Edison (Thomas Alva) (suite)
S’appuyant sur l’antériorité de ses propres brevets, Edison demande alors des redevances à tous ceux qui utilisent des procédés plus récents. C’est le début d’un long conflit, riche en péripéties diverses et en procès, que l’on a surnommé la « guerre des brevets » (1897-1908). En 1900, un accord — d’ailleurs éphémère — avec la Biograph permet à l’inventeur de génie devenu peu à peu un businessman impitoyable de former un véritable trust. Allié à George Eastman (1854-1932), qui fabriquait la presque totalité de la pellicule aux États-Unis, Edison engage des poursuites contre tous ses adversaires, producteurs, fabricants, exploitants représentant des sociétés étrangères. En 1908, un accord intervient (formation de la Motion Pictures Patent Company). La MPPC contrôle bientôt tout le marché américain. À la guerre des brevets succède une nouvelle passe d’armes entre le monopole d’Edison et certains indépendants (dont Marcus Loew [1870-1927] et William Fox [1879-1952]) rebelles aux conditions imposées par la MPPC. En 1918, après une série d’interdictions diverses (les adversaires d’Edison ayant fait jouer contre lui les lois antitrusts) et à la suite de l’annulation de certains de ses brevets, Edison abandonne toute activité cinématographique et poursuit certaines recherches scientifiques qu’il n’avait d’ailleurs jamais entièrement abandonnées (en effet, en 1914, il met au point un accumulateur alcalin au fer-nickel). En cinquante ans d’activités débordantes, Thomas Alva Edison peut être considéré comme l’archétype du self-made man de la Nouvelle Amérique.
J.-L. P.
F. A. Jones, Thomas Alva Edison, Sixty Years of an Inventor’s Life (Londres, 1907 ; nouv. éd., 1924). / W. H. Meadowcroft, The Boy’s Life of Edison (New York, 1911 ; trad. fr. Edison, Payot, 1929). / G. S. Bryan, Edison, the Man and his Work (Londres, 1926). / P. Devaux, les Aventuriers de la science (Magnard, 1947). / M. Josephson, Edison (New York, 1959).