Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

domicile (suite)

• Toute personne a nécessairement un domicile. En principe, tout individu a la liberté de fixer son principal établissement, donc son domicile. Si une personne a plusieurs établissements, le principal, qui sera considéré comme domicile, sera, le cas échéant, fixé par les tribunaux, qui le déterminent en fonction du groupe d’intérêts le plus important. Les époux choisissent la résidence familiale d’un commun accord. Le mari et la femme peuvent avoir un domicile distinct sans porter atteinte aux règles relatives à la communauté de vie.

• Une personne ne peut avoir qu’un domicile. Cela s’explique par les effets attachés à la notion même de domicile. On est présumé conserver son domicile jusqu’à ce qu’il soit prouvé qu’on en a changé.

Le droit français atténue la rigueur du principe de l’unité grâce à des restrictions prévues par la loi (domicile matrimonial, v. mariage), par la convention (élection de domicile chez une personne habitant en un lieu situé dans le ressort du tribunal que l’on veut rendre compétent), par la jurisprudence : la commerçante peut être assignée pour ses procès commerciaux à son centre d’affaires ; par ailleurs, les assignations et significations faites par un tiers de bonne foi en un lieu que celui-ci croyait être le domicile de l’intéressé sont valides ; enfin, on peut assigner une entreprise devant le tribunal du lieu quelconque où elle a un établissement et un agent ayant pouvoir pour la représenter en justice.

Domiciliation de la lettre de change

Indication portée sur l’effet* de commerce selon laquelle le paiement sera fait au domicile d’un tiers — le domiciliataire —, soit dans la localité du domicile du tiré, soit dans une autre localité. La domiciliation est généralement effectuée chez le banquier du tiré.

M. C.

Dominicaine (république)

En esp. República Dominicana, État des Antilles.


Géographie

La république Dominicaine est un État indépendant, de culture espagnole, qui s’étend sur 48 442 km2 (près des deux tiers de l’île de Saint-Domingue ou d’Haïti). Sa population dépasse 4,5 millions d’habitants en 1977. Avec 93 habitants au kilomètre carré, l’État n’est donc pas encore très densément peuplé, contrairement à son voisin, la république d’Haïti, qui occupe le tiers occidental de l’île (densité 170). L’économie est essentiellement fondée sur des cultures commerciales (canne à sucre, cacao, café, bananes, tabac) et l’élevage des bovins ; en dépit des efforts qui sont faits, le développement industriel reste très fragmentaire. Bien que les possibilités ne soient pas négligeables, le niveau de vie de la population reste bas, et la république Dominicaine appartient au vaste ensemble des pays en voie de développement, intégré à la zone d’influence américaine.


Le milieu naturel


Le relief

Il s’ordonne en bandes (montagnes ou dépressions) orientées de l’ouest-nord-ouest à l’est-sud-est de part et d’autre de la Cordillère centrale, qui constitue l’épine dorsale de l’île. On peut ainsi distinguer quatre ensembles.

Au centre, la Cordillère centrale, prolongée par la sierra de Ocoa, est un gros bourrelet cristallin qui atteint son plus grand développement à l’ouest (3 175 m au Pico Duarte). Elle s’abaisse considérablement au centre de la république Dominicaine jusqu’à 277 m à la Cumbre, facilitant ainsi les communications entre le nord et le sud du pays. Cependant, avec la sierra de Ocoa (1 731 m), elle pousse un diverticule vers le sud qui isole le sud-ouest du pays des autres régions. Elle se prolonge ensuite par les Castellanos et la sierra de Seibo (qui ne dépasse pas 700 m), et elle se termine au cap Engaño.

Le nord de la république Dominicaine est occupé par la vaste dépression du Cibao et de La Vega Real, qui s’allonge sur 270 km au pied de la Cordillère centrale, et par la Cordillère septentrionale, montagne calcaire fortement érodée qui n’atteint pas 1 300 m. Le Cibao et La Vega Real forment la région agricole la mieux douée du pays. C’est un fossé d’effondrement d’une cinquantaine de kilomètres de large, plus ou moins bien drainé par des rivières issues de la Cordillère centrale, le río Yaque del Norte, qui s’écoule vers l’ouest-nord-ouest, et le réseau du Yuna, vers l’est (baie de Samaná).

Le sud et le sud-est de la république Dominicaine sont constitués par une plaine littorale qui s’étire sur plus de 200 km. Il s’agit d’une plate-forme corallienne soulevée à 20 m d’altitude, large de 10 à 60 km et relativement fertile.

Le sud-ouest a une structure plus complexe, qui rappelle celle d’Haïti. Du nord au sud à partir de la Cordillère centrale se succèdent : la vallée de San Juan, prolongée par la plaine d’Azua ; la sierra de Neiba, montagne calcaire qui atteint 2 262 m ; la dépression du lac Enriquillo, étroit fossé d’effondrement qui se prolonge à Haïti ; enfin la sierra de Bahoruco (montagne calcaire massive), prolongée au sud par la presqu’île de Barahona.


Le climat, la végétation et les sols

L’État a un climat tropical maritime généralement humide. Exposé aux vents alizés qui soufflent du secteur est, il est en moyenne suffisamment arrosé au cours de l’année pour qu’on puisse pratiquer des cultures en permanence ; cependant, la disposition des reliefs montagneux introduit une grande diversité dans la géographie des pluies. Les régions élevées ou exposées à l’est sont très arrosées, alors que les vallées et les fossés abrités et toutes les zones sous le vent sont secs ; entre ces deux extrêmes, on rencontre toutes les nuances selon la situation. La Cordillère septentrionale, la presqu’île de Samaná (2 370 mm à Samaná), la partie orientale de La Vega Real et le rebord nord de la sierra de Seibo sont très humides, ainsi que les pentes et les sommets de tous les massifs montagneux. Ils reçoivent des pluies en toutes saisons avec un maximum de juin à décembre. La plaine côtière du sud et du sud-est du pays est convenablement arrosée, mais la saison sèche, ou carême, est déjà bien marquée de janvier à avril. La pluviométrie s’abaisse dans la partie centrale de la dépression septentrionale, et il faut irriguer autour de Santiago (899 mm) pour avoir des cultures permanentes. La sécheresse s’accentue dans les régions basses occidentales, bien abritées par les systèmes montagneux : basse vallée du río Yaque del Norte dans le Cibao, plaine d’Azua (689 mm), dépression du lac Enriquillo, où l’aridité (liée à l’évapotranspiration) devient sévère. Si l’on tient compte en outre de l’influence de la montagne sur les températures (dans le bassin de Constanza par exemple), le territoire offre ainsi une très grande variété de climats tropicaux.