Empire britannique (suite)
De l’Empire au Commonwealth
La guerre de 1914 va amener un profond changement. Les dominions d’Australie, du Canada et de Nouvelle-Zélande ainsi que l’Inde mobilisent près de 2 millions d’hommes. Ils participent comme des États responsables aux négociations de paix. Il est évident qu’il faut profondément changer la nature de l’Empire britannique. C’est ainsi que va naître le Commonwealth*.
• 1919-1922 : toute une série de mandats est attribuée à l’Angleterre et aux dominions par les traités de paix : le Sud-Ouest africain, le Cameroun, le Tanganyika et le Togo, la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq, la Nouvelle-Guinée.
• 1921 : conférence des Premiers ministres de l’Empire, où des forces centrifuges se manifestent nettement.
• 1922 : l’État libre d’Irlande adhère au Commonwealth.
• 1926 : conférence des Premiers ministres. Au cours de discussions difficiles sont précisées les mesures qui vont permettre la naissance du Commonwealth.
• 1931 : le Statut de Westminster définit le British Commonwealth of Nations. Il s’agit d’une association d’États autonomes et égaux, qui ne sont subordonnés en rien les uns par rapport aux autres. Il n’y a plus aucune trace d’esprit colonisateur ; le statut est en outre remarquable par sa souplesse, ce qui permettra au Commonwealth de traverser de dures crises.
• 1935 : l’India Act tente de remédier aux difficultés du pays, où les musulmans de Muhammad Jinnah et le Congrès de Gāndhī* entretiennent l’agitation.
Après la guerre, la décolonisation s’amorce sur une large échelle, et de nombreux pays accèdent à l’indépendance. Certains ont préféré quitter le Commonwealth : l’Irlande en 1949, l’Afrique du Sud en 1961 (en raison du problème de l’apartheid) et la Rhodésie. Cette dernière proclame unilatéralement son indépendance en novembre 1965, situation de fait que la Grande-Bretagne reconnaît en novembre 1971 aux termes d’un accord entre les deux pays, par lequel la Rhodésie s’engage à modifier sa Constitution pour permettre une plus grande participation politique aux Africains. D’autres n’ont pas voulu, en accédant à l’indépendance, adhérer au Commonwealth : c’est le cas par exemple de la Birmanie (1948) et de la fédération d’Arabie du Sud (Yémen du Sud, 1967). La décolonisation s’est remarquablement bien passée, encore que certains des États du Commonwealth aient beaucoup souffert de ses séquelles (conflit indo-pakistanais, guerre du Biafra au Nigeria).
J.-P. G.
➙ Angleterre / Colonisation / Commonwealth / Grande-Bretagne. Voir également au nom des divers pays qui ont constitué l’Empire britannique.
J. H. Rose, A. P. Newton et E. A. Benians, The Cambridge History of the British Empire (Cambridge, 1929-1963 ; 8 vol.). / T. Harlow, The Founding of the Second British Empire, 1763-1793 (Londres, 1952-1964 ; 2 vol.). / P. Vaucher, l’Empire britannique de 1859 à 1939 (Tournier et Constans, 1953). / H. Gipson, The British Empire before the American Revolution (New York, 1954-1968 ; 14 vol.). / H. Grimal, Histoire du Commonwealth britannique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 3e éd., 1971) ; De l’Empire britannique au Commonwealth (A. Colin, 1971). / P. Walker, The Commonwealth (Londres, 1962). / W. D. Hussey, The British Empire and Commonwealth 1500 to 1961 (Cambridge, 1963). / M. S. Rajan, The Post-War Transformation of the Commonwealth (Londres, 1963). / H. V. Wisemann, Britain and the Commonwealth (Londres, 1965). / W. B. Hamilton et K. Robinson, A Decade of Commonwealth, 1955-1964 (Durham, 1966). / L. Landre, le Commonwealth (C. D. U., 1966-67 ; 2 vol.).