Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

diagnostic (suite)

L’examen clinique est à la base du diagnostic. Cette étape comprend : l’inspection (attitude du malade, faciès, aspect des téguments, etc.) et la palpation, non seulement de la zone malade, mais aussi de la plupart des organes accessibles ; la percussion des cavités creuses ; l’étude des réflexes ; l’auscultation*. Ces données seront confrontées à la prise de la température, du pouls et de la tension artérielle. Souvent, le diagnostic est porté ou, tout au moins, fortement suspecté dès cet examen clinique. Il sera étayé par un certain nombre d’examens complémentaires, dont l’éventail s’accroît chaque jour, mais qui ne doivent être entrepris qu’en fonction des renseignements qu’on en attend et qui, en aucun cas, ne supplanteront la clinique en cas de discordance. Les données biologiques vont des plus simples aux plus compliquées. Les constantes sanguines sont les plus utilisées. Certains dosages sanguins plus complexes apprécient soit des substances normalement présentes dans le sang (acide urique, créatinine, hormones, etc.), soit la variation dans le temps du taux sanguin de substances artificiellement injectées (glucose, colorants divers). Les dosages urinaires sont également utilisés. Enfin, la ponction lombaire permet, s’il le faut, l’étude du liquide céphalo-rachidien. De même, lorsque des épanchements existent dans une séreuse (plèvre, péricarde, péritoine, articulation), la ponction permet un prélèvement du liquide qui fera la distinction entre les atteintes purulentes ou non. Dans le cas d’épanchements purulents comme dans le cas d’abcès, elle va permettre l’étude bactériologique soit dès l’examen direct, soit après ensemencement de ces liquides sur des milieux nutritifs sélectifs. Quand un germe pathogène aura été identifié, on pourra ainsi tester sa sensibilité aux antibiotiques* (antibiogramme). Ces examens peuvent aussi être faits sur les urines, les selles, les crachats. La sérologie (v. sérum) vient souvent compléter utilement ces données. À côté des examens biologiques, la radiologie* a, de nos jours, une place de premier rang dans le concours au diagnostic. Certains clichés sont pris sans préparation, d’autres après absorption ou injection d’un produit de contraste. Parmi les plus récentes méthodes citons les angiographies (v. artère), qui permettent parfois des diagnostics infaisables par les procédés conventionnels. Les méthodes d’enregistrement électrique ont fait d’immenses progrès et permettent de réaliser notamment l’électrocardiogramme, l’électro-encéphalogramme, le phonocardiogramme, l’enregistrement électrique des potentiels des nerfs, des muscles, de la rétine, etc. Les endoscopies* par la vision directe des cavités naturelles de l’organisme apportent une aide précieuse au diagnostic et peuvent être complétées par la prise de vues photographiques ou cinématographiques. Les biopsies* sont souvent utiles pour accroître la précision d’un diagnostic par l’élément histologique que leur lecture apporte. Insistons tout particulièrement sur l’intérêt de biopsies extemporanées, c’est-à-dire lues immédiatement après le prélèvement chirurgical et qui, utilisées surtout pour trancher entre lésion bénigne et lésion maligne, permettent d’adapter, dans la même séance, le traitement chirurgical en fonction du résultat obtenu. Les explorations utilisant les isotopes* prennent un développement considérable. Elles comportent soit l’étude d’une courbe de fixation de radio-activité, soit la projection graphique d’un organe captant l’isotope : c’est la gammagraphie*, ou scintigraphie.

L’ensemble des éléments fournis tant par l’examen clinique que par les examens complémentaires permet au médecin d’établir un diagnostic positif, c’est-à-dire d’indiquer la maladie qui est suspectée. Ensuite, il doit rejeter les diagnostics différentiels, c’est-à-dire les affections qui par certains symptômes auraient pu être confondues, mais que d’autres signes cliniques ou biologiques permettent d’écarter. Le diagnostic différentiel n’est complet que lorsqu’on a passé en revue toutes les affections qui peuvent provoquer les symptômes observés, et après les avoir éliminées. C’est enfin avec le diagnostic étiologique, qui concerne la recherche de la cause ou des causes (cause prédisposante ou favorisante, cause déterminante, cause déclenchante) que le diagnostic sera complet, permettant d’envisager un traitement parfaitement adapté à la maladie en cause. C’est bien souvent en fonction de la précision du diagnostic que le médecin pourra émettre un pronostic, c’est-à-dire une prévision évolutive de la maladie.

J.-C. L. P.

 R. Hegglin, Differentialdiagnose innerer Krankheiten (Stuttgart, 1952 ; 10e éd., 1966). / J.-C. Sournia, Logique et morale du diagnostic. Essai de méthodologie (Gallimard, 1962). / G. F. Klostermann, H. Südhof, W. Tischendorf et coll., Der diagnostische Blick (Stuttgart, 1964 ; trad. fr. Diagnostic d’inspection, Masson, 1966). / A. Blacque-Bellair, B. Mathieu de Fossey et M. Fourestier, Dictionnaire du diagnostic clinique et topographique (Maloine, 1969).

diagramme

Représentation graphique d’un phénomène, d’une transformation mécanique, physique, chimique, etc.


L’état d’un système matériel est défini par les valeurs que prennent, pour ce système et pour cet état, un certain nombre de grandeurs. Lors d’une transformation éprouvée par ce système, un certain nombre de ces grandeurs varient, de façon pratiquement continue. Si l’on fait choix de deux de ces variables et d’un système plan de coordonnées sur chacun des deux axes duquel on porte respectivement les valeurs de chacune de ces grandeurs, on fait ainsi correspondre à chacun des états du système matériel un point du plan, dont les coordonnées sont les valeurs que prennent pour cet état les deux grandeurs choisies ; à l’ensemble du phénomène correspond une courbe, lieu des points figuratifs des divers états ; on obtient ainsi un diagramme du phénomène étudié.