Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

détergent (suite)

Classification des détergents selon leurs usages domestiques


Produits pour tissus délicats et vaisselle

Ces produits ont la propriété d’effectuer le nettoyage dans des conditions très douces. Ils sont essentiellement formés d’alkylbenzènesulfonates de sodium, de sulfates d’alcools gras polyoxyéthylés et d’amides d’acides gras. On ajoute dans les produits en poudre des phosphates alcalino-terreux et du sulfate de sodium pour permettre la mise en forme, et dans les produits liquides des hydrotropes pour permettre la mise en solution de quantités importantes. Le développement de l’usage des machines à laver la vaisselle a exigé la mise au point de mélanges particuliers peu moussants et de produits de rinçage pour assurer un égouttage parfait avant le séchage.


Produits pour grosse lessive

Dans ce cas, on associe aux tensio-actifs des polyphosphates alcalins, qui ont pour fonction d’adoucir l’eau et d’assurer l’alcalinité de la solution, des perborates, pour éliminer les taches, des agents d’antiredéposition (carboxyméthylcellulose), des silicates inhibiteurs de corrosion, des agents de blanchiment optiques et des enzymes.


Produits à récurer

Ce sont des poudres ou des pâtes liquides contenant un léger abrasif associé à un tensio-actif, qui aide à mouiller la surface, disperse la salissure et émulsionne les substances grasses.


Produits de nettoyage pour l’entretien ménager

Ils existent sous forme de poudre ou de liquide ; le tensio-actif ne doit pas provoquer une formation de mousse trop intense pour éviter les rinçages. Les poudres contiennent des phosphates et des carbonates complexes pour assurer le dégraissage des surfaces en liaison avec les tensio-actifs.


Adoucisseurs textiles

Ce sont des produits de finition après le lavage. Le constituant principal est un tensio-actif cationique de la famille des sels d’ammonium quaternaires. Celui-ci se fixe sur le tissu, qu’il rend plus moelleux tout en atténuant la formation d’électricité statique.


Fabrication des produits commercialisables

Les détergents liquides sont obtenus par simple mélange des constituants liquides ou en solution. Certaines poudres résultent aussi d’un mélange de produits secs ; pour d’autres, il est nécessaire de dessécher par atomisation les solutions plus ou moins concentrées de l’ensemble des constituants. Le produit se présente alors sous forme de fines particules sphériques auxquelles on mélange les composés tels que le perborate, qui ne supporteraient pas la température assez élevée que doit subir la bouillie initiale. En général, le remplissage des paquets, qui fait suite à l’atomisation et à l’addition des produits fragiles, est automatique.

Le problème de la biodégradabilité

Le développement rapide de l’emploi des détergents de synthèse s’est manifesté d’une manière spectaculaire, sur les rivières et les canaux dans lesquels se déversent les eaux usées ménagères, par l’apparition de mousses s’accumulant au niveau des écluses, parfois sur des hauteurs considérables, apportant ainsi aux eaux de surface une pollution inconnue jusqu’alors. Si les molécules de savon sont biodégradables grâce à l’action de la flore microscopique des eaux douces, capable d’assimiler les chaînes linéaires des acides gras, les molécules complexes de certains détergents de synthèse, notamment lorsqu’il s’agit de chaînes ramifiées ou riches en groupes oxyde d’éthylène, sont inattaquables, et l’accumulation de tels produits devient dangereuse pour la santé publique. Une législation récente, promulguée en Allemagne comme en France, exige que la biodégradabilité des constituants des produits de nettoyage atteigne au moins 80 p. 100. Une classification des détergents en fonction de la biodégradabilité a donc divisé ceux-ci en détergents « durs » (chaîne ramifiée, chaîne riche en groupes oxyéthyléniques) et en produits « doux ». Ces derniers correspondent aux chaînes linéaires des sulfates alkylaryles, ce qui oriente les fabrications vers les matières premières dérivées d’alcools en chaîne droite naturels ou obtenues soit par la réduction d’esters ou de glycérides aliphatiques, soit par l’application du procédé Ziegler.

M.-Th. F.

M.-Th. F.

➙ Savon.

 A. M. Schwartz et J. W. Perry, Surface Active Agents. Their Chemistry and Technology (New York, 1949 ; nouv. éd. Surface Active Agents and Detergents, 1958 ; 2 vol. ; trad. fr. Chimie et technologie des agents tensio-actifs, Dunod, 1955). / J. P. Sisley, Index des huiles sutfonées et détergents modernes (Teintex, 1949-1954 ; 2 vol.). / J. Bergeron, Savons et détergents (A. Colin, 1952). / G. Dupont, V. Grignard et R. Locquin (sous la dir. de), Traité de chimie organique, t. XXII (Masson, 1953). / K. Winnacker et L. Küchler, Chemische Technologie, t. IV (Munich, 1959 ; trad. fr. Traité de chimie appliquée, t. VII : Chimie organique, Eyrolles, 1968). / L. Reinhold, Organinometallic Chemistry (New York, 1960). / H. Normant, Chimie organique (Masson, 1963 ; 2e éd., 1968). / G. E. Coates et coll., Principles of Organometallic Chemistry (New York, 1968 ; trad. fr. les Bases de la chimie des composés organométalliques (Gauthier-Villars, 1970). / C. X. Cornu, les Savons et les détergents (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1970). / N. Schonfeldt, Surface Active Etylene Oxide Adducts (Oxford, 1970).

déterminant

Scalaire d’un corps commutatif K qui, noté étant n vecteurs d’un espace vectoriel E de dimension n sur le corps K, vérifie les conditions suivantes :
1o Si l’on échange deux quelconques des vecteurs D est changé en – D ;
2o Si on a l’égalité

3o Si λ est un scalaire quelconque de K,

4o Le déterminant des n vecteurs de base de l’espace E est



Existence et unicité

De cette définition descriptive, on peut tirer quelques conséquences simples qui permettent de montrer l’existence et l’unicité du déterminant

• Si l’un des vecteurs est nul, D est nul ; cela résulte de la 3e condition où l’on prend
λ = 0.

• Si deux vecteurs, et sont identiques, D est nul ; cela résulte de la 1re condition, car D = – D.