Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Diptères (suite)

Les myiases qu’ils provoquent chez les Mammifères se développent dans la peau ou à l’intérieur de cavités naturelles (fosses nasales, sinus frontaux, tube digestif). Les Hypodermes pondent leurs œufs sur le pelage des Bovidés, qui les avalent en se léchant ; après avoir migré par le tube digestif, puis, à travers les tissus, par le canal vertébral et les muscles dorsaux, les larves forment des tumeurs sous la peau et la trouent pour s’échapper avant la nymphose (on les appelle alors varrons). Les larves de l’Œstre vivent chez les Moutons, les Chèvres, les Antilopes, d’abord dans les cavités nasales, ensuite dans les cavités du plancher du crâne et à la base des cornes ; elles provoquent des vertiges qualifiés de « faux tournis ». Les Gastérophiles pondent près de la bouche des chevaux ; les œufs avalés donnent des larves qui se fixent sur la paroi de l’estomac ou de l’intestin, serrées par centaines, et déterminent des lésions des muqueuses.

Dans les régions chaudes, l’Homme peut contracter diverses myiases. En Afrique, le ver du Cayor, larve de Cordylobia anthropophaga, pénètre dans la peau, qui réagit en formant un petit furoncle. La Dermatobie d’Amérique du Sud fait transporter ses œufs par un Moustique ou une Mouche qui dépose les jeunes larves sur un Homme (ou sur un Bœuf ou un Chien) ; celles-ci, appelées vers macaques, déterminent la formation de tumeurs cutanées, qui peuvent être le siège d’infections sérieuses. Le « ver des cases » africain pique, la nuit, la peau des personnes allongées sur le sol pour en prélever le sang.

Pour un certain nombre de Diptères, le développement des larves des nymphes se déroule dans l’eau douce. Les Simulies et les Blépharocéridés se rencontrent dans les torrents, fixés aux rochers par des ventouses ; les larves de Moustiques préfèrent les eaux calmes, même de très faible étendue, et restent près de la surface, où elles appliquent leur orifice respiratoire ; celles des Corèthres (Chaoborus), parfaitement transparentes, restent en pleine eau et capturent de petites proies avec leurs antennes. Le « ver de vase » (Chironomus), dont le sang contient de l’hémoglobine, se tient dans les fonds pauvres en oxygène et édifie autour de lui une sorte d’étui, en entremêlant des débris variés dans un réseau soyeux. Les eaux très souillées et les liquides putrides permettent même le développement de certaines formes, comme les « vers à queue de rat », larves de l’Éristale, au long tube respiratoire. Plus extraordinaire encore, Psilopa parvient à vivre dans les mares de pétrole !

On connaît également des larves de Diptères qui évoluent dans les sources thermales, dans les eaux salées ou dans des substances réputées toxiques comme le formol.


Ancienneté et affinités des Diptères

Les premiers Diptères apparaissent dans le Trias d’Australie et appartiennent à la famille des Tanydéridés, encore actuellement représentée en Extrême-Orient ; on les connaît en Europe depuis le Lias. De nombreuses familles sont signalées dans l’ambre de la Baltique.

Le Permien d’Australie a livré une forme voisine des Tipules (Permotipula), mais à quatre ailes ; elle se rapproche des Mécoptères déjà signalés à cette époque et encore actuels (Panorpes). On pense donc que les Mécoptères sont à l’origine des Diptères, et aussi des Trichoptères (Phryganes).

M. D.

➙ Insecte / Mouche / Moustique.

 E. Séguy, Biologie des Diptères (Lechevalier, 1950) ; Atlas des Diptères de France, Belgique, Suisse (Boubée, 1951 ; 2 vol.).

Dirac (Paul Adrien Maurice)

Physicien anglais (Bristol 1902).


À la suite d’études effectuées dans sa ville natale, Dirac commence sa carrière comme ingénieur électricien. Mais, ne trouvant pas une situation à sa convenance, il sollicite une bourse à l’université de Cambridge, qui lui est accordée. Il va donc étudier la physique au Saint John’s College, où, en 1932, il deviendra professeur de mathématiques. Dès 1930, il est membre de la Société royale.

Sa notoriété s’était en effet établie à la suite d’importants travaux de physique théorique.

Dirac est l’un des fondateurs de la mécanique quantique ; il a donné une interprétation statistique de cette mécanique, conforme au principe d’exclusion de Pauli* et applicable à l’électron (statistique* de Fermi-Dirac).

En 1928, il introduisit la relativité en mécanique ondulatoire. Tenant compte du spin de l’électron, que venaient de découvrir S. A. Goudsmit et G. E. Uhlenbeck, il définit, pour décrire le mouvement d’une particule, quatre fonctions d’onde au lieu d’une seule. Il expliqua ainsi d’une manière tout à fait satisfaisante la structure du spectre de l’hydrogène.

Cette théorie supposait des états à énergie négative, et Dirac les interpréta en prévoyant, dès 1930, l’existence d’un électron positif, de très courte vie moyenne, dont l’Américain Anderson* vérifiera en 1932 la présence dans le rayonnement cosmique. Par la suite, on observera qu’à chaque particule de matière correspond de même une antiparticule.

Le principal ouvrage de Dirac, The Principles of Quantum Mechanics, édité en 1930, présente une théorie tentant d’unifier les théories quantiques, ondulatoires et relativistes jusqu’alors en présence.

Tous ces travaux valent à Dirac, en 1933, le prix Nobel de physique, qu’il partage avec l’Autrichien Schrödinger*.

R. T.

direction

Action de diriger, de veiller sur, d’administrer une entreprise, une équipe.


Plus que partout ailleurs, les termes ont ici leur importance et leur contenu change. Il y a encore peu de temps, diriger, c’était notamment régler, surveiller et surtout commander. Avec l’évolution des hommes, c’est surtout prendre en main (d’où l’emploi du terme américain manager), faire aller dans un sens, guider, atteindre des résultats par d’autres que par soi, obtenir l’adhésion.