Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

éclipse (suite)

 F. Brachet, J. Dumarqué et P. Couderc, Cosmographie (Delagrave, 1951 ; nouv. éd., 1957). / P. Couderc, les Éclipses (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 2e éd., 1971). / A. Danjon, Astronomie générale, astronomie sphérique et éléments de mécanique céleste (Sennac, 1962).

éclosion

Sortie du jeune hors de l’œuf, de l’Insecte parfait hors de son enveloppe nymphale, ou, par apparente analogie, développement des rameaux feuillés et des fleurs à partir des bourgeons.



L’éclosion, sortie d’une enveloppe protectrice

La paroi de l’œuf est de nature variable suivant les animaux. Chez la Poule, elle a une épaisseur de l’ordre de deux à trois dixièmes de millimètre. Elle est composée de 98 p. 100 de carbonate et de phosphate de calcium et de 2 p. 100 de matières organiques, dont des colorants (porphyrine). Elle est poreuse et tout à fait perméable à l’air. Elle est doublée d’une membrane à double feuillet, la membrane coquillière. Entre le feuillet externe, collé à la coquille, et le feuillet interne, adhérant au reste de l’œuf, se trouve une atmosphère (chambre à air). L’épaisseur et la solidité de la coquille varient suivant les Oiseaux.

Chez les Reptiles ovipares, la coquille est soit minéralisée, comme celle des œufs d’Oiseau, soit essentiellement membraneuse.

Chez les Insectes, elle est chitineuse, résistante et ornée d’ailleurs de stries et de côtes, réseaux qui en augmentent la rigidité. Il n’existe pas toujours d’enveloppe autour de la nymphe. Dans le cas des chrysalides (Papillons) ou dans celui des pupes (Mouches), outre le tégument de la nymphe, il existe une paroi chitineuse supplémentaire qui représente pour les pupes la dernière mue larvaire.

Dans le cas des bourgeons, les écailles protectrices, qui n’existent pas toujours, représentent soit des feuilles entières de petite taille (Lilas), soit des bases de feuilles (Cerisier, Prunier, Rosier) soit des stipules (Noisetier, Chêne).

Coque des œufs, enveloppe des nymphes, écailles des bourgeons représentent, dans tous les cas, des moyens de protection des cellules, des organes ou des organismes qu’ils contiennent :
— soit pour en permettre le développement différé (c’est le cas des bourgeons, qui représentent des formes de résistance aux rigueurs de l’hiver et de la vie ralentie, pour les plantes) ;
— soit pour en assurer le développement à l’abri des conditions extérieures (c’est le cas pour les œufs, dont la coque assure la protection de la cellule-œuf, issue de la fécondation, puis celle de l’embryon, qui se développe à partir d’elle) [chez les Reptiles, la femelle peut pondre des œufs dont le développement n’a pas encore commencé (oviparité : Crocodile), des œufs dont l’incubation a lieu en grande partie dans son corps (viviparité : Orvet) ou mettre bas des jeunes (incubation et éclosion ayant lieu dans son corps : Vipère)] ;
— soit pour en assurer non seulement le développement, mais encore l’éclosion différée (c’est le cas pour certains œufs, comme ceux de la Daphnie [Crustacé d’eau douce], appelés œufs de durée, qui, enfermés de surcroît dans la carapace de la femelle, ou éphippie, permettent à cette espèce de survivre à des conditions défavorables [assèchement de la mare par exemple]) ;
— soit pour en protéger les transformations (c’est le cas des nymphes, qui vont, au cours de la mue imaginale, subir les profondes modifications qui conduiront à l’Insecte adulte et achèveront ainsi la métamorphose complète de la larve).


Mécanisme de l’éclosion


Éclosion après développement ou remaniement

L’enveloppe qui empêche la sortie du nouvel être peut être brisée suivant trois modes essentiels : par fracturation, par éclatement ou par destruction chimique.

C’est par fracturation que le poussin sort activement de l’œuf qui l’enferme, en brisant sa coquille, s’aidant pour cela essentiellement de son bec, qui, dans certains cas, est porteur d’une saillie dure, le diamant, persistant d’ailleurs quelque temps après la naissance. Le jeune Reptile, qui possède une « dent de l’éclosion » située à l’extrémité de son museau (cette dent est caduque et disparaît après la naissance), et le Ver à soie, qui s’aide de ses mandibules, brisent également l’enveloppe par fracturation. Souvent, ce ne sont que de simples mouvements du nouvel être qui cassent la paroi (éclosion de l’asticot). Souvent aussi, la paroi possède une ligne de moindre résistance (œufs de Punaises des bois, de Poux, de Papillons, certaines nymphes), ou la boîte, un couvercle.

Dans le cas de l’éclatement, tout ou partie du corps de l’animal devient momentanément plus volumineux : la larve de Criquet possède une ampoule cervicale qui devient turgescente en se gonflant de sang et fait éclater l’enveloppe de l’œuf ; la jeune Mouche est porteuse du même dispositif, qui lui permet de sortir de sa pupe. Chez d’autres nymphes, c’est en avalant de l’air que l’imago, devenant plus volumineux, fait céder la paroi qui l’enferme.

Dans le cas de la destruction chimique, c’est la sécrétion de glandes de l’éclosion qui « digère » l’enveloppe. On en trouve de nombreux exemples chez les Poissons.


Éclosion par reprise du développement

Il s’agit du cas des bourgeons. L’éclosion en est fondamentalement différente. C’est la croissance du nouveau rameau qui écarte les pièces protectrices du bourgeon, lesquelles, d’ailleurs, tombent rapidement, en laissant des cicatrices très visibles sur la tige de la plante.


Déclenchement de l’éclosion

Pourquoi l’éclosion se produit-elle à tel moment plutôt qu’à tel autre ? Quand elle correspond à l’achèvement de la réalisation d’une structure, on conçoit qu’achèvement et éclosion puissent coïncider dans le temps. C’est le jeune, dans le cas de l’éclosion de l’œuf, ou l’imago, dans celui de la nymphe, qui sont, nous l’avons vu, les seuls « moteurs » de l’éclosion. Mais, lorsqu’il s’agit de l’œuf humain (car l’embryon humain avec l’amnios qui l’entoure forment bien un œuf) ? Dans le cas de l’embryon de tous les Mammifères, la parturition est-elle le fait du seul organisme maternel (influences hormonales et hypophysaires en particulier) ? On sait maintenant que l’embryon lui-même est loin d’être passif pendant cette période décisive pour lui.