Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Édentés (suite)

 P. Rode, Petit Atlas des Mammifères (Boubée, 1942). / A. Cabrera et J. Yepes, Mamiferos Sud-Americanos. Vida, costumbres y descripcion (Buenos Aires, 1949). / F. Bourlière, Vie et mœurs des Mammifères (Payot, 1951). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. XVII : les Mammifères (Masson, 1955). / J. Z. Young, The Life of the Mammals (Oxford, 1957).

Édimbourg

En angl. Edinburgh, seconde ville écossaise après Glasgow, et dernière capit. du royaume d’Écosse* de 1437 à l’union des deux royaumes d’Écosse et d’Angleterre en 1707.


L’austère dignité de son architecture, l’importance du secteur tertiaire, ses fonctions directrices lui confèrent encore le prestige d’une métropole.

Située dans la moitié orientale des Lowlands, tout près de l’estuaire du Forth, Édimbourg n’est pourtant pas une ville maritime. Ce ne fut à l’origine qu’un fort, élevé dès le vie s., sur la grande voie terrestre reliant les Lowlands au nord de l’Angleterre, autour duquel la ville se développa lentement. En raison de sa valeur stratégique, celle-ci eut à subir plusieurs attaques anglaises, dont certaines furent dévastatrices (1341).

Le site explique son rôle militaire. Le château se dresse au sommet d’un culot volcanique abrupt culminant à 135 m, Castle Rock, prolongé vers l’est par une traînée de moraines quaternaires. D’autres pointements volcaniques, aujourd’hui inclus dans le périmètre urbain, Calton Hill (105 m) et le Trône d’Arthur (Arthur’s Seat, 268 m), dominent la plaine littorale un peu plus à l’est. Donc, un site d’acropole à quelque distance de la mer : Édimbourg aime le titre d’« Athènes du Nord » qu’on lui décerne souvent.

Jusqu’au milieu du xviiie s., la population s’entassa sur Castle Rock et sur la moraine ; la Grande Rue (High Street) suit l’axe de celle-ci et, descendant vers l’est, se termine au palais royal de Holyrood, où régna Marie Stuart. Après 1816, les autorités municipales drainèrent le Nor’ loch, une vallée glaciaire marécageuse située au pied nord du château et occupée de nos jours par deux gares, des jardins publics et une profusion de monuments. Au-delà du loch s’étendent la magnifique artère de Princes Street, construite du côté nord seulement et où s’alignent des clubs, des hôtels, des magasins de luxe, puis la « ville nouvelle » du xviiie s. au rigoureux plan en damier, aux immeubles de pierre d’égale hauteur, chef-d’œuvre de l’urbanisme georgian ; elle abrite maintenant des banques, des sociétés d’assurances, des bureaux. Les faubourgs victoriens et contemporains où l’emportent les maisons individuelles à jardinet enveloppent la ville nouvelle et le quartier du château vers l’ouest, le sud et l’est. Le port et la ville de Leith, sur le Forth, n’ont été annexés qu’en 1920. Édimbourg est une ville de pierre, où se marient la lave volcanique noire, le grès rouge, le granite gris. La vieille ville a malheureusement trop d’immeubles dégradés et de taudis.

L’union des couronnes d’Écosse et d’Angleterre en 1603, qui fut si profitable à Glasgow, a nui au contraire à Édimbourg en provoquant le départ à Londres de la Cour et de sa clientèle. L’industrie ne s’y développa que lentement, et, en 1821, la population de Glasgow dépassait celle de la capitale déchue. Le secteur tertiaire fournit aujourd’hui 73 p. 100 des emplois, la plus forte proportion de toutes les grandes villes britanniques. Édimbourg est richement dotée de fonctions supérieures. Elle détient le palais du secrétariat d’État pour l’Écosse avec ses nombreux bureaux, les sièges sociaux de deux des trois grandes banques de dépôt écossaises, de nombreuses compagnies d’assurances et d’assurance sur la vie, de sociétés d’épargne et d’investissement, etc. ; deux universités, des tribunaux, des bureaux d’ingénieurs-conseils, de nombreuses sociétés savantes, un grand quotidien. Son festival annuel à caractère essentiellement musical, créé en 1947, jouit d’une audience internationale. L’activité touristique et hôtelière est évidemment intense dans une ville aussi chargée d’histoire et aussi belle.

L’industrie a une place beaucoup plus discrète qu’à Glasgow. Elle est dispersée, propre, peu visible et n’a pas suscité de banlieues. La papeterie, l’imprimerie, la cartographie comptent parmi les activités les plus réputées ; la première fabrique surtout les papiers couchés, les papiers pour billets de banque, les fournitures de bureau ; Édimbourg est après Londres le second centre d’édition britannique. Les industries alimentaires (biscuiteries, confiseries, brasseries, mélange et vieillissement du whisky) viennent ensuite ; depuis la Seconde Guerre mondiale, l’électronique s’est vigoureusement implantée et fournit plus d’emplois que les industries traditionnelles. En revanche, l’industrie des objets en caoutchouc a presque disparu. Leith a un petit chantier de constructions navales et des ateliers traitant les bois importés.

