électrométallurgie (suite)
Le procédé à électrode consommable évite la contamination du bain métallique par l’électrode de graphite. Il est utilisé par exemple pour le lingotage sous vide ou sous argon du zirconium ou du molybdène, l’électrode consommable étant constituée par le métal à fondre (éponge de zirconium ou électrode frittée de molybdène). Ce procédé se développe depuis 1965 pour l’élaboration finale d’aciers spéciaux pour outils ou pour roulements à basse teneur en inclusions (0,001 5 p. 100 de soufre) et oxydes (0,002 p. 100 d’oxygène), sous forme de refusion de l’électrode consommable à travers un laitier affinant électroconducteur. Le titane, métal réactif, est lingoté sous vide par fusion de poudre de titane avec électrode non consommable en tungstène.
• Le chauffage par bombardement électronique, grâce à une forte concentration énergétique (30 000 kW/cm2), permet la fusion sous vide de métaux réfractaires sensibles à certaines pollutions atmosphériques.
Du stade laboratoire, les installations ont rapidement atteint une dimension industrielle, de puissance supérieure à 1 000 kW, pour l’élaboration du niobium, de l’hafnium, du tungstène, du molybdène, du tantale, du zirconium. Cette technique est utilisée également pour le soudage (éléments d’ailes d’avions en titane).
• Le chauffage par plasma (plasma d’arc et plasma d’induction à haute fréquence) de même que le chauffage par laser sont les dernières acquisitions de l’électrothermie pour atteindre des températures supérieures à 10 000 K. Ces techniques se développent dans l’industrie aéronautique et spatiale pour l’élaboration d’alliages réfractaires et de cermets à oxydes hautement réfractaires, ainsi que pour leur soudage ou leur découpage.
Électrolyse ignée
Elle utilise à la fois l’effet de décomposition électrolytique du courant continu sur des sels fondus électro-conducteurs et l’effet thermique, qui permet de maintenir ces sels en fusion. L’exemple le plus caractéristique de ce procédé est l’élaboration de l’aluminium par électrolyse à 950 °C d’un mélange d’alumine et de cryolithe (fluorure double d’aluminium et de métaux alcalins). L’électrolyse ignée s’emploie également pour l’affinage de l’aluminium (pureté 99,99 p. 100), du magnésium (pureté 99,85 p. 100) et pour l’obtention du béryllium et des métaux alcalins et alcalino-terreux.
R. Le R.
V. A. Paschkis, Industriel Electric Furnaces and Appliances (New York, 1945-1948 ; 2 vol. ; trad. fr. les Fours électriques industriels, Dunod, 1952 ; 2 vol.). / D. Warburton-Brown, Induction Heating Practice (Londres, 1956 ; trad. fr. la Pratique du chauffage par induction, Eyrolles, 1959). / H. Bourdon, Aciéristes et fondeurs ; le four électrique basique (Dunod, 1957).