Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

diacides carboxyliques (suite)

Diacides plus éloignés : HOCO—(CH2)n–2—CO2H

Ces diacides résultent de l’action d’un dihalogénure Br(CH2)n–2Br sur le cyanure de potassium ou d’un dihalogénure Br(CH2)n–4Br sur l’ester malonique.

Ils ne donnent pas d’anhydrides cycliques, et la réaction de Piria ne conduit plus à des cyclanones qu’avec de très faibles rendements ; mais il subsiste, même pour n très grand, une autre réaction cyclisante :

C’est le meilleur accès aux très grands cycles.

C. P.

diaconat

Ministère sacré occupant dans l’Église catholique le degré immédiatement inférieur à celui de la prêtrise. Le diacre reçoit par l’ordination le pouvoir d’assister l’évêque et le prêtre pour la célébration de la messe solennelle.


L’institution du diaconat remonte à la plus haute antiquité chrétienne, puisqu’on en trouve mention déjà dans les Actes des Apôtres. Ceux-ci nous enseignent que les diacres furent institués pour aider au service de la table dans les assemblées chrétiennes. Mais il ne faut pas y voir un service purement matériel, car c’est à table, au cours d’un repas, que les premiers chrétiens consacraient le Corps du Christ. D’ailleurs, les Apôtres avaient imposé les mains aux sept premiers diacres, dont le plus célèbre fut saint Étienne ; c’était donc bien là une consécration.

C’est toujours par ce rite que l’évêque ordonne les diacres ; il impose sa main droite sur chaque ordinand, qui est ensuite revêtu de l’étole et de la dalmatique.

Au début, les diacres avaient de larges attributions : ils distribuaient l’eucharistie, faisaient la police dans le lieu saint, portaient la communion aux malades. De plus, ils instruisaient les catéchumènes et assistaient les prêtres dans le ministère des sacrements. Ils pouvaient aussi baptiser par permission épiscopale et même, en cas de danger de mort, recevoir les confessions, réconcilier les pécheurs avec l’Église. Il ne semble pas, toutefois, qu’ils consacraient l’eucharistie.

Dans l’Église catholique, le célibat fut jugé de bonne heure indispensable pour la réception des ordres majeurs ; le concile d’Elvire, en Espagne, vers l’an 300, en fit une loi, encore qu’on admît longtemps des hommes déjà mariés. Le deuxième concile œcuménique du Latran, en 1139, qui fut confirmé d’ailleurs par celui de Trente, condamna formellement le mariage des clercs majeurs. Quant à l’Église grecque et aux Églises orientales, on sait que le célibat n’y est obligatoire que pour les seuls évêques.

À partir du iiie s., on voit les diacres jouer un rôle de plus en plus grand auprès des prélats, au point même que certains synodes leur intiment de ne pas prendre le pas sur les prêtres. Le premier diacre, ou archidiacre, qui gérait les biens de l’Église était un très important personnage ; on le voit même assez fréquemment succéder à l’évêque.

Cependant et peut-être précisément à cause de sa trop grande réussite, le diaconat, au cours des siècles, perdit peu à peu de sa puissance et vit ses éléments diminuer au point de disparaître en fait. Jusqu’à une époque très récente, dans l’Église romaine, le diaconat était considéré comme un simple rite de passage, et la prêtrise apparaissait comme le complément naturel et obligé du diaconat. Dans la pratique, la fonction du diacre se bornait à assister le prêtre à l’autel ; très souvent d’ailleurs, ce rôle était tenu par un autre prêtre.

Aujourd’hui, une réaction se produit et l’on tend à revenir à l’antique conception de cette institution. Des idées constructives ont été formulées en ce sens au cours du deuxième concile du Vatican. Par ce biais, les prêtres pourraient être secondés par de précieux auxiliaires ; la question si brûlante du célibat ecclésiastique trouverait peut-être dans le diaconat ainsi rénové une solution. En effet, parmi les diacres — nouvelle formule — récemment ordonnés figurent des hommes mariés, souvent engagés en des activités professionnelles.

Les diaconesses, dans la primitive Église, avaient une fonction charitable et hospitalière ; en outre, elles surveillaient les vierges et les veuves, et enseignaient les catéchumènes de leur sexe. Il ne semble pas qu’elles aient jamais participé au service des autels, et la prédication leur était interdite. Comme les diacres, elles ne pouvaient se marier.

Elles se maintinrent en Occident jusque vers le vie s. ; après le Moyen Âge, elles avaient disparu, sans d’ailleurs qu’aucune décision des autorités religieuses ait été prise à leur égard. La raréfaction des baptêmes d’adultes, l’établissement des monastères pour les veuves et les vierges chrétiennes expliquent leur extinction, du moins chez les catholiques, car les diaconesses jouent un rôle considérable dans les Églises protestantes. Actuellement l’Église romaine envisage, comme pour les diacres, de remettre en valeur cette ancienne institution.

P. R.

 P. Winninger et Y. Congar (sous la dir. de), le Diacre dans l’Église et le monde d’aujourd’hui (Éd. du Cerf, 1966). / P. Winninger, les Diacres, histoire et avenir du diaconat (Éd. du Centurion, 1967). / A. Bourgeois et R. Schaller, Nouveau Monde, nouveaux diacres (Desclée, 1968). / S. Charalambidis et coll., le Diaconat (Mame, Tours, 1970).

diagnostic

Poser un diagnostic, c’est reconnaître une maladie, la définir avec précision chez tel malade et, partant, en déduire les indications thérapeutiques.


C’est donc un temps particulièrement important de l’acte médical. L’établissement du diagnostic repose sur un faisceau d’arguments où interviennent non seulement les signes présents, mais aussi l’absence de certains symptômes* ; le diagnostic est en quelque sorte la résultante des signes positifs et des signes négatifs.

Une première série de renseignements est fournie par l’anamnèse, ou étude des antécédents pathologiques du malade et de sa famille. On pourra ainsi retrouver une prédisposition à certains groupes d’affections. L’interrogatoire portera non seulement sur les états pathologiques, mais aussi sur les principaux phénomènes normaux de l’existence, et la femme sera toujours interrogée sur le déroulement de sa vie génitale, ses grossesses, etc. On tiendra compte également des conditions de vie et d’environnement.