Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Donatello (suite)

Auparavant, Donatello avait reçu la commande de statues de saint Marc (entre 1408 et 1411) et de saint Georges (1416) pour la façade d’Orsammichele. Le piédestal du Saint Georges montre le premier exemple du modelé « schiacciato » (écrasé), par lequel d’infimes différences de relief permettent d’exprimer des raffinements de perspective. La niche gothique qui abrite le Saint Georges s’oppose à celle du Saint Louis de Toulouse, sculpté à la demande du parti guelfe vers 1423-1425, dont le fronton triangulaire, les pilastres cannelés et les chapiteaux parlent un autre langage.

Vers cette époque, le sculpteur et architecte Michelozzo (1396-1472), d’apprenti de Donatello, devint son associé. En 1427, ils exécutèrent à Pise le tombeau du cardinal Brancacci, qui fut envoyé à Naples. Le tombeau de Baldassare Coscia (l’antipape Jean XXIII), pour le Baptistère de Florence, marque les débuts de Donatello dans l’art noble et difficile du bronzier. Les reliefs de bronze doré de la fontaine baptismale de Sienne révèlent un souci de perspective et une grande habileté dans le trompe-l’œil (le Festin d’Hérode). Le David du musée national du Bargello (entre 1430 et 1440) est sans doute l’œuvre la plus connue de Donatello. Elle occupa au xve s. le centre de la cour du palais Médicis. Le raffinement du modelé, la multiplicité des angles de vue, la liberté de la représentation anatomique et aussi l’étrangeté de la coiffure en font bien autre chose qu’une résurrection du classicisme antique.

Vers 1430-1433 se situe le second voyage à Rome. Donatello s’y serait rendu pour donner son avis sur le tombeau du pape Martin V, œuvre probable d’un sculpteur de son atelier. Il y fit celui de l’archevêque d’Aquilée et, avec Michelozzo, le tabernacle de la chapelle des Beneficiati à Saint-Pierre. Ce voyage apporta-t-il à Donatello la révélation de l’art antique ? La Rome d’alors sortait à peine d’une période de troubles, et les antiques y étaient encore relativement mal connus ; le classicisme qui a pu impressionner Donatello serait plutôt celui de Pietro Cavallini ou de Giotto*. Inspiré ou non par Rome, ce style classique caractérise l’Annonciation de Santa Croce à Florence. Sur la façade de la cathédrale de Prato, une chaire extérieure servait à montrer au peuple des reliques de la Vierge ; Donatello et Michelozzo furent chargés de la reconstruire (1434-1438). Le parapet est orné d’une suite de tableaux représentant des enfants dansant et jouant de la musique, très voisins des sculptures en frise continue de la cantoria du Dôme de Florence (musée de l’Œuvre) : ici, le souffle de l’Antiquité païenne transparaît — on pense aux sarcophages bachiques —, mais l’esprit et la liberté d’exécution sont tout nouveaux.

L’activité de Donatello se déploya ensuite à Padoue, sans doute dès 1443. Il y reçut commission d’une statue équestre à la mémoire du condottiere Erasmo da Narni, dit le Gattamelata. Témoignant d’une parfaite maîtrise technique, cette première œuvre monumentale du quattrocento célèbre, sur un thème déjà abordé par les peintres, la « virtù » d’un personnage traité à la manière du Marc Aurèle romain. Avec l’autel central de la basilique du Santo (v. 1446-1450), Padoue conserve une autre pièce maîtresse de Donatello : un ensemble de sept statues et quatre reliefs (les Miracles de saint Antoine), dont la disposition originale a été modifiée au xvie s. Le sens dramatique en est aussi remarquable que la magistrale organisation de l’espace.

Trois statues de bois, Saint Jean-Baptiste (église des Frari, Venise), Saint Jérôme (Faenza) et la Madeleine pénitente (1455 ?, Baptistère de Florence), illustrent l’expressionnisme de la fin de l’œuvre, justement apprécié par Vasari. Les reliefs de bronze des deux chaires de San Lorenzo ne trouvèrent pas un accueil aussi enthousiaste ; Donatello ne put les terminer avant sa mort. Revenu à Florence (en 1457 ?) après avoir tenté de se fixer à Sienne, le vieux sculpteur y trouvait une autre atmosphère, sans doute imprégnée des idées d’Alberti* : on préférait l’équilibre et l’harmonie à la force dramatique et à la violence du « non finito », déjà sensibles à la cantoria (par comparaison avec celle de Della Robbia*), mais bien plus encore à San Lorenzo. Ce dernier style n’eut d’écho qu’à Sienne (Francesco di Giorgio Martini*), mais l’influence de Donatello, sans qu’il ait eu d’héritier direct, se fit sentir à Florence jusqu’au début du siècle suivant, par-delà la génération moins puissante des Mino da Fiesole (1429-1484) et des Verrocchio*.

E. P.

 L. Planiscig, Donatello (Florence, 1947). / H. W. Janson, The Sculpture of Donatello (Princeton, 1957 ; 2 vol.). / L. Grassi, Donatello (Milan, 1958). / G. Castelfrando, Donatello (Milan, 1963). / G. Fiocco, Donatello al « Santo » (Padoue, 1965).

donation

La meilleure définition que l’on puisse trouver de la donation est celle de l’article 894 du Code civil : « La donation entre vifs est un acte par lequel le donateur se dépouille actuellement et irrévocablement de la chose donnée en faveur du donataire qui l’accepte. »


La donation est un acte à titre gratuit, une libéralité, un véritable contrat* de bienfaisance ; cependant, elle peut comporter des conditions et des charges qui la transforment parfois en un contrat à titre onéreux. Elle peut porter sur la pleine propriété, la nue-propriété, l’usufruit ou jouissance d’un bien.

Juridiquement, la donation est un contrat intervenant entre deux personnes nécessitant pour sa validité le consentement du donateur, qui donne, et du donataire, qui reçoit. Elle est annulable si le consentement est vicié par l’erreur, le dol ou la violence, ou lorsqu’il y a eu suggestion ou captation. Mais elle est en plus un contrat solennel qui serait nul s’il n’était pas passé devant un notaire* ou un agent diplomatique* ou consulaire exerçant les fonctions notariales.