduire ; on améliore la planéité par un second talochage et l’on termine le dressement à l’aide d’une berthelée, truelle dont un tranchant est lisse et l’autre dentelé (pour le cas où l’on applique un enduit mince de finition, de 6 mm). L’épaisseur totale d’un enduit traditionnel est de 15 mm.

Si la surface à enduire présente une surface trop grossière, telle que celle d’un mur de moellons, on pratique, préalablement à la pose de l’enduit de plâtre, une dégrosse au mortier de chaux hydraulique (1 partie de chaux pour 3 parties de sable fin) ou au mortier de plâtre gros (1 partie de plâtre pour 1 partie de sable fin).


Enduits extérieurs

On les utilise rarement à l’époque actuelle, car le plâtre doit être lui-même protégé contre la pluie et l’humidité.

La méthode traditionnelle la plus pratiquée a été celle du plâtre à la chaux et au silicate de potassium. À la prise, il se forme du silicate de calcium insoluble, qui rend le plâtre beaucoup moins sensible à l’humidité. La technique de préparation permet d’obtenir un mélange très homogène, comprenant environ 9 parties de plâtre, 1 partie de chaux et 2 parties en poids de silicate.

L’enduit de plâtre à la chaux se place sur un sous-enduit rugueux au mortier de sable et de chaux grasse.


Enduits aux mortiers de liants hydrauliques

Les mortiers d’enduit sont plus riches en liant que les mortiers utilisés en maçonnerie. Le liant est soit la chaux hydraulique, soit le ciment, ou bien encore un mélange de ciment et de chaux, qui donne un mortier bâtard. Si l’enduit est exécuté en plusieurs couches, le mortier de finition est moins riche en liant que les couches sous-jacentes.

Le sable doit être très propre ; on le tamise généralement à 3 mm ; les dosages en liant (chaux ou ciment) varient de 400 à 700 kg par mètre cube de sable sec. Les forts dosages donnent des enduits moins poreux, mais plus sujets au faïençage par retrait ; on évite ce mécompte en pulvérisant en surface un vernis temporaire, appelé curing compound. On ne pose pas d’enduit sous exposition au grand soleil, ni par grand vent sec, ni par temps froid, au-dessous de + 6 °C. Le subjectile doit être bien décapé et humidifié à refus.


Enduits intérieurs

On peut exécuter des enduits sans couche de fond, en une seule application, sur subjectile bien plan, avec un dosage en ciment de 350 à 400 kg, qui peut atteindre 500 kg dans des pièces très humides. Plus souvent, l’enduit intérieur est appliqué sur sous-couche. On utilise surtout le mortier de chaux hydraulique ou le mortier bâtard.