Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

effets de commerce (suite)

Contrairement à la lettre de change, le chèque ne doit être émis que si la provision existe au moment même de l’émission et se trouve disponible. Cette créance du tireur contre le banquier tiré peut consister en un dépôt d’espèces préalable ou résulter d’une ouverture de crédit consentie par le banquier. À défaut de provision, le chèque n’en demeure pas moins valable, mais le tireur encourt des sanctions, fiscales s’il est de bonne foi, pénales dans le cas où il se rend coupable du délit d’émission de chèque sans provision. Pour mettre fin à la pratique des chèques de garantie, ou chèques postdatés, que le débiteur remet à son créancier, le législateur a également créé le délit de réception de chèque sans provision.

Le chèque, étant un effet payable à vue, n’est pas accepté par le tiré. Deux formules subsidiaires existent cependant : le visa du banquier, preuve de l’existence de la provision lors de l’émission du chèque, et la certification, qui entraîne le blocage de la provision, sous la responsabilité du banquier, jusqu’à l’expiration du délai de présentation du chèque.

Le chèque doit être présenté au paiement dans un délai qui est variable selon le lieu d’émission et de paiement (de 8 à 70 jours). En cas de refus de paiement, le porteur du chèque doit immédiatement faire dresser protêt, et le banquier tiré en aviser la Banque de France. Le porteur négligeant d’un chèque encourt les mêmes déchéances que celui d’une lettre de change et perd ses recours cambiaires contre les autres signataires du chèque.


Le billet à ordre

C’est l’engagement, constaté par écrit, que prend une personne, le souscripteur, de payer, à une date déterminée, une somme d’argent à une autre personne, le bénéficiaire, ou à la personne que désignera le bénéficiaire. Le souscripteur est ici le débiteur.

Le billet à ordre est, en principe, un effet à deux personnes : comme la lettre de change, c’est un instrument de paiement et un moyen de crédit.

L’ensemble des règles de la lettre de change est applicable au billet à ordre. Les seules exceptions découlent de la juxtaposition du tireur et du tiré en la personne du souscripteur, et sont l’impossibilité d’une acceptation du billet à ordre et l’absence de provision. Enfin, le législateur a prévu que l’engagement pris par un billet à ordre pouvait avoir une nature civile ou commerciale.

Il faut souligner que, en pratique, les billets à ordre sont surtout utilisés dans les ventes à crédit de fonds de commerce.

M. B.

Egk (Werner)

Compositeur allemand (Auchsesheim, Bavière, 1901).


Il fait ses études générales et musicales à Augsbourg, à Francfort-sur-le-Main et à Munich, ville où il est disciple de Carl Orff. Aussitôt après son baccalauréat, il décide de se consacrer à la musique. Très tôt, il écrit pour le théâtre de Munich des musiques de scène. À Berlin, en 1928, il étudie les musiciens modernes. Il s’initie à la technique de l’orchestration, à Munich, en écrivant diverses œuvres pour la radio, laquelle, en 1932, lui commande la partition de Colombus. Son premier grand succès date de 1935 avec son opéra Die Zaubergeige (le Violon enchanté). Le compositeur est invité à diriger cette œuvre au Berliner Staatsoper. Viennent ensuite, en 1938, un opéra, Peer Gynt, d’après Ibsen et, en 1940, un ballet dramatique, Joan von Zarissa, interprétation du thème de Don Juan, dont le héros est considéré comme l’éternel séducteur, héritier du Pâris antique. Dans cet ouvrage chorégraphique, l’action, transposée au xve s., emprunte à Charles d’Orléans des textes de chansons.

Werner Egk est surtout un compositeur de théâtre. Il a contribué à l’épanouissement de la danse classique en Allemagne surtout avec Abraxas (1947), ballet dramatique d’après un poème de H. Heine ; Doktor Faust, dont la partition est caractérisée par l’emploi des formes traditionnelles de la sonate et de la variation. Pour lui, le théâtre, lyrique ou chorégraphique, est conçu comme un reflet du monde, de ses passions, de ses énigmes enfin, dont le compositeur (qui écrit lui-même ses livrets) présente la solution au travers de l’action. Toutefois, certains ouvrages revêtent un caractère différent, tantôt comique, avec Der Revisor (1957) et 17 Tage und 4 Minuten (1966), tantôt purement poétique, avec Die chinesische Nachtigall (1953), ballet d’après Andersen. Dans cette partition, le compositeur fait appel à des séries rythmiques et mélodiques, rompant avec un langage jusqu’alors établi sur une « tonalité élargie ». Beaucoup de thèmes musicaux de Werner Egk sont très ornés, inclinant vers une certaine forme de baroquisme.

Citons encore : Furchtlosigkeit und Wohlwollen (Intrépidité et bienveillance, 1931), pour ténor solo, chœur et orchestre ; la Tentation de saint Antoine (1947), pour alto solo et orchestre à cordes ; une sonate pour piano (1947) ; une suite d’orchestre d’après Rameau, Französische Suite (1950) ; un ballet, Casanova in London (1969) ; deux sonates pour orchestre (1948 et 1969).

R. S.

Église catholique ou romaine

Assemblée des hommes liés entre eux par une même foi en la divinité de Jésus-Christ et qui reconnaissent l’autorité de l’Église fondée par lui, cette Église ayant à sa tête le pape, évêque de Rome, considéré comme le vicaire et le successeur du Christ sur terre, et les autres évêques, pasteurs des croyants.
C’est là la définition de l’Église en tant que société visible, mais la théologie reconnaît que l’on puisse y appartenir également d’une manière invisible.



L’Église primitive (ier-iiie s.)

L’Église chrétienne est née en Palestine dans l’entourage des Apôtres. Selon les Évangiles, l’ultime message de Jésus* avant son ascension fondait l’universalité de la mission de l’Église. « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde. »