Église catholique ou romaine (suite)
Jean XXIII convoqua le deuxième concile œcuménique du Vatican*, qui s’ouvrit le 11 octobre 1962 en présence de 2 540 pères, mais aussi — fait nouveau — d’une quarantaine d’observateurs délégués appartenant à diverses Églises protestantes et orientales séparées. Car le but du concile était non seulement de « rendre l’Église présente au monde et son message sensible à la raison et au cœur de l’homme engagé dans la révolution technique du xxe siècle », mais aussi de rapprocher entre elles les Églises chrétiennes.
Le deuxième concile du Vatican et Paul VI
Les quatre sessions du concile (oct.-déc. 1962, sept.-déc. 1963, sept.-nov. 1964, sept.-déc. 1965, ces trois dernières sous Paul* VI, élu en juin 1963) furent importantes quant aux schémas adoptés (sur la liturgie, l’Église, l’œcuménisme, la liberté religieuse, les relations avec le monde moderne, etc.), mais surtout par la grande liberté, voire la hardiesse, qui présida aux débats et la volonté évidente des pères de cautionner le travail de renouvellement intérieur de l’Église, d’ouvrir le troisième âge de l’Église, celui qui succéderait à l’âge théodosien, caractérisé par la forte centralisation et l’intransigeance de l’Église appuyée sur l’État.
Avec des moyens et un tempérament différents, Paul VI continue depuis 1963 l’œuvre de renouvellement et d’œcuménisme de son prédécesseur : sur le premier point, il donne à la collégialité des évêques une forme concrète, le synode, qui se réunit pour la première fois en septembre-octobre 1967 ; il réforme progressivement la curie, la pompe pontificale ; il accélère la réforme de la liturgie en vue de la rendre plus accessible aux fidèles ; enfin, il redonne au diaconat le rôle qu’il jouait dans la primitive Église. Cependant, ses encycliques se fondent sur les principes essentiels de l’Église. Sur le plan de l’œcuménisme*, ses rencontres avec le patriarche de Constantinople Athênagoras (janv. 1964 ; juill. et oct. 1967) ont manifesté avec éclat le désir de l’Église romaine de se rapprocher des autres Églises chrétiennes. Quant à la levée simultanée, le 7 décembre 1965, des anathèmes réciproques de 1054, elle a pris l’allure et la signification d’un acte réparateur dans le cadre du grand mouvement œcuménique dont les protestants furent les initiateurs dès le début du xxe s.
Paul VI, en entreprenant des voyages à l’étranger, tient, d’autre part, à affirmer la présence et l’action de l’Église catholique dans le monde actuel. Il n’empêche que le pape a une conscience aiguë de la formidable mutation de ce monde, mutation qui oblige l’Église catholique à se repenser constamment.
P. P. et P. R.
➙ Action catholique / Avignon / Bible / Canonique (droit) / Catholicisme / Catholicisme libéral / Catholicisme social / Christianisme / Concile / Concordat / Contre-Réforme / Démocratie chrétienne / Ecclésiologie / Église constitutionnelle / Églises orientales / Églises protestantes / États de l’Église / Évêque / Gallicanisme / Investitures (querelle des) / Jansénisme / Jésus / Liturgie / Missions / Modernisme / Monachisme / Œcuménisme / Papauté / Sacerdoce et Empire / Schisme d’Occident / Testaments (Ancien et Nouveau) / Théologie / Vatican.
A. Dufourcq, l’Avenir du christianisme (Plon, 1903-1954 ; 10 vol.). / A. Fliche et V. Martin, Histoire de l’Église depuis les origines jusqu’à nos jours (Bloud et Gay, 1935-1964 ; 24 vol. parus). / C. Poulet, Histoire de l’Église (Beauchesne, 1947 ; 2 vol.). / Daniel-Rops, Histoire de l’Église du Christ (Fayard, 1948-1965 ; 10 vol.). / J.-B. Duroselle, Histoire du catholicisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1949 ; 3e éd., 1967). / L. J. Rogier, R. Aubert et M. D. Knowles (sous la dir. de), Nouvelle Histoire de l’Église (Éd. du Seuil, 1963-1975 ; 5 vol.). / P. Pierrard, Histoire de l’Église catholique (Desclée, 1972).