Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

dilatation (suite)

Résultats

Les liquides se dilatent en général plus que les solides, comme le montre le tableau ci-contre ; ici encore, α dépend de la température et augmente assez rapidement avec elle. Le cas de l’eau est particulier : elle subit une contraction de 0 à 4 °C et une dilatation au-dessus de 4 °C ; l’eau présente donc à 4 °C un maximum de masse volumique ; l’effondrement de l’édifice ordonné mais assez lacunaire des molécules d’eau dans la glace, qui se produit lors de la fusion de celle-ci (l’eau liquide est en effet plus dense que la glace), laisse cependant subsister dans l’eau liquide à 0 °C des particules formées par l’association de plusieurs molécules H2O ; leur dislocation se poursuit par élévation de température au-delà de 0 °C ; elle tend à diminuer le volume, alors que la dilatation, due à l’accroissement de l’agitation thermique des molécules avec la température, tend à l’augmenter ; ces deux phénomènes se compensent à 4 °C ; au-dessous, c’est l’effet des dislocations qui l’emporte, et, au-dessus, c’est celui de la dilatation.


Conséquences et applications de la dilatation des liquides

Dans la mesure précise de la pression atmosphérique à l’aide du baromètre à mercure, une correction doit être apportée à la lecture de la hauteur de la colonne de mercure pour tenir compte des dilatations du mercure et du métal de la règle. La dilatation apparente trouve une application importante dans les thermomètres à liquide. La dilatation d’un liquide, qui diminue sa masse volumique, facilite sa circulation dans les conduites de chauffage ; c’est la circulation par thermosiphon.

R. D.

dimorphisme sexuel

Ensemble des caractères morphologiques qui différencient le mâle et la femelle dans certaines espèces. Le dimorphisme sexuel porte sur la taille, la forme du corps et sur certaines « ornementations » superficielles.



Introduction

Le mâle n’a pas toujours, comme c’est le cas, en général, chez les Mammifères, le privilège d’une plus grande taille. Chez les Batraciens (Grenouilles par exemple), c’est l’inverse. Chez les Oiseaux et les Insectes, c’est extrêmement variable. Si le coq est de taille supérieure à la poule, l’Autour femelle est plus grosse que le mâle. Si le Rhinocéros mâle (Oryctes nasicornis, Insecte Coléoptère) est plus grand que la femelle, les Termites mâles sont plus petits que les femelles. La forme du corps peut plus ou moins complètement différer d’un sexe à l’autre. C’est ainsi que les mandibules très développées du Lucane mâle (Lucanus cervus) lui ont fait donner le nom de Cerf-Volant. Chez les Reptiles, où le dimorphisme sexuel est pourtant souvent peu apparent (Tortues, Crocodiles) le cas des Iguanes, des Anolis, des Dragons nous montre, chez les mâles, la présence de crêtes dorsales, de goitres sous la gorge.

Chez les Oiseaux, on n’a que l’embarras du choix : crêtes, caroncules, oreillons, barbillons, margeolles, ergot des Gallinacés plus ou seulement développés chez le mâle, forme du bec, taille et forme des griffes, etc.

Avec le plumage des Oiseaux, généralement plus beau et plus développé chez le mâle que chez la femelle (Paons, Paradisiers, Faisans, Coqs) ou simplement de couleurs différentes (Merles), on touche au type d’ornementation, qui relève souvent non plus du seul critère de forme, mais de celui de couleur. Chez le Paon en particulier, le mâle, en faisant la roue, met en valeur les plus beaux attributs de son sexe.

Certains parlent alors de dichroïsme sexuel. Chez la Piéride du Chou (Papillon commun de nos jardins), la femelle se distingue du mâle non seulement par la forme du corps, mais aussi par une ornementation colorée qui lui est particulière. On peut d’ailleurs constater que les sons émis par les animaux permettent aussi de les distinguer. C’est le cas des Oiseaux. C’est également celui des Batraciens, dont les mâles sont les seuls à coasser. Remarquons que la distinction peut porter aussi sur les odeurs. C’est ainsi que les Tritons et les Salamandres mâles possèdent, en certains points du corps, des glandes hédoniques (du gr. hedonê, plaisir), qui semblent intervenir pour attirer la femelle.


Dimorphisme sexuel et caractères sexuels primaires et secondaires

On a été amené à distinguer entre les caractères sexuels primaires, qui comprennent l’ensemble des caractères particuliers aux glandes génitales et aux conduits génitaux de chaque sexe, et les caractères sexuels secondaires, qui, à l’avènement de la maturité sexuelle, ajoutent aux premiers des transformations de l’organisme caractéristiques pour chaque sexe. La disposition des orifices externes des conduits génitaux de l’Ascaris fait donc partie des caractères sexuels primaires (l’orifice génital femelle s’ouvre au tiers antérieur de l’animal, alors que l’orifice génital mâle est confondu avec l’orifice anal pour former un cloaque qui s’ouvre très postérieurement). De même, la structure des organes d’accouplement (pénis, vagin) chez les Mammifères permet à elle seule de distinguer entre le mâle et la femelle.

Toutefois, le dimorphisme sexuel est surtout lié aux caractères sexuels secondaires.

Dans l’espèce humaine, c’est à la puberté qu’apparaissent les modifications de taille, de forme du corps (épaules, hanches, seins, musculature, poils, etc.), qui, en s’accusant, sont à l’origine du dimorphisme sexuel de l’homme et de la femme.


Dimorphismes sexuels permanent et périodique

Le dimorphisme sexuel lié aux caractères sexuels secondaires peut soit s’installer à la maturité sexuelle et se maintenir pendant toute la vie de l’individu, soit n’apparaître qu’au cours de chaque période sexuelle (cycle saisonnier).

C’est ainsi que, chez des Poissons comme le Xiphophore (Porte-Glaive), la région caudale porte ventralement chez les mâles une longue pointe qui n’existe pas du tout chez les femelles.

Le coassement dû à la présence de sacs vocaux est un caractère particulier aux mâles des Batraciens. Tous ces caractères sont permanents. Par contre, les Brèmes mâles ne possèdent qu’au moment de la reproduction des tubercules cornés épars sur tout le corps. Il s’agit donc d’un dimorphisme périodique.

Callosités, coussinets, brosses copulatrices présentes sur le corps et en particulier sur les doigts et les orteils des Grenouilles et autres Anoures, crêtes dorsale et caudale, coloration particulière des Tritons en sont d’autres exemples.