Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

alimentation rationnelle du bétail (suite)

Les grains et les issues de meunerie

Ces produits riches en amidon sont essentiellement des aliments énergétiques. Très appréciés de tous les animaux, ils sont largement utilisés et prennent une place prépondérante dans l’alimentation des porcs et des volailles.

Ils demandent cependant à être complétés par des sources azotées, tant parce que leur richesse en matières protéiques est insuffisante que parce qu’ils sont carences en certains acides aminés essentiels.

Parmi les céréales, ce sont l’orge et le maïs qui sont les plus employés. Parmi les issues de meunerie, on distingue :
— les criblures provenant du premier traitement du grain. Elles sont constituées par de petits grains, des grains brisés, des graines de plantes adventices ;
— les sons, essentiellement constitués par les enveloppes des grains. Ils sont assez cellulosiques, ce qui limite leur emploi aux porcs et aux volailles ;
— les remoulages, moins riches en cellulose.

Il faut signaler que l’on utilise aussi en alimentation animale certaines graines de légumineuses (féverolles, fèves, pois, etc.) ou d’oléagineux (graines de lin).


Les tourteaux

Ce sont les résidus des graines oléagineuses (arachide, lin, soja, coton, colza, navette, palmiste, coprah, tournesol, œillette) après extraction de l’huile. Cette extraction s’effectue par pression ou à l’aide de solvants. Dans le premier cas, les tourteaux, dits « tourteaux de pression », comportent encore 7 à 9 p. 100 de matières grasses, ce qui les rend plus énergétiques. La pression peut être discontinue ou continue, mais elle s’effectue le plus généralement, dans les conditions actuelles, sous forme continue. Les tourteaux de pression correspondants prennent le nom d’expellers.

Lorsque l’extraction de l’huile est réalisée à l’aide d’un solvant, ce traitement peut être appliqué soit directement aux graines oléagineuses, soit à des tourteaux de pression. Les tourteaux sont alors qualifiés de tourteaux d’extraction, et ils ne contiennent plus qu’une faible proportion de matières grasses (1 à 2 p. 100).

Il faut signaler que les procédés technologiques mis en œuvre pour l’extraction de l’huile s’accompagnent de traitements thermiques qui diffèrent avec la méthode utilisée, notamment pour la température et la durée de chauffage. La valeur alimentaire de ces produits peut en conséquence varier avec les conditions auxquelles ils ont été soumis.

Les tourteaux sont des aliments qui apportent à la fois de l’énergie et beaucoup de matières azotées, d’où leur utilisation pour équilibrer l’apport azoté des rations dans toutes les espèces.

Il faut aussi signaler que certains tourteaux sont toxiques ou partiellement toxiques. Ils doivent alors être utilisés avec précaution dans des conditions bien déterminées.


Les aliments d’origine animale

Les aliments d’origine animale (lait et sous-produits laitiers, lait écrémé, babeurre, sérum de fromagerie, farines de viande, de sang, de poisson, etc.) constituent dans l’alimentation du bétail une source d’énergie et de matières azotées de haute valeur biologique. Leur présence est pratiquement indispensable dans l’alimentation des porcs et des volailles pour équilibrer les apports en acides aminés essentiels, et notamment en lysine et en méthionine. Leurs concurrents commerciaux sont actuellement représentés par les acides aminés de synthèse (DL-méthionine, L-lysine).

La valeur alimentaire de ces produits varie avec leur origine, leur mode de fabrication et les conditions de leur conservation. Une attention toute particulière doit être apportée à leur qualité à la fois alimentaire et hygiénique.


Les aliments composés

On distingue :
— les aliments composés, complets ou complémentaires, faisant moins de 20 p. 100 de matières minérales ;
— les aliments mélassés, contenant au minimum 20 p. 100 de mélasse à 48 degrés de sucre exprimé en glucose ;
— les composés minéraux, contenant plus de 20 p. 100 de matières minérales ; on peut aussi avoir des composés minéraux azotés, renfermant plus de 20 p. 100 de matières azotées ;
— les composés vitaminisés.

Dans tous les pays, la part occupée par les aliments composés dans l’alimentation des différentes espèces est croissante, tant parce que se développent de grandes unités de production, où l’on cherche à standardiser, voire à mécaniser intégralement l’alimentation des animaux, que parce que l’augmentation des rendements individuels oblige à recourir à un emploi croissant d’aliments composés. Cette situation est parfaitement illustrée par le fait que l’on estime que la France et les Pays-Bas distribuent respectivement 4 et 25 p. 100 du total des unités fourragères utilisées par leurs cheptels sous forme d’aliments composés. Dans les élevages porcins et avicoles, l’emploi d’un aliment composé complet devient la règle dans tous les pays développés, alors que, chez les ruminants, on utilise davantage des aliments composés, complémentaires des fourrages produits sur l’exploitation. Ainsi, en France, 96 p. 100 des aliments composés pour vaches laitières et gros bovins sont des aliments complémentaires, alors que ce même type d’aliment ne représente que 20 et 10 p. 100 pour les aliments des porcs et des volailles.

J. B.

 L. A. Maynard, Animal Nutrition (New York, 1937 ; 5e éd. avec J. K. Loosli, 1962). / F. B. Morrison (sous la dir. de), Feeds and Feeding (Ithaca, N. Y., 1950). / Agricultural Research Council, The Nutrient Requirements of Farm Livestock (Londres, 1964-1967). / A. M. Leroy, l’Élevage rationnel des animaux domestiques, t. I : Alimentation (Hachette, 1965). / M. Piccioni, Dizionario degli alimenti per il bestiame (Bologne, 1965 ; trad. fr. Dictionnaire des aliments pour les animaux, la Maison rustique, 1965). / L. Dauzier, l’Eau, les minéraux, les vitamines dans l’alimentation animale (Dunod, 1970).

allaitement

Alimentation d’un enfant par le lait.


L’aliment normal du nouveau-né est le lait maternel, le seul qui réponde parfaitement à la physiologie digestive du premier âge. Le lait maternel peut être remplacé par le lait de vache naturel ou modifié industriellement.