Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

émail (suite)

Mais la technique originelle est oubliée. Elle ne reprendra vie qu’au milieu du xixe s., par l’exemple d’un artiste érudit, Claudius Popelin (1825 - v. 1892), qui renouvelle les vieux procédés et fait emploi des paillons. D’autre part, la vogue des admirables émaux cloisonnés produits par la Chine conduit à leur imitation en France, notamment par l’atelier de l’orfèvre Lucien Falize (v. 1838-1897). En 1889, les pièces de l’Américain Louis Comfort Tiffany (1848-1933) sont très admirées à l’Exposition internationale de Paris, au seuil de cette floraison de l’« Art nouveau », à laquelle l’émaillerie apportera sa contribution.

G. J.

 E. Molinier, Dictionnaire des émailleurs depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin du xviiie s. (Rouam, 1884). / J.-J. Marquet de Vasselot, Bibliographie de l’orfèvrerie et de l’émaillerie françaises (A. Picard, 1925). / Émaux du Moyen Âge (Payot, Lausanne, 1971). / M. M. Gauthier, les Émaux du Moyen Âge occidental (Office du livre, Fribourg, 1972).

emballage

Ensemble de techniques permettant de protéger un produit jusqu’à son utilisation finale contre toutes les agressions prévisibles, de faciliter son usage et enfin de prolonger jusqu’au foyer de l’utilisateur l’image de marque du producteur.



Les différentes fonctions de l’emballage

• Protection du produit. Cette protection doit se faire contre les différents aléas d’ordre chimique ou climatique (humidité, chaleur, air salin, odeurs émanant de produits voisins, échanges gazeux, rayons solaires et ultraviolets, chocs, etc.) et pendant toute sa durée de vie (transport, stockage, exposition au lieu de vente et au foyer du consommateur).

• Manutention du produit. L’emballage doit faciliter les manutentions par la réduction du nombre de colis manutentionnés (regroupage de plusieurs petits colis en un seul), par l’adjonction de systèmes de préhension, tout en respectant un poids compatible avec les systèmes de manutention utilisables et les forces des manutentionnaires.

• Transport du produit. L’emballage peut diminuer les coûts de transport par la suppression des transports inutiles, l’allégement du poids transporté.

• Stockage du produit. Selon la forme de l’emballage, le produit prendra plus ou moins de place et sera plus ou moins facile à stocker et à empiler.

• Vente du produit. Le rôle nouveau et croissant de l’emballage est d’aider à la commercialisation des produits. À l’origine, simplement destiné à protéger le produit pendant son transport de l’usine du producteur jusqu’au revendeur, l’emballage est devenu une fonction très importante des entreprises. Il n’y a pas si longtemps, les légumes secs, l’huile, le vin, le sel étaient vendus en vrac. Le seul emballage existant était celui qui avait servi au transport (sac de jute ou bidon d’huile). Les produits étaient anonymes : aucun nom de producteur n’apparaissait. Actuellement, on achète tous ces produits d’usage courant dans des paquets, voire des doses. Lorsqu’un consommateur fait l’acquisition d’un paquet géant de purée instantanée, il trouve sur le rayonnage du magasin une boîte rectangulaire assez grande, aux couleurs vives. Le nom du produit est bien en évidence : le nom du fabricant est parfois assez petit, car l’appel se fait sur le produit et non sur la marque du producteur. Des photos et des explications apprennent à se servir de cette purée. À l’intérieur, quatre sachets représentent quatre doses séparées. Si l’on remonte le processus d’acheminement du produit, celui-ci à été livré au magasin dans un carton-présentoir, aux couleurs du produit, carton qui peut être posé directement sur les étagères pour servir à la vente grâce à un système d’ouverture prédécoupée.

Ces techniques s’appliquent évidemment aux produits de consommation courante, mais gagnent également des produits plus lourds ou d’achat moins répétitif, tels que des meubles, des appareils électroménagers, voire des voitures. Il ne s’agit plus de doses, bien entendu, mais le carton ou la caisse de protection s’est transformé pour constituer en même temps un instrument de vente.

Toutes ces techniques tendent à favoriser l’achat et la consommation grâce à l’adaptation de la dose aux besoins de la clientèle, à l’augmentation des unités offertes (vente par trois ou six unités groupées comme la bière), au développement des achats spontanés (par réminiscence, suggestion, attirance par l’esthétique, prolongement de l’action de publicité), à la facilité d’emploi (recettes, conseils, ouverture facile, bec verseur, etc.).


Les matériaux d’emballage

Les principales qualités requises dépendent d’abord du produit lui-même (périssabilité, volume et poids, destination), mais on peut dégager quelques qualités générales, telles que :
— prix de revient intéressant ;
— légèreté alliée à la résistance (progrès considérables dus aux plastiques) ;
— inertie chimique la plus parfaite possible (problème des produits alimentaires conditionnés sous plastique) ;
— résistance aux températures, isolation ;
— aspect esthétique ;
— facilité d’impression ;
— facilité d’élimination, qui constitue le problème des emballages perdus.

L’accroissement du nombre de produits offerts aux consommateurs, la généralisation des techniques du libre-service conduisent de plus en plus à supprimer les aller et retour des « vides », des « consignes ». Lorsqu’il s’agit de liquides (eau, huile, vin parfois), les producteurs utilisent le plastique ou le verre allégé pour supprimer les tracas de consignation et les risques de casse. Le contenant et le contenu, formant un tout, sont vendus ensemble et considérés comme consommés. En fait, parce qu’ils ne sont ni consommés ni détruits, ces emballages constituent d’ailleurs un des plus graves problèmes de notre temps.

Tous les matériaux peuvent être choisis comme matière d’emballage (bois, verre, papier, carton, aluminium), mais le développement le plus spectaculaire a été celui des plastiques, sous toutes leurs formes : en films, en feuilles, en plaques, en produits durs ou souples, etc. ; ils ont pratiquement entamé tous les secteurs traditionnels, du sac en papier aux bouteilles (fief du verre), en passant par les caisses.