Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Dalí (Salvador) (suite)

Principaux écrits de Dalí

La Femme visible (Éd. surréalistes, 1930). / L’Amour et la Mémoire (Éd. surréalistes, 1931). / Babaouo, scénario inédit précédé d’un abrégé d’une histoire critique du cinéma et suivi de Guillaume Tell, ballet portugais (Éd. des cahiers libres, 1932). / La Conquête de l’irrationnel (Éd. surréalistes, 1936). / Métamorphose de Narcisse (Éd. surréalistes, 1937). / The Secret Life of Salvador Dalí, trad. H. M. Chevalier (New York, 1944) ; en fr. la Vie secrète de Salvador Dalí (la Table ronde, 1952). / 50 secretos mágicos para pintar (Barcelone, 1951). / Manifeste mystique (Robert J. Godet, 1951). / Les Cocus du vieil art moderne (Fasquelle, 1956). / Le Mythe tragique de « l’Angélus » de Millet, interprétation paranoïaque-critique (J.-J. Pauvert, 1963). / Journal d’un génie, introduction et notes de Michel Déon (la Table ronde, 1964). / Lettre ouverte à Salvador Dalí (Albin Michel, 1966). / Hommage à Meissonier (Imprim. Draeger, 1968). / Oui, recueil de textes 1930-1969 (Denoël-Gonthier, 1971). / Visages cachés, roman écrit à New York vers 1943 (Stock, 1973).

V. B.

➙ Surréalisme.

 R. Crevel, Dalí ou l’Anti-obscurantisme (Éd. surréalistes, 1931). / J. T. Soby, Salvador Dalí (New York, 1941 ; nouv. éd., 1970). / A. Bosquet, Entretiens avec Salvador Dalí (Pierre Belfond, 1968). / S. Dalí et M. Gérard, Dalí de Draeger (le Soleil noir, 1968). / Dalí par Dalí de Draeger (le Soleil noir, 1970). / L. Romero, Tout Dalí en un visage (Éd. du Chêne, 1975).

Dallapiccola (Luigi)

Compositeur italien (Pisino, auj. Pazin, Yougoslavie, 1904 - Florence, 1975).


Avec Goffredo Petrassi (né en 1904), il domine une génération de compositeurs italiens contemporains de celle de Messiaen et Jolivet en France. Son lieu de naissance, à la limite des cultures latine et germanique (Pazin appartenait à l’époque à l’empire d’Autriche), a déterminé toute son orientation esthétique et spirituelle. Fixé à Florence dès 1922, il a suivi une évolution d’une harmonie et d’une rectitude exemplaires qui l’a mené du néo-classicisme madrigalisant de ses débuts, encore proche d’Alfredo Casella (1883-1947) et de Giorgio Federico Ghedini (né en 1892), au subtil pointillisme postwébernien de ses ouvrages récents. D’emblée, c’est un lyrique, attiré par l’expression vocale, et ses œuvres purement instrumentales sont rares. Son goût de la cantabilità, pure émanation du génie italien, ne l’a jamais quitté, et il a su l’intégrer tout naturellement aux exigences de la dodécaphonie sérielle, qu’il fut le premier compositeur de son pays à adopter de manière conséquente. Jusque vers 1937, le langage demeure modal et non dénué de certains archaïsmes (Chœurs d’après Michel-Ange le Jeune). L’intégration progressive de la pensée sérielle dans un contexte diatonique se poursuit jusque vers 1942 (Chants des prisons, Vol de nuit), puis les premiers ouvrages purement dodécaphoniques apparaissent avec les trois cycles de mélodies avec instruments d’après les poètes grecs Sappho, Alcée et Anacréon, suivis de chefs-d’œuvre scéniques (le Prisonnier, Job) marquant l’épanouissement complet de son attachante personnalité. Inaugurée par les Chants de libération de 1955, une dernière manière, plus complexe et plus proche de Webern que de Berg, aboutit à la grandiose synthèse de son opéra Ulysse, dans lequel l’Odyssée devient une quête spirituelle de l’homme à la recherche de son identité profonde, qu’il trouve en Dieu. Dallapiccola est un musicien généreusement engagé : la liberté de l’homme face à toutes les oppressions matérielles et idéologiques, face également aux exigences de sa propre conscience constitue sa préoccupation maîtresse. Son art, d’un raffinement et d’une sensibilité poétique exceptionnels, est l’une des sources de lumière essentielles d’un humanisme musical contemporain.

Œuvres principales

Théâtre

Volo di notte, opéra d’après Saint-Exupéry (1937-1940). / Marsia, ballet (1942-43). / Il Prigioniero, opéra d’après Villiers de L’Isle-Adam (1944-1950). / Job, sacra rappresentazione (1950). / Ulisse, opéra (1961-1968).

Œuvres chorales

Sei Cori di Michelangelo Buonarroti il Giovane (1933-1936). / Canti di prigionia (1938-1941). / Canti di liberazione (1951-1955). / Requiescant (1957-58). Ces trois derniers ouvrages constituent spirituellement parlant une trilogie. / Exhortatio (1970).

Chant et instruments

Une quinzaine d’ouvrages, dont : Liriche greche (3 cycles d’après Sappho, Anacréon et Alcée, 1942-1945). / An Mathilde (1955). / Concerto per la notte di Natale (1956). / Preghiere (1962). / Parole di San Paolo (1964). / Sicut umbra... (1970).

Orchestre

Partita (1930-1932). / Due Pezzi (1947). / Tartiniana I (1951) pour violon et orchestre et Tartiniana II (1955). / Variations (1954). / Dialoghi pour violoncelle et orchestre (1959-60).

Musique instrumentale

Pages diverses, dont : Quaderno musicale di Annalibera (piano) [1952].

H. H.

 R. Vlad, Luigi Dallapiccola (Milan, 1957) ; Storia della dodecafonia (Milan, 1958). L. Dallapiccola, Appunti, incontri, meditazioni (Milan, 1970).

Dalmatie

Région historique de la partie ouest des Balkans, faisant aujourd’hui partie de la Yougoslavie.


Peuplée d’Illyriens (parmi lesquels les tribus des Dalmati), la région de Dalmatie voit s’implanter à partir du ive s. av. J.-C. des colonies grecques ; elle est ensuite soumise à la domination des Romains, qui créent au début de notre ère une province de Dalmatia, beaucoup plus grande que la Dalmatie actuelle. De cette époque subsistent en particulier, à Split*, les vestiges du palais Dioclétien* (285-305), empereur romain originaire de cette région.

Au début du viie s., les Avars et les Slaves du Sud ravagent en particulier la ville de Salona, près de la Split actuelle, un des principaux centres de la région, dont on voit aujourd’hui encore les ruines, notamment celles d’une basilique, le christianisme s’étant répandu en Dalmatie dans les derniers siècles de la domination romaine. La population illyrienne, qui a été fortement romanisée, et la population latine se réfugient alors dans les villes et les îles qui échappent aux envahisseurs et deviennent une province byzantine (« thème »). Les Slaves lutteront pour s’y établir, développant par ailleurs la piraterie contre Byzance, puis plus tard contre Byzance et Venise. Les Croates réussiront à incorporer le littoral dalmate dans leur royaume, sous Tomislav (910-928) et surtout sous Petar Krešimir IV (1058-1074).

Après l’établissement de la suzeraineté hongroise sur la Croatie (1102), la Dalmatie est disputée par la Hongrie et Byzance, puis par Venise à partir du xie s. La paix de Zadar de 1358, entre la Hongrie et Venise, donne la majeure partie du littoral aux Hongrois, qui la garderont jusqu’en 1420.