Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

écluse (suite)

Ascenseur

Dans l’ascenseur vertical, le bateau est contenu dans un bac dont le poids peut être équilibré par des flotteurs pénétrant dans des puits profonds. Dans l’ascenseur funiculaire, le bac est porté par des câbles qui passent sur des poulies situées au sommet de l’appareil et qui sont munis de contrepoids faisant équilibre au bac. Le plus important ouvrage ainsi conçu est sur le canal Oder-Havel et permet de franchir une dénivellation de 37 m.


Plan incliné

Lorsque le site s’y prête, la pente du terrain est utilisée pour établir un plan incliné, sur lequel roule le bac d’eau soit longitudinalement, soit transversalement. C’est cette dernière solution qui a été adoptée à Arzwiller sur le canal de la Marne au Rhin pour le franchissement d’une dénivellation de 44,50 m — solution qui permet de supprimer dix-sept écluses. Le bac est relié à un contrepoids par vingt-quatre câbles qui passent sur deux tambours entraînés par deux moteurs de 120 ch chacun. La durée de franchissement par un bateau est d’une vingtaine de minutes, alors qu’elle atteignait presque une journée par les écluses.


Pente d’eau

On déplace dans une rigole de section rectangulaire présentant une pente de 2 à 5 p. 100 une masse d’eau sur laquelle flotte le bateau. Un masque dont l’étanchéité est assurée avec le fond et les parois de la rigole glisse dans l’un ou l’autre sens, mû par un appareil moteur monté sur rails ou sur pneus et se déplaçant sur chemins de roulement établis de chaque côté de la rigole.

H. C.

➙ Batellerie / Canalisation / Port.

 G. de Joly, C. Laroche, A. de Rouville et P. W. Watier, Travaux maritimes (Dunod, 1952). / R. Jenoudet, Navigation intérieure (Berger-Levrault, 1957). / J. Larras, l’Aménagement des cours d’eau (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965). / J. Chapon, Travaux maritimes, t. II (Eyrolles, 1967). / L. Morice, les Transports fluviaux (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968). / R. Tenaux, Voies navigables (Techniques de l’ingénieur, 1971).

écologie

Ensemble des sciences qui étudient les interactions des êtres vivants et de leur milieu.



Introduction

L’écologie (terme créé par Ernst Haeckel en 1866) est la science qui étudie « les conditions d’existence des êtres vivants et les interactions de toutes natures qui existent entre ces êtres vivants et leur milieu ». On constate, en effet, qu’il y a influence du milieu ambiant, de l’« environnement », sur les êtres vivants (action), de ces derniers sur le milieu (réaction) et entre les organismes eux-mêmes (coaction) ; aussi ne faut-il pas opposer l’écologie végétale et l’écologie animale, car les deux règnes sont à tout moment interdépendants, et il est impensable de négliger l’un si l’on veut comprendre les réactions de l’autre. Tous ces phénomènes bioénergétiques se passent au sein d’un seul ensemble, la « biosphère* », l’apport d’énergie extérieure à ce système se faisant uniquement sous forme de rayonnement solaire.

L’écologiste étudie l’être vivant non plus isolé, mais en liaison avec ce qui l’entoure (autécologie) et, d’autre part, il porte ses recherches non plus sur un seul individu, mais sur des populations (synécologie).


Quelques notions de base

L’étude de la biosphère, domaine gigantesque, ne peut être faite que par fractions ; aussi cherche-t-on à distinguer des écosystèmes (Arthur C. Tansley, 1935), qui « sont toujours des unités naturelles ; ils se composent de parties vivantes et de parties inertes, dont les effets réciproques forment un système stable dans lequel interviennent des processus cycliques ». Le terme de biocénose (K. A. Möbius, 1877) couvre l’ensemble vivant d’un écosystème, et celui de biotope* toutes les caractéristiques physico-chimiques ou biologiques du lieu où vit la biocénose. Une zone de transition plus ou moins large appelée écotone existe entre les écosystèmes ; il s’y produit ce qu’on appelle l’effet de lisière, et les êtres vivants y sont plus nombreux que dans les deux biocénoses contiguës.


Les facteurs écologiques

Les facteurs écologiques agissent directement sur les êtres vivants en limitant leur territoire, en modifiant leurs taux de reproduction et aussi, parfois, en faisant apparaître au sein d’une même espèce des variétés qui ont des exigences écologiques différentes (écotypes). Ces facteurs écologiques n’ont naturellement pas à tous les degrés la même influence sur toutes les espèces et, au sein de chaque espèce, sur tous les individus, dont la réaction dépend de divers facteurs : âge, sexe, état de maturité sexuelle... Les espèces à large amplitude écologique sont dites euryèces, tandis que les autres, à spécificité étroite, sont dites sténoèces. Mais ces limites écologiques peuvent se modifier par suite d’interactions de facteurs ; ainsi, chez certains végétaux, les températures léthales inférieures sont modifiées (élevées) en raison de l’augmentation de la teneur en azote minéral dans le sol de culture.

Il faut aussi remarquer que le développement des divers organismes est limité par les valeurs trop basses d’un seul élément, alors que les autres éléments sont en quantité suffisante : c’est la « loi du minimum » (Justus von Liebig, 1840). Ainsi, dans les pays froids, ce sont les basses températures qui deviennent le facteur limitant (zones de végétation sur le flanc des montagnes ou dans les régions polaires) ; de même, pour les zones arides, c’est la très faible teneur en eau des sols ou la rareté des pluies qui vont être déterminantes pour l’établissement de la répartition des êtres vivants, comme au sud du Sahara.

Les facteurs écologiques, extrêmement nombreux, sont, suivant les auteurs, classés de diverses manières. La classification la plus simple distingue les facteurs climatiques, édaphiques (liés au sol) et biotiques, auxquels on ajoute parfois les facteurs topographiques et alimentaires. Une autre classification, plus physiologique, distingue les facteurs énergétiques, hydriques, chimiques, mécaniques et biotiques. D’une manière succincte, on distingue parmi les facteurs climatiques ceux qui sont liés à la température, aux précipitations, à la lumière, aux vents. Pour les facteurs édaphiques, ils sont ordinairement séparés en facteurs physiques (texture, structure, hydratation) et en facteurs chimiques : teneur en différents sels (en particulier en calcium), réactions de pH (acidité) et de rH2 (potentiel d’oxydoréduction). Chez les végétaux, en ce qui concerne les facteurs biotiques, la compétition entre espèces, l’activité de la microflore et les phénomènes parasitaires jouent un grand rôle ; chez les animaux, on retrouve l’action de ces mêmes facteurs, compliquée du fait que les individus sont le plus souvent mobiles. Enfin, l’action de l’Homme doit être considérée ; elle est beaucoup plus néfaste que bénéfique pour les écosystèmes naturellement établis sur notre planète ; s’étant fait sentir depuis fort longtemps, mais faiblement, dans les pays de vieille civilisation, elle s’est maintenant considérablement étendue et amplifiée sur tout le globe en raison des moyens mécaniques et chimiques gigantesques mis en œuvre (défrichements, assèchements, constructions et pollutions) [v. environnement].