Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Danemark (suite)

Le Danemark, dépourvu de ressources énergétiques, doit importer le charbon et les hydrocarbures nécessaires au fonctionnement de ses usines. La plupart des matières premières, à l’exception des produits agricoles, doivent être aussi importées. L’industrie repose pour une bonne part sur l’agriculture, qui a créé un marché national pour de nombreux produits industriels, tels que des machines et réfrigérateurs pour laiteries et abattoirs, des engrais chimiques ou des aliments pour bétail. Important fournisseur, elle livre à l’industrie les céréales pour les minoteries et brasseries, la viande, le lait et les légumes pour les conserveries, les betteraves pour les sucreries, les peaux et fourrures pour les tanneries. Les exportations de produits agricoles fournissent une partie des capitaux nécessaires à la marche et au développement des industries. La situation géographique du Danemark, entouré par la mer, au cœur de l’Europe industrielle du Nord-Ouest, a facilité aussi le développement industriel grâce aux nombreux ports dont il dispose et aux conditions avantageuses qu’offrent partout dans le monde les transports maritimes.

D’allure souvent artisanale, les petites entreprises industrielles dominent, et les usines danoises sont la plupart du temps de taille modeste. Il existe plus de 6 800 entreprises industrielles groupant chacune 6 ouvriers au moins. Vingt d’entre elles ont plus de 1 000 ouvriers, et la plus importante en emploie plus de 8 000, mais seulement 500 en tout occupent plus de 100 ouvriers chacune (groupant environ la moitié du personnel total de l’industrie). Plus de 75 000 petites entreprises n’ont pas 6 ouvriers. En 1965, l’industrie danoise, dans 6 805 usines, employait 419 000 personnes, dont 312 800 ouvriers, parmi lesquels on comptait 92 600 femmes. Environ le tiers des usines, groupant 39,7 p. 100 des emplois industriels, se trouvent dans la région de Copenhague. Les industries des autres villes donnent 44,5 p. 100 des emplois, et celles qui sont installées dans les communes rurales, 15,8 p. 100. Depuis quelques années, les créations nouvelles d’industries et l’extension des entreprises déjà existantes sont plus importantes en province que dans la capitale.

On retrouve dans l’industrie le même esprit de groupement et de coopération que dans l’agriculture. L’industrie est essentiellement fondée sur des initiatives individuelles, et la quasi-totalité des entreprises est entre les mains de personnes privées ou de sociétés anonymes ; ces dernières représentent les deux tiers des emplois industriels. Les ouvriers sont syndiqués et protégés par les lois sociales.


La production

L’industrie alimentaire est un des secteurs industriels les plus importants. En 1965, elle venait en deuxième position avec 66 500 emplois, soit 15,8 p. 100 du total national des emplois dans les entreprises de plus de 5 personnes. Les laiteries et abattoirs dispersés à travers la campagne, avec 19 000 emplois, viennent au premier rang des industries alimentaires. Un certain nombre d’abattoirs de porcs sont situés près des villes. Le bacon, en grande partie exporté vers l’Angleterre, est principalement fabriqué à Ålborg, Århus, Esbjerg et Copenhague. Les usines de conserves viennent au deuxième rang, avec 15 700 emplois, installées principalement à Copenhague (fruits et légumes surtout), Esbjerg, Skagen et Frederikshavn (poisson, avec fabrication d’huile et farine). La fabrication de la bière, qui utilise en grande partie l’orge danoise et constitue un secteur important des exportations (en valeur : 20 p. 100 de la production de bière et 10 p. 100 des exportations de produits agricoles), emploie 8 800 personnes, dont plus des trois quarts travaillent à Copenhague, où se trouvent les usines des deux grandes marques « Tuborg » et « Carlsberg ». L’industrie sucrière, trouvant sur place la matière première, est installée dans les îles de Lolland et de Falster. Employant 7 300 personnes, les manufactures de tabac sont situées principalement à Copenhague, Ålborg et Horsens.

L’industrie des huiles végétales fait appel à des matières premières importées. Ravitaillant en huile et margarine la population danoise, elle libère le beurre pour l’exportation et fournit des tourteaux à l’élevage national. Une partie de la production de margarine et de celle de tourteaux est exportée. Les usines sont situées à Århus et Copenhague.

L’ensemble des industries métallurgiques, mécaniques et électriques constitue un secteur industriel qui, en 1965, employait 160 000 personnes, représentant un peu plus du tiers des emplois industriels. La valeur de la production de ces usines représente aussi le tiers de la valeur de la production industrielle nationale. Ces industries sont liées surtout aux ports où arrivent les matières premières. Une grande partie est installée dans la région de Copenhague, avec 44 p. 100 environ du personnel qu’elles utilisent. À la différence des industries alimentaires, dont une grande partie travaille pour l’exportation, les industries métallurgiques, mécaniques et électriques fournissent avant tout le marché danois. L’industrie navale forme un secteur industriel à part, exportant une grande partie de sa production et employant plus de 20 000 personnes. Les chantiers de construction sont situés à Helsingør, Nakskov, Odense, Ålborg, Frederikshavn et Copenhague, où se trouvent les grands chantiers « Burmeister og Wain », qui sont devenus les plus grands fabricants du monde de moteurs de bateaux.

Les fabrications électroniques employaient en 1965 plus de 26 000 personnes. Les principales usines sont installées à Copenhague, Århus et Odense. Les usines de construction mécanique emploient environ 45 000 personnes et exportent une partie de leur production. Des usines d’assemblage d’autos à partir de pièces importées et de fabrication de cycles et motos sont installées à Copenhague et à Horsens. L’industrie chimique fournit environ 15 000 emplois.