Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Deccan ou Dekkan (suite)

Les régions médianes et méridionales

Le reste du Deccan, au sud de la Tāpti et de la Mahānadi, présente une plus grande diversité : bourrelets montagneux, plateaux et plaines intérieurs, plaines littorales. Les Ghāts occidentaux sont le trait de relief le plus accentué de la péninsule. Ils se divisent en deux sections très différentes. Ceux du nord, les Ghāts du Mahārāshtra (monts Sahyadri), doivent leur aspect aux basaltes qui les recouvrent entièrement : pinacles et entablements aux versants escarpés. C’est un bourrelet bas (900 à 1 200 m dans l’ensemble), qui tourne vers l’ouest un grand escarpement disséqué, mais qui ne domine que faiblement le plateau marathe à l’est. L’autre section, à partir de Goa, offre un paysage caractéristique de horsts cristallins (gneiss et charnockites) : hautes surfaces ondulées et disséquées, qui se relèvent à plus de 2 000 m dans les blocs escarpés du sud, les Nīlgiri (montagnes Bleues), les Aneimalei (monts des Éléphants), les Kanan Devan. Le point culminant du Deccan est l’Aneimudi (2 687 m) dans les Aneimalei.

Des Ghāts occidentaux aux bourrelets montagneux de l’est, les plateaux intérieurs étalent leurs surfaces monotones, généralement supérieures à 500 m, mais s’abaissant graduellement vers l’est : surfaces basaltiques en mesas et gradins du Mahārāshtra ; surfaces cristallines ondulées, bosselées, parsemées d’inselbergs, de l’Andhra Pradesh, du Mysore (ou Maisūr), du Tamilnād. Les bourrelets montagneux orientaux sont de structure hétérogène : les collines de l’Orissa et du Bastar (600 à 1 100 m) ne sont que le bord relevé, disséqué, à topographie confuse, du plateau cristallin ; le croissant des chaînes de Cuddapah (300 à 600 m, localement 1 100 m) est formé de roches sédimentaires faiblement plissées, faillées, qui ont évolué dans un style appalachien, mais qui doivent aux longues cassures leur trait topographique le plus frappant, les falaises de quartzites regardant vers l’ouest ; les monts du Tamilnāđ (1 000 à 1 600 m), entre Madras et la Kāviri, sont de petits massifs individualisés que leur structure apparente aux Ghāts occidentaux.

Les plaines littorales du Deccan sont différentes à l’ouest et à l’est. Les plaines occidentales, d’une largeur moindre (20 à 60 km), sont des surfaces d’érosion développées dans les basaltes, au nord, et dans les sédiments mio-pliocènes, au sud. Le littoral est en voie de régularisation. Entre Bombay et Goa, les estuaires sont plus ou moins colmatés, barrés par des cordons littoraux. Au Kerala, un colmatage plus avancé a développé les lagunes et les plaines d’inondation. Les plaines orientales sont plus larges. Elles sont constituées par de grands glacis d’érosion, semés d’inselbergs, qui partent des bourrelets montagneux et se raccordent insensiblement à la surface des deltas.


Climats et hydrologie

Les climats du Deccan présentent de grands contrastes : tandis que les Ghāts occidentaux et la plaine littorale occidentale, directement exposés au flux de la mousson du sud-ouest, sont caractérisés par un climat pluvieux (particulièrement au Kerala), les régions orientales et surtout les plateaux centraux ont un climat nettement plus sec, aux précipitations incertaines. Mais le Deccan doit à sa situation en latitude les traits originaux qui le distinguent de l’Inde du Nord : l’écart thermique des saisons est de moins en moins marqué vers le sud, de sorte que les systèmes agricoles obéissent à des calendriers moins tranchés que dans le nord ; la rigoureuse distinction entre cultures d’hiver et cultures d’été, qui caractérise le nord de l’Inde, ne s’impose plus dans le sud. Certaines cultures propres à l’Inde septentrionale et centrale, notamment le blé et l’orge, disparaissent dans le sud du Deccan en raison de l’absence d’hivers frais.

À l’exception des fleuves du nord-ouest, la Narbadā et la Tāpti, le drainage du Deccan est généralement orienté vers l’est suivant la pente générale. Les trois grands fleuves du Deccan, la Godāvari, la Krishnā (ou Kistnā) et la Kāviri, ont leur source dans les Ghāts occidentaux : cette particularité leur assure un débit abondant en été et permet ainsi l’irrigation de leurs deltas.


Peuplement et civilisation

Le Deccan se distingue de l’Inde du Nord par une aryanisation moins complète. Le teint plus foncé des populations, particulièrement dans le sud, atteste une pénétration plus faible des éléments indo-aryens. Un réduit des langues dravidiennes se maintient dans les quatre États les plus méridionaux. Des groupes moins évolués, appelés tribus, qui ont disparu de la plaine indo-gangétique, vivent dans les aires montagneuses et forestières du Deccan ; et leurs dialectes maintiennent des aires linguistiques mundā ou dravidiennes jusque dans le nord du Deccan, au milieu de régions conquises par les langues indo-aryennes. La civilisation du Deccan apparaît plus variée que celle du monde indo-gangétique.

J. D.

➙ Andhra Pradesh / Bihār / Bombay / Hyderābād / Inde / Kerala / Madhya Pradesh / Madras / Mahārāshtra / Mysore / Orissa / Tamilnād.

décès (assurance)

Assurance* dans laquelle l’assureur s’engage à verser — au décès de l’assuré — un capital à une personne désignée dans le contrat.
L’une des assurances* sociales.



L’assurance décès dans le cadre des assurances sociales

En matière d’assurances sociales, on distingue deux types d’assurance décès ; l’un se retrouve dans tous les types d’assurances obligatoires, l’autre dans les principaux types d’assurances complémentaires, notamment dans celle des cadres.

Alors que, dans les deux principaux régimes obligatoires de base (régime général et régime agricole pour les salariés des professions industrielles et commerciales non rattachés à un régime spécial et pour les salariés agricoles), le montant du capital décès est égal à 90 fois le salaire journalier servant de base au calcul de l’indemnité journalière d’assurance maladie (il ne peut être inférieur au 1/100 du plafond annuel et supérieur à 1/4 de ce plafond), ce montant est très variable dans les régimes spéciaux et les régimes complémentaires, jusqu’à pouvoir dépasser parfois une année de salaire réel, cette somme pouvant même être majorée sensiblement en raison des charges de famille.

Souvent, l’ayant droit est désigné autoritairement par le texte instituant l’assurance (en cas de pluralité d’ayants droit de même rang, la somme est partagée) ; parfois, l’assuré peut désigner librement le bénéficiaire du capital décès.

Les conditions du décès ne sont jamais prises en considération ; lorsque le décès est imputable à un accident du travail, il se cumule avec l’éventuelle indemnité de « frais funéraires ».