Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

élément chimique (suite)

La classification périodique des éléments est naturelle, en ce sens que deux caractéristiques ayant trait à la nature même de l’atome interviennent pour assigner une place à chaque élément : d’une part, le nombre total, et par suite la disposition d’ensemble, des électrons de l’atome ; d’autre part, le nombre et la disposition des électrons les plus externes, parmi lesquels se trouvent les électrons dits « de valence » ; c’est évidemment le retour de dispositions analogues de ces électrons de valence, pour un nombre total d’électrons différent, qui donne au tableau son caractère périodique et fait de lui, pour le chimiste, par les analogies qu’il montre et les relations qu’il suggère, un instrument de travail incomparable.

R. D.


Quelques biographies


Alexandre Émile Béguyer de Chancourtois,

géologue et chimiste français (Paris 1820 - id. 1886). Il a imaginé, sous le nom de vis tellurique, une classification périodique des éléments chimiques.


Dimitri Ivanovitch Mendeleïev.

V. l’article.


Julius Lothar Meyer,

chimiste allemand (Varel, Oldenburg, 1830 - Tübingen 1895). En 1869, il établit une relation entre les poids atomiques des éléments et leurs propriétés physiques.


John Alexander Reina Newlands,

chimiste anglais (Southwark 1838 - Londres 1898). Il a énoncé en 1863 la « loi des octaves », anticipation de la classification périodique des éléments.

Éléphant

Très grand Mammifère herbivore d’Afrique et d’Asie, caractérisé notamment par son nez développé en trompe et ses incisives en défenses.


Les Éléphants sont les plus gros Mammifères terrestres actuels. Ils sont les derniers vestiges d’une faune qui comptait au cours des époques géologiques des formes géantes dont la plus connue est le Mammouth.

La taille de l’Éléphant peut atteindre 3 à 3,50 m et plus chez les vieux mâles africains (record : 3,90 m). Le corps, massif, peut s’inscrire dans une sphère ; il est porté par 4 membres en forme de piliers, relativement longs et terminés par des doigts réunis entre eux par une peau commune et reposant sur un même coussinet plantaire élastique. Les doigts, au nombre de 5 aux antérieurs et de 3 ou 4 aux postérieurs, sont munis de petits sabots ressemblant à des ongles.


La trompe

La tête est forte et porte de grandes oreilles, dont la partie supérieure se roule avec l’âge. La trompe, formée par l’allongement de la lèvre supérieure et du museau, a fait donner son nom à l’ordre des Proboscidiens, formé par les Éléphants.

Cette trompe est parcourue par les deux narines, et son extrémité se termine par un ou deux doigts, qui sont des organes tactiles et préhensiles que l’Éléphant utilise au mieux comme l’homme fait de sa main. C’est le début de l’appareil respiratoire et un organe olfactif très sensible. Appareil d’abreuvement, la trompe permet à l’animal de boire. Pour cela, il aspire le liquide à la manière d’une pipette (environ 6 litres) et le refoule à l’intérieur de sa bouche. Le liquide ne peut pas passer dans les voies respiratoires grâce à une valvule placée à la limite de la partie mobile et céphalique de la trompe.

L’Éléphant se sert aussi de sa trompe pour manger : il cueille les branches d’arbres pour se nourrir de brindilles et de feuillages, dont il fait un petit bottillon qu’il introduit ensuite dans sa bouche. La trompe est pour l’Éléphant une arme de défense rapprochée : c’est une matraque que l’animal utilise contre les fauves qui peuvent l’attaquer ; il s’en sert aussi comme d’une catapulte pour envoyer le cas échéant des projectiles ou des branches d’arbres sur ses attaquants. La trompe peut se transformer en douche, pour permettre à l’Éléphant de s’asperger d’eau, ou en aspirateur, pour prélever du sable ou de la poussière que l’animal souffle sur son corps afin d’en chasser les Insectes qui viennent l’importuner.

Cette trompe n’est pas fonctionnelle chez le tout jeune Éléphant. Elle pend comme la manche vide d’un veston et il la rejette sur le côté pour téter sa mère avec sa bouche, aux deux mamelles pectorales qui sont placées entre les pattes de devant.

Les yeux de l’Éléphant sont très petits ; il ne paraît d’ailleurs pas très doué visuellement.


La denture

Ce qui caractérise aussi l’Éléphant, ce sont les défenses, c’est-à-dire les troisièmes incisives supérieures. Elles sont massives, tronconiques, creuses à l’intérieur, recouvertes d’émail pendant la jeunesse de l’animal — mais l’émail disparaît rapidement. À l’heure actuelle, rares sont les gros porteurs d’ivoire, et des défenses de 50 kg constituent un très beau trophée (record : longueur de 3,48 m pour un poids de 117 kg).

Le reste du système dentaire de l’Éléphant est assez réduit : pas de canines, une seule molaire à chaque demi-mâchoire. Les molaires sont énormes, la table d’usure en est grande comme la main, et à la surface on peut y voir des lamelles dentaires d’émail saillantes, disposées transversalement chez l’asiatique et en losange chez l’africain. Ce sont des meules énormes, avec lesquelles les animaux broient les substances végétales — branches, feuilles ou racines — qu’ils mangent. Ces molaires se renouvellent six fois : la 1re dentition apparaît à 3 mois, la 2e à 3 ans, la 3e à 5 ans, la 4e à 10 ans, la 5e à 20 ans, la 6e à 30 ans.


Les deux genres

La famille des Éléphantidés ne comprend que deux genres : l’Éléphant d’Afrique, Loxodonta africana (avec une race L. cyclotis, Éléphant de forêt), et l’Éléphant d’Asie, Elephas maximus.

Ces deux genres ont des différences morphologiques que l’on peut résumer dans le tableau ci-après.

La peau de ces animaux est grise, à poils rares. Mais cette couleur varie suivant l’habitat. Elle peut parfois prendre une teinte rouge lorsque les animaux se roulent dans la latérite. La queue est peu longue et terminée par une partie légèrement aplatie sur laquelle s’insèrent de très gros poils.