décollage (suite)
Dans le cas des avions à réaction, on peut soit faire basculer les moteurs comme précédemment, soit utiliser des réacteurs verticaux spécialement conçus pour délivrer une poussée verticale pendant de courtes périodes de temps, soit encore combiner ces deux méthodes. Tel a été le cas de l’avion expérimental allemand « VJ 101 », qui comportait six réacteurs verticaux, deux dans le fuselage et quatre dans des nacelles en bout d’aile, ces derniers pouvant pivoter jusqu’à l’horizontale pour assurer la propulsion.
• Une autre formule développée en Angleterre par Rolls-Royce consiste à dévier les gaz d’éjection d’un turboréacteur par des tuyères mobiles capables de pivoter de telle sorte que leur axe passe d’une position horizontale à une position verticale et réciproquement. Les réacteurs adoptés sont des réacteurs à double flux conçus de telle sorte que le flux froid soit éjecté par deux tuyères à l’avant, et le flux chaud par deux tuyères à l’arrière. Un avion d’attaque au sol, le Hawker-Siddeley « P-1127 Harrier », a été réalisé suivant ce principe et est en service opérationnel ; il a démontré une excellente maniabilité dans toutes les configurations de vol. Aussi, des moteurs à tuyères rotatives ont-ils été retenus pour d’autres appareils, en association avec des réacteurs de sustentation pure fournissant un appoint de poussée pour les phases de vol vertical. Tel est le cas de l’avion de transport expérimental Dornier « Do-31 E », dont trois exemplaires ont été construits ; il utilise un réacteur RB-193 de 4 500 kg de poussée pour la propulsion, dont la poussée s’ajoute pour la sustentation à celle de huit turboréacteurs verticaux RB-162 de 2 000 kg de poussée, montés dans deux nacelles de bout d’aile. Les moteurs de sustentation doivent avoir certaines caractéristiques particulières, et notamment un rapport poussée/poids le plus élevé possible. Pour le RB-162, ce rapport présente une valeur de 16, et les nouveaux projets en cours de développement dépasseront ce chiffre. En revanche, compte tenu de leur temps d’utilisation faible, leur consommation spécifique n’a pas une importance très grande.
• Une dernière formule à l’étude consiste à utiliser, pour assurer la portance en vol vertical, des soufflantes de grand diamètre noyées dans la voilure ou dans le fuselage et qui aspirent un flux d’air de grand débit de haut en bas. Un premier appareil construit aux États-Unis par Ryan s’est écrasé au cours des essais, mais la formule a été reprise, notamment en Allemagne.
Quelle que soit la formule retenue en définitive, la mise en œuvre d’avions à décollage et atterrissage verticaux impliquera le développement d’installations aéroportuaires spéciales, du moins dans le domaine du transport commercial. Il en ira de même des procédures de contrôle de la circulation aérienne, qui devront leur être adaptées.
J. L.
➙ Aérodynamique / Aérotechnique / Aile / Atterrissage / Avion / Giraviation / Vol (mécanique du).