Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

dermatoses (suite)

Tuberculose cutanée

La tuberculose peut toucher la peau au cours des diverses phases de son évolution : chancre cutané de la primo-infection (exceptionnel), gomme tuberculeuse, sarcoïdes noueuses, lupus tuberculeux, etc. (V. tuberculose.)


Lèpre

V. ce mot.


Erysipéloïde de Rosenbach

Essentiellement professionnel, il est dû à l’inoculation cutanée du bacille du rouget du porc, atteignant charcutiers, bouchers, tanneurs, équarisseurs... À la suite d’une plaie minime de la main apparaît un érythème « lie-de-vin », prurigineux ou cuisant, apyrétique, qui persiste deux ou trois semaines, guérissant plus rapidement avec les sulfamides et la pénicilline.


Charbon

V. ce mot.


Tularémie*

Elle est due à Bacterium tularense.


Brucellose

V. ce mot.


Rhinosclérome

Dû au bacille de Frisch, il est rare en France, observé surtout dans l’Est européen et au Maroc. Après une longue période de rhinite, la cloison et la sous-cloison nasales s’infiltrent de levures saillantes, végétantes, comblant les narines.


Erythrasma

Dermatose fréquente chez l’homme, due à un bacille du genre Corynebacterium, l’érythrasma siège aux plis inguinaux et moins souvent aux aisselles. Il est fait de larges plaques aux bords curvilignes, de couleur rouge ou café au lait et guérit avec l’érythromycine.


Dermatoses virales

• Viroses éruptives, v. éruptives (fièvres).

• Viroses chancriformes, maladie de Nicolas et Favre, v. chancre.

• Maladie des griffes du chat (lymphoréticulose bénigne d’inoculation). Individualisée par R. Debré et P. Mollaret, elle comporte avant tout une adénopathie régionale, souvent unilatérale. La fluctuation est possible, mais la fistulisation exceptionnelle. On observe en outre des cicatrices de griffures de chat et le point d’inoculation (lésion primaire). Celle-ci est soit un nodule furonculoïde, soit une ulcération atone. Cette virose, peu fréquente, guérit entre une et huit semaines.

• Viroses vésiculo-bulleuses. V. zona.

• Viroses prolifératrices. V. verrue.

• Molluscum contagiosum. C’est une élevure hémisphérique, blanchâtre, translucide, dure, ombiliquée au centre. La multiplication des éléments s’opère par poussées. Ces tumeurs bénignes siègent surtout à la face, au cou, aux régions génitales. On les détruit par électrocoagulation.

• Nodule des frayeurs. Maladie professionnelle observée chez les vachers et les vachères, elle se caractérise par des nodules rouge-brun, coiffés de squames épidermiques. Siégeant au dos des mains, au pouce et à l’index, le ou les nodules, en s’aplatissant, disparaissent spontanément sans cicatrices en quatre ou cinq semaines.


Dermatoses dues à des Champignons microscopiques

Ce sont les épidermomycoses. (V. mycose.)


Dermites des agents physiques


Les froidures

Dues au froid, elles sont tantôt érythémateuses (1er degré), tantôt vésiculeuses et huileuses (2e degré), tantôt escharifiées (3e degré). Ces dernières laissent des séquelles. Les froidures chroniques peuvent être papuleuses, lenticulaires, kératosiques, en cocarde. L’engelure, forme la plus fréquente des froidures, est faite de tuméfactions cyanotiques des doigts et des orteils.


Les brûlures

Seules les brûlures du 1er degré sont du domaine dermatologique. Erythémateuses, elles guérissent en quelques jours sans cicatrices (v. brûlure).

• La dermite des chaufferettes siège aux jambes, aux cuisses, à l’abdomen et détermine une pigmentation réticulée, laquelle peut être observée sur les parties découvertes d’ouvriers exposés à la chaleur rayonnante des fours.


La lumière

Elle est responsable de lucites aiguës ou chroniques. Les premières, contractées sur les plages, les piscines ou aux sports d’hiver, sont soit modérées (érythémateusss), soit intenses (œdémateuses et vésiculeuses). Des lucites aiguës sont possibles chez ceux qui manipulent les ultraviolets. Les lucites chroniques des sujets photo-sensibilisés sont prurigineuses, urticariennes, dyshidrosiformes, eczémateuses. Elles peuvent être en rapport avec une porphyrie (v. métabolisme).


Radiodermites

V. radiothérapie.


Radiumdermites

V. radiumthérapie.


Dermatoses de causes mécaniques

Les pressions ou frottements répétés provoquent des durillons (épaississement circonscrit de la couche cornée), lesquels peuvent s’enflammer et devenir douloureux (durillon forcé). Souvent professionnels, leur siège est révélateur de la profession. Les cors se voient aux pieds. L’« œil-de-perdrix » est un cor interdigital ramolli par macération. Cors et durillons sont susceptibles de s’infecter et de s’accompagner de fièvre et de lymphangite.


Dermatoses de causes chimiques


Dermites de contact

Toute poudre, crème, pommade, lotion contenant un corps actif peut être irritante. Plus agressives sont : la teinture d’arnica, de cade (acné cadique), l’onguent gris (dermite en caleçon). Sont spécialement eczématogènes : le baume du Pérou, l’iodoforme, le menthol, la térébenthine, la procaïne et les autres composés comportant le groupe chimique « para ». Les crèmes de prométhazine et la poudre de sulfanilamide ont, de plus, un effet photosensibilisateur.


Toxidermies

Elles sont consécutives à une médication interne et n’ont pas de spécificité clinique. Tel médicament déclenchera de l’urticaire chez un malade et de l’eczéma chez un autre. Les toxidermies peuvent être érythémateuses, vésiculeuses, huileuses, urticariennes, noueuses. Les plus souvent incriminées sont : les arsénobenzènes (érythrodermies), les sels d’or (érythrodermie, éruption lichénienne), la chlorpromazine (photosensibilisatrice), les iodures (acné iodique), les bromures (bromides végétantes), la phénolphtaléine (érythèmes pigmentés fixes), le sulfathiazol (érythème noueux), les barbituriques (érythèmes divers, eczéma), les sulfamides hypoglycémiants (urticaire, érythrodermies), la pénicilline (urticaire). Les dermites de contact guérissent avec la suppression du produit nocif et l’application d’une pâte calmante. Il est souvent difficile d’identifier la médication responsable. Beaucoup de malades ne se souviennent plus exactement des médications ingérées. De plus, nombreuses sont les spécialités faites de plusieurs composants susceptibles de constituer des allergènes. Afin de dépister le produit à incriminer, la suppression médicamenteuse sera pratiquée « en échelon ».