Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

démarreur (suite)

Types

Les types de démarreurs sont différenciés par le mode de liaison du pignon d’attaque denté qui engrène avec la couronne démultiplicatrice reliée au volant moteur.


Pignon à inertie

Le pignon d’attaque se meut sur une vis à filets inclinés qui prolonge l’arbre d’induit. Celle-ci tourne avec lui dès que le contact est établi, mais le pignon, alourdi par un balourd, ne peut que se déplacer en coulissant, par inertie, le long de la vis pour venir s’engager dans la couronne dentée. Le dégagement est automatique dès que le moteur est lancé.


Pignon d’induit coulissant

L’ensemble induit et pignon d’attaque monté en bout de l’arbre se déplace d’un bloc. Lorsque le contact est mis, un électro-aimant attire l’induit dans son champ magnétique, et le pignon, lorsqu’il est en prise, ferme le relais. Le démarreur, alimenté directement, se met à tourner. Dans une variante de ce modèle, l’arbre et son pignon coulissent dans un manchon cannelé, à l’intérieur de l’induit, qui reste fixe entre ses masses polaires.


Pignon poussé

Dans ce type dit « à commande positive », le déplacement du pignon est commandé soit par un électro-aimant, soit par une fourchette actionnée par le conducteur au moyen d’une pédale. Une première partie de la course de la fourchette est utilisée pour pousser le pignon, monté sur rainures dans l’arbre de démarreur, sur la couronne dentée. La seconde partie de la course ferme le contact. Cette disposition présente le très gros avantage d’éviter tout choc entre les dents de la couronne et du pignon d’attaque, ce qui est impossible avec les modèles précédents.

J. B.

 H. Petit, Traité élémentaire d’automobile et notes techniques (Dunod, 1919). / A. André, la Mécanique automobile moderne (Rangal, Thuillies, 1947). / R. Guerber, la Nouvelle Pratique de l’automobile (Technique et Vulgarisation, 1952 ; nouv éd., 1960) ; l’Automobile, t. I : le Moteur (Technique et Vulgarisation, 1959). / F. Navez, Physicien-praticien de l’auto (Desforges, 1958). / J. Thonon, Contrôle et réglage des véhicules automobiles (Dunod, 1961 ; 3e éd., 1968). / Y. Dhermy, Cours de technologie automobile (Dunod, 1961 ; 3e éd., 1966).

démence

Affaiblissement psychique global et profond, en général lent et progressif, frappant l’individu dans toute sa personnalité, mais surtout dans ses facultés intellectuelles.



Manifestations et caractéristiques

Le trouble fondamental de la démence est un désordre acquis de l’intelligence et du jugement. Le dément perd progressivement la mémoire, le raisonnement, les instruments de la pensée que sont le langage, les praxis et les gnosies, le sens critique. Il devient incapable de s’adapter aux situations nouvelles et d’acquérir des connaissances. Longtemps, les activités automatiques demeurent les moins touchées. Longtemps, la mémoire des faits anciens résiste au processus destructif, mais, peu à peu, le malade devient inapte au travail et à tout effort intellectuel. Son comportement social se dégrade progressivement dans le sens de l’inadaptation et du désordre des actes. Il s’agit donc d’une affection psychiatrique grave, chronique et inexorable dans l’immense majorité des cas. En effet, la démence est un état déficitaire souvent irréversible, en rapport avec des lésions organiques du cerveau. Tout comme l’intelligence, l’affectivité s’affaiblit et se trouble à la fois. L’indifférence, le désintérêt pour le monde extérieur, l’apathie, un certain puérilisme, des distorsions de caractère viennent s’ajouter au déficit intellectuel. Le dément paraît se détacher de sa famille, de ses proches ; il perd le sens de ses responsabilités. Le sens moral s’émousse de plus en plus, et des actes délictueux ou antisociaux peuvent survenir : fugue, vol, agression, colère clastique, scandale, tentative de meurtre, exhibitionnisme, attentat aux mœurs. Mais il ne faut pas perdre de vue que c’est l’affaiblissement du jugement et de l’intelligence qui permet à ces comportements de se manifester. En effet, on ne doit pas confondre la démence, au sens strict de ce mot, avec les autres formes d’aliénation mentale. Autrefois, les termes de démence et d’aliénation mentale étaient synonymes. Démence désignait toute forme de maladie mentale, et, du point de vue juridique, on appelle encore dément « tout individu agité impulsif ou délirant » (art. 64 du Code pénal). Le grand public parle aussi de démence devant tout désordre un peu spectaculaire de la conduite. Pour les psychiatres, au contraire, le mot démence doit être réservé aux cas de déficit intellectuel acquis et progressif. La démence est une affection très différente de la dépression, du déséquilibre, des psychoses délirantes et des névroses. Comme trouble acquis de l’intelligence, elle s’oppose à l’arriération* ou à la débilité* mentale, qui sont congénitales ou très tôt acquises dans la petite enfance. « Le débile est un pauvre d’esprit, le dément est un riche devenu pauvre. »


Évolution

La démence débute le plus souvent chez des sujets d’âge mûr ou plus âgés. Les premiers signes sont insidieux et fréquemment méconnus par l’entourage du malade : petite baisse de la mémoire des faits récents, défaillances légères du raisonnement, troubles de la concentration intellectuelle, fatigabilité psychique, faiblesse de l’attention volontaire. Ces tests psychologiques sont indispensables à ce stade précoce pour faire le diagnostic de la démence. On parle alors de détérioration intellectuelle simple.

À un stade beaucoup plus avancé, après plusieurs années d’évolution, la démence devient évidente avec les actes absurdes, les discours incohérents, l’appauvrissement général de l’esprit, du vocabulaire et de l’information, la perte de l’autocritique et de la juste appréciation des situations. Il existe une régression affective considérable. Les malades sont soit excités, soit déprimés ; parfois ils expriment des idées délirantes, pauvres et mal construites.

À la fin de l’évolution, c’est la déchéance, l’inactivité totale, l’état grabataire, le gâtisme avec incontinence urinaire et fécale. Dans les démences les plus caractéristiques, le malade n’a pas conscience de son affaiblissement intellectuel. Il continue, contre toute évidence, à soutenir que tout va pour le mieux. Dans certaines formes de début, toutefois, on peut noter une prise de conscience obscure et pénible de la dégradation psychique.