Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

électrique (industrie de la construction) (suite)

société néerlandaise fondée en 1891 sous la raison sociale de Philips & Co. (siège Eindhoven). Transformée en 1912 en société anonyme sous la raison sociale actuelle, elle devient la première affaire européenne de matériel électrique, spécialisée dans la fabrication d’appareils électroménagers, qui représentent plus de la moitié de son activité, et dans l’électronique (composants). Seul le gros matériel d’équipement échappe à son activité. En 1970, la reprise de la participation de la société luxembourgeoise Arbed dans une de ses filiales spécialisée dans le secteur « câbles » et l’offre publique d’achat lancée sur la société néerlandaise Nederlandsche Kabelfabriek (NKF) permettent à Philips de développer ce secteur d’activité et en particulier, par l’intermédiaire de la société NKF, de s’intéresser à la livraison d’ensembles installés. Philips réalise les trois quarts de ses activités en Europe, mais a d’importants intérêts aux États-Unis (15 p. 100 des ventes environ). Au cours des années 1971-72, son activité s’exerce dans de nombreux marchés, sur lesquels elle occupe une place prédominante : la télévision en couleurs, le magnétoscope et, à un moindre degré, les semi-conducteurs. La société s’est également lancée dans la fabrication d’ordinateurs de petite ou de moyenne dimension. Si le développement de ce secteur présente certaines difficultés que l’on pourrait qualifier de « traditionnelles », l’originalité du système informatique Philips est d’être livré dans le cadre de contrats de leasing. Sur le marché néerlandais lui-même, Philips a pris dès 1970 la deuxième place parmi les constructeurs d’ordinateurs.


RCA Corporation,

société américaine constituée en 1919 sous la dénomination de Radio Corporation of America, avec l’aide de la General Electric, pour reprendre l’actif de la société Marconi américaine, elle-même filiale de la société anglaise Marconi. En 1932, la société, qui est sous la tutelle conjointe des deux premières affaires américaines de la construction électrique, General Electric et Westinghouse, devient libre en vertu de la loi antitrust. Elle étend alors son champ d’activité hors du domaine de la radiodiffusion, en s’intéressant à la télévision, aux équipements électroniques (industrie des missiles) et aux calculatrices électroniques. Première société à avoir diffusé le disque « 45 tours », elle s’oriente, à la suite du rachat de la société Hertz Corporation, vers une activité toute différente de la construction électrique, la location de véhicules. Avec un effectif de 125 000 personnes, la RCA Corporation se place parmi les toutes premières affaires industrielles des États-Unis. Les filiales du groupe sont situées dans la majorité des pays du continent américain, dans la totalité des grands pays d’Europe occidentale, au Japon et en Inde.


Siemens Aktiengesellschaft,

société allemande qui, fondée en 1847, occupe en Europe le deuxième rang dans le domaine de la construction électrique. Transformée en société anonyme en 1897, Siemens connaît plusieurs réorganisations et adopte dès 1966 une structure souple afin de répondre à l’accroissement important du volume des affaires et de s’adapter aux techniques nouvelles. Le groupe s’articule autour de six secteurs, de cinq divisions centrales et des sociétés de participation situées tant à l’étranger qu’en Allemagne. Avec 200 000 personnes, la société mère assure les trois quarts de l’activité du groupe. Celle-ci se répartit pour moitié entre industries utilisatrices de courants faibles (Telex, dont elle fournit le tiers du marché mondial, appareillage médical, tubes et semi-conducteurs) et industries utilisatrices de courants forts (turbines, générateurs, transformateurs, compteurs). Mais la société Siemens s’intéresse plus particulièrement aux secteurs de croissance : traitement de l’information et utilisation de l’énergie nucléaire. Dans ce dessein, elle entretient d’importants laboratoires de recherche et, à partir de 1969, passe des accords de collaboration avec, d’une part, AEG-Telefunken et RCA (ordinateurs), et, d’autre part, la société américaine Allis-Chalmers, en vue de concurrencer directement les grandes entreprises américaines de l’énergie nucléaire : General Electric et Westinghouse. La vocation internationale de l’affaire n’est d’ailleurs pas un vain mot : 40 p. 100 de ses activités se situent, à l’extérieur de l’Allemagne, et plus de 60 000 personnes sont employées à l’étranger, les pays de l’Est constituant des marchés non négligeables. Le capital de la société est détenu par plus de 250 000 actionnaires.


Westinghouse Electric Corporation,

société américaine créée en 1872 dans l’État de Pennsylvanie, devenue société anonyme en 1886 et considérée comme la deuxième affaire mondiale de construction de matériel électrique. Elle possède une position dominante dans le domaine des générateurs, des turbines à gaz, des turbines à vapeur, de l’électronique et des techniques aérospatiales ainsi que dans certains secteurs de biens de consommation, tels que les appareils ménagers ou les lampes et, plus récemment, les montres et les réveils à la suite du rachat de la société Longines Wittnauer Watch. Son chiffre d’affaires dépasse 4 milliards de dollars. Dans le secteur de l’énergie nucléaire, si l’on considère le nombre de centrales édifiées ou en projet, la société réussit en 1970 à avoir la même importance que la General Electric Company, pourtant considérée comme la première entreprise, au monde dans ce domaine. Elle semble même prendre un certain avantage en matière de Know How. La France constitue l’un des terrains où s’affrontent ces deux puissantes sociétés américaines par l’intermédiaire de leurs licenciés, notamment depuis l’ouverture du marché des filières de production d’énergie nucléaire. Mais, plus généralement, c’est au plan européen que se situent les oppositions des deux groupes. À cet effet, Westinghouse Electric a créé, en 1970, une filiale, la Westinghouse Nuclear Energy System, en vue de promouvoir ses intérêts sur le vieux continent.

J. B.