Faute d’emplois industriels en nombre suffisant, Édimbourg retient difficilement les travailleurs jeunes. L’effectif de la population recule (470 000 habitants en 1951, 453 000 en 1971) en raison d’une forte émigration qui n’est qu’en partie compensée par une immigration en provenance des régions montagneuses et des Lowlands d’Écosse. Aussi, la proportion des personnes âgées est-elle anormalement forte, la natalité faible, le taux de féminité élevé (115 femmes pour 100 hommes).

Comparée à Glasgow, sa rivale, Édimbourg fait figure d’une cité bourgeoise, relativement riche, rassise, modérée... et un peu snob.

C. M.

Edison (Thomas Alva)

Inventeur et physicien américain (Milan, Ohio, 1847 - West Orange, New Jersey, 1931).


Dès son enfance et malgré une scolarité très éphémère, Edison montre d’étonnantes dispositions pour tout ce qui se rapporte à la mécanique. À l’âge de douze ans, il travaille comme vendeur de journaux sur la ligne de chemin de fer du Grand Trunk Railway of Canada. Quelque temps après, l’idée lui vient d’installer dans l’un des fourgons du train une presse d’imprimerie achetée d’occasion et de fonder un journal, le Weekly Herald, qu’il vend directement aux voyageurs. Il met à profit ses loisirs pour perfectionner ses connaissances de chimie et de physique. En 1862, il est engagé au bureau télégraphique de Port Huron. Il y invente deux ans plus tard un télégraphe duplex permettant de faire passer simultanément sur un même fil deux dépêches en sens inverses. Ayant ensuite ouvert à Newark un petit laboratoire rudimentaire, il met au point plusieurs inventions dont celles du télégraphe quadruplex (1874) et du téléphone à charbon (1877-78), modifiant légèrement la découverte célèbre de Graham Bell. Grâce à une bourse offerte par la Western Union, il crée à Menlo Park (New Jersey) un nouveau laboratoire, qu’il transforme petit à petit en entreprise commerciale. Homme d’affaires averti et chercheur opiniâtre dont l’activité paraît débordante, il dépose en quelques années près de 1 200 brevets. Parmi ses découvertes les plus justement célèbres, il faut mentionner le phonographe à cylindre (1877), les lampes électriques à incandescence (1878-79), qu’il fabriquera lui-même en série dans un atelier, et le télégraphe sextuplex. En 1883, il met au point l’effet Edison, émission d’électrons par les métaux incandescents, qui est à l’origine de la lampe diode. Avec succès, il exploite tous les brevets détenus par la société commerciale qu’il a fondée, la Continental Edison. En 1888, il construit avec son assistant William Kennedy Laurie Dickson (1860-1935) le phonographe optique. L’année suivante, les deux associés, après avoir imaginé la perforation centrale de la pellicule selon le procédé des bandes télégraphiques de Wheatstone, réalisent la double perforation latérale de la pellicule Eastman, qui leur permettra la même année de tourner le véritable premier film parlant au moyen du Kinetograph synchronisé avec un phonographe. En 1891, Edison dépose le brevet du Kinétoscope, appareil à défilement continu (46 images par seconde) et à vision individuelle (oculaire) qui rend possible le passage des films enregistrés par le Kinetograph. En 1892, la Kinetoscope Company est constituée. Deux ans plus tard, W. K. L. Dickson construit le premier studio de cinéma orientable, le Black Maria à West Orange. Tandis que Dickson se sépare d’Edison pour fonder avec les frères Latham la Panoptikon Company (et en 1896 la célèbre Biograph, l’une des premières sociétés de production avec l’Edison Company et la Vitagraph de James Stuart Blackton [1875-1941]), ce dernier, tout particulièrement intéressé par l’industrialisation de ses inventions, rachète le brevet du Phantascope de Thomas Armat (1866-1948) et Charles Francis Jenkins (1867-1934), qu’il rebaptise immédiatement Vitascope. La guerre est alors ouvertement déclarée entre les inventeurs du cinéma pour s’assurer la priorité des marchés. Edison lutte à la fois contre la concurrence américaine (aux nombreux appareils nouveaux qui voient le jour en 1896 s’ajoutent d’innombrables contrefaçons) et contre la concurrence étrangère (notamment celle des frères Lumière, dont les mandataires aux États-Unis — rançon d’un succès évident — sont petit à petit neutralisés).