Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Duquesnoy (les) (suite)

Jérôme

Jérôme Duquesnoy, moins bien connu, fit un séjour en Espagne à la cour de Philippe IV, se rendit à Florence, puis chez son frère, à Rome. Après la mort de François, il s’établit à Gand. On connaît de lui des statues de saints et d’apôtres à l’église Saint-Michel de Gand et, à la cathédrale Saint-Bavon, le monument funéraire de l’évêque Triest.

E. P.

 M. Fransolet, François Duquesnoy (Palais des Académies, Bruxelles, 1942).

Durance

Rivière des Alpes françaises, affluent de rive gauche du Rhône, qui arrose la Provence ; 304 km.


La majeure partie de ses eaux rejoint la Méditerranée par l’étang de Berre. Née sur les confins de l’Italie, près du col de Montgenèvre, la Durance collecte les eaux du Briançonnais par la Guisane, concentre celles du Queyras par le Guil et celles de la région de Barcelonnette par l’Ubaye. Vers le sud, elle reçoit sur sa rive droite le Buech, qui conflue à Sisteron, le Jabron et le Coulon, qui arrose Apt ; sur la rive gauche, elle est alimentée par la Bléone, rivière de Digne, l’Asse et surtout le Verdon, descendu du col d’Allos.

Son cours, qui draine une série de bassins intramontagnards séparés par des défilés, prend une orientation est-ouest après le confluent du Verdon, au pied du massif du Luberon, puis s’infléchit brusquement vers le nord-ouest : la Durance rejoint la vallée du Rhône à quelques kilomètres au sud d’Avignon. Cette anomalie dans le tracé général du fleuve traduit un changement de cours : au Quaternaire, la Durance gagnait directement la Méditerranée par le seuil de Lamanon, sans contourner le massif des Alpilles par le nord. Son ancien delta est matérialisé par une accumulation de dépôts alluviaux arrachés aux Alpes ; c’est la Crau caillouteuse et longtemps stérile, mais irriguée dès le xvie s. par le canal de Craponne grâce aux eaux de la Durance.

Le régime de la Durance est celui d’un torrent alpin enregistrant d’énormes variations de débit, de près de 5 000 m3/s en crue à moins de 30 m3/s en étiage pour une moyenne de 140 m3/s. De type nival à l’amont, puis nivo-pluvial, la Durance bénéficie des eaux de fonte, qui l’alimentent jusqu’en été dans la partie supérieure de son cours, avec une baisse en juillet-août et des maigres d’hiver en raison du gel ; dans la basse vallée, les crues sont liées aux fortes pluies des saisons intermédiaires, printemps et automne, les plus basses eaux se situant en été.

Ce torrent, longtemps considéré comme un véritable fléau par ses crues soudaines, est devenu un fournisseur d’eau permettant l’irrigation de dizaines de milliers d’hectares et l’approvisionnement d’un grand nombre de villes, dont Marseille ; une politique d’équipement à grande échelle de la Durance et de ses affluents, le Verdon essentiellement, permet également la multiplication des barrages et des centrales hydro-électriques.

Ce bassin, riche de possibilités, est, cependant, demeuré longtemps sous-équipé malgré une série de tentatives ébauchées dans la seconde moitié du xixe s. L’achèvement du barrage de Serre-Ponçon, à quelques kilomètres à l’aval de Savines, là où la vallée de la Durance s’étrangle entre deux éperons rocheux, a été mené à bien grâce à l’utilisation d’une technique alors nouvelle en Europe : le verrouillage de la vallée par un énorme bouchon de terre compactée, épais à la base de 650 m et d’un volume de 14 millions de mètres cubes. Ainsi a été créée une retenue d’eau d’une surface de 3 000 ha alimentant une usine d’une puissance installée de 300 MW. C’est l’élément régulateur de toute une série de grandes centrales et d’un réseau serré de canaux d’irrigation.

La construction d’un canal latéral à partir de Cadarache vers l’étang de Berre, par le seuil de Lamanon, a permis l’implantation d’usines à Jouques, à Saint-Estève-Janson, à Mallemort, à Salon, à Saint-Chamas ; après les barrages de Castillon et de la Chaudanne, l’aménagement du Verdon a reposé sur les travaux de Vinon, de Gréoux, de Quinson et de Sainte-Croix.

L’irrégularité des ressources hydrauliques, liée à l’aridité du climat, les besoins pour l’irrigation et l’alimentation en eau de la population urbaine, en expansion rapide, l’accroissement régulier de la consommation nécessitent la mise en œuvre de nouveaux équipements. La Société du canal de Provence et d’aménagement de la Région provençale s’y emploie par l’utilisation des eaux du Verdon, principal affluent de la Durance. Les travaux, entrepris en 1964, doivent être terminés en 1980 ; ils permettront la desserte en eau d’irrigation de 500 000 ha, l’alimentation des zones industrielles et des principales agglomérations des Bouches-du-Rhône et du Var, soit un volume de 700 millions de mètres cubes d’eau par an.

La maîtrise de l’eau tend à renforcer la valeur de l’axe durancien, mais la médiocrité de la voie de passage ne favorise guère le dynamisme de petites villes aux aptitudes variées ; Cavaillon, au centre d’un terroir bien irrigué, est un centre d’exportation de produits agricoles ; Manosque bénéficie de la proximité des industries chimiques de Saint-Auban et du centre d’études nucléaires de Cadarache ; Sisteron et Embrun n’offrent que des activités urbaines limitées ; Briançon, ancienne place forte verrouillant la haute Durance, bénéficie de la proximité des champs de neige de Serre-Chevalier et de Montgenèvre.

R. D. et R. F.

➙ Alpes (Hautes-) / Alpes-de-Haute-Provence / Provence.

Durão (José de Santa Rita)

Poète brésilien (Cata Preta, Minas Gerais, v. 1720 - Lisbonne 1784).


Né dans la province de Minas Gerais, Durão s’embarqua dès 1731 pour le Portugal. Entré dans l’ordre de Saint-Augustin, il passa un doctorat en théologie à l’université de Coimbra, où il devint professeur. À la fin de sa vie, il dicta son unique poème, Caramuru, publié à Lisbonne en 1781.