Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cuti-réaction (suite)

Technique

La cuti-réaction consiste en une scarification de 5 mm (en entamant l’épiderme à la plume, sans faire saigner) faite à travers une goutte de tuberculine brute déposée à la face externe du bras. Une scarification témoin, sans tuberculine, est faite au-dessus de la précédente.

La lecture est faite à la quarante-huitième ou à la soixante-douzième heure.

Lorsque la réaction est positive, il y a une zone érythémateuse (rouge) et une induration de 3 mm, parfois plus large (perpendiculairement au trait), pouvant même s’ulcérer.

Lorsqu’elle est négative, il n’y a pas de réaction, mais une simple croûtelle.

L’interprétation est parfois délicate. Dans ce cas, il faut refaire la réaction ou recourir à l’intradermo-réaction à la tuberculine purifiée (5, puis 10 unités).


Variations de l’allergie tuberculinique

1o Apparition de l’allergie. Elle n’est pas immédiate ; il existe une phase pré-allergique de un à deux mois après le contact infectant.
2o Intensité de la réaction. Elle ne permet pas de juger de la gravité de l’atteinte.


3o Extinction de l’allergie. Il peut s’agir :
— de négativation à la phase terminale de la tuberculose (l’organisme ne se défendant plus du tout) ;
— de négativations transitoires dans les formes aiguës ou au cours de maladies dites « anergisantes » (rougeole, hépatite, leucémie) ;
— d’extinction spontanée (stérilisation des lésions de primo-infection sans surinfection ou désensibilisation progressive).


Cuti-réaction et B. C. G.

La cuti-réaction après B. C. G. doit être positive, mais elle diminue progressivement. Une contamination augmente brutalement la réaction. Pour déceler une surinfection éventuelle, il faut donc surveiller la cuti-réaction après B. C. G. Si celle-ci est négative, il faut recourir au B. C. G.-test, qui décèle les allergies infratuberculiniques. Si celui-ci est négatif, ainsi que les intradermo-réactions, on peut revacciner.

La technique de cuti-réaction est appliquée également à la mise en évidence de l’allergie à certaines substances (tests cutanés en allergologie) et à la recherche des sujets réceptifs dans la diphtérie.

Les autres méthodes de recherche de l’allergie tuberculinique

L’intradermo-réaction consiste à faire une injection intradermique de 1/10 de millilitre de tuberculine diluée (100 ou 500 unités internationales au millilitre). En cas de réaction positive, on observe une papule rouge trois jours plus tard. L’intradermo-réaction est plus précise que la cuti-réaction.

La percuti-réaction consiste à déposer simplement la tuberculine sur la peau, sans scarification. Le timbre tuberculinique en permet l’application à grande échelle (dépistage, contrôle du B. C. G.) dans les écoles et les collectivités. La percuti-réaction est moins précise que la cuti-réaction, mais d’emploi plus facile.

P. V.

Cuvier (Georges)

Naturaliste français d’origine wurtembergeoise (Montbéliard 1769 - Paris 1832).


Georges Cuvier naît à Montbéliard, c’est-à-dire sur une terre de langue et de culture françaises, mais d’obédience wurtembergeoise. Après quatre années d’études au collège académique (dit aussi « académie Caroline ») de Stuttgart, il revient en France, plus précisément en Normandie (Caen, Fécamp), comme précepteur du fils du comte d’Héricy. Il a alors vingt ans. À peine est-il entré en fonctions que la Bastille est prise, mais cela ne change rien à sa vie. La campagne, le bord de la mer, l’amitié d’un naturaliste fécampois renommé, l’abbé A. H. Tessier (1741-1837), tout engage le jeune Cuvier dans la voie des sciences naturelles. Tessier recommande vivement Cuvier à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, qui, tout au long de sa vie, restera à la fois l’ami, le concurrent et l’adversaire de ce dernier. Le 10 octobre 1793, les troupes de la Convention entrent à Montbéliard, ce qui fait de Cuvier un Français à part entière. Dès 1795, celui-ci est nommé par Geoffroy Saint-Hilaire assistant d’anatomie comparée au Muséum, et il est membre de l’Institut à vingt-six ans ! Dès lors, il ne se passera pas d’année sans qu’il acquière un titre, publie un livre ou fasse une découverte, et l’histoire de sa vie se confond avec celle des charges et des honneurs que lui dispensent avec une égale faveur tous les régimes.
— 1795 : Mémoire sur une nouvelle division des mammifères (en collaboration avec Geoffroy Saint-Hilaire).
— 1796 : professeur à l’École centrale du Panthéon.
— 1796 : Mémoire sur les espèces d’éléphants vivantes et fossiles.
— 1798 : Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux.
— 1799 : succède dans sa chaire au Muséum à Daubenton, qui, nommé sénateur, a pris sa retraite de professeur.
— 1800-1805 : Leçons d’anatomie comparée (5 volumes) en collaboration avec André-Marie Constant Duménil (1774-1871) et Georges Louis Duvernoy (1777-1855). Ce dernier était montbéliardais comme Cuvier.
— 1802 : professeur titulaire au Jardin des Plantes ; commissaire à l’inspection générale de l’Instruction publique ; fonde les lycées de Marseille et de Bordeaux.
— 1803 : secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.
— 1804 : mariage avec une veuve, mère de quatre enfants.
— 1809, 1811 et 1813 : inspecte les établissements d’enseignement supérieur dans les régions récemment annexées au-delà du Rhin et des Alpes.
— 1810 : Rapport historique sur le progrès des sciences naturelles depuis 1789 et sur leur état actuel.
— 1812 : Recherches sur les ossements fossiles des quadrupèdes, où l’on établit les caractères de plusieurs animaux dont les révolutions du globe ont détruit les espèces.
— 1814 : conseiller d’État, au titre du « Comité de l’Intérieur ».
— 1817 : première édition du Règne animal distribué d’après son organisation, ouvrage en vingt volumes admirablement illustrés en couleurs et dont le texte est dû aux plus grands naturalistes du temps. Mémoires pour servir à l’histoire et à l’anatomie des mollusques.
— 1818 : est reçu membre de l’Académie française.
— 1819 : président à vie du Comité de l’Intérieur, qui est une section du Conseil d’État.
— 1821-1827 : chancelier de l’Université.
— 1825 : Discours sur les révolutions de la surface du globe et sur les changements qu’elles ont produits dans le règne animal (titre de l’Introduction des Recherches sur les ossements fossiles).
— 1826 : grand officier de la Légion d’honneur.
— 1827 : administrateur des cultes dissidents. Il s’agissait des cultes protestants. Comme tous les sujets du duc de Wurtemberg, Cuvier était luthérien. On lui doit la création de la Faculté de théologie protestante de Paris, dont il devient grand maître en 1822.
— 1828-1849 : Histoire naturelle des poissons (22 volumes, en collaboration avec Achille Valenciennes).
— 1829 : seconde édition, fortement accrue, du Règne animal.
— 1831 : pair de France, président du Conseil d’État.
— 1832 : conseiller auprès du ministre de l’Intérieur.
— 13 mai 1832 : mort de Cuvier.