Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cuivre (suite)

Le petit nombre de gisements importants, la lourdeur des investissements nécessaires à leur exploitation et l’industrie du cuivre ont favorisé la concentration. Le marché est dominé par quelques grandes sociétés. Certaines sont européennes. Si les actifs congolais de l’Union minière du Haut-Katanga ont été nationalisés (et intégrés dans l’actuelle GECAMINES), Río Tinto demeure en place. Les sociétés européennes ont surtout opéré en Afrique. D’autres sont américaines : Anaconda Company, Kennecott Copper Corporation, Phelps-Dodge Corporation. Comme une bonne partie des acheteurs sont également puissants, beaucoup de transactions se dénouent en dehors des marchés. Les prix enregistrés sur ceux-ci n’intéressent qu’une faible part des échanges : ils sont soumis à des fluctuations très importantes. Il était tentant, pour les gros producteurs, de contrôler le marché, mais les tentatives de cartel n’ont jamais connu ici de grands succès.

Les imperfections du marché sont très lourdement ressenties par les producteurs du tiers monde, qui ont nationalisé récemment les mines, au Chili et en Zambie, après le Zaïre. Cela explique l’intérêt accru porté aux gisements canadiens ou australiens.

P. C.

➙ Alliage / Électrométallurgie / Métal.

 W. Davis, The Story of Copper (New York, 1924). / O. W. Ellis, Copper and Copper Alloys (Cleveland, 1948). / G. Cohen, le Cuivre et le nickel (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1952 ; 2e éd., 1962). / R. W. Ruddle, The Physical Chemistry of Copper Smelting (Londres, 1953). / A. Butts (sous la dir. de), Copper : the Science and Technology of the Metal, ils Alloys and Compounds (New York, 1954 ; rééd., 1970). / R. Cazaud, le Frottement et l’usure des métaux, les antifrictions (Dunod, 1955). / L. Gmelin, Kupfer (Berlin, 1955). / L. Guillet et R. Le Roux, Propriétés des alliages cuivreux (Techniques de l’ingénieur, 1956). / R. Gadeau, Métaux non ferreux (A. Colin, 1959). / J. Herenguel, Métallurgie spéciale, t. II : le Cuivre et ses alliages (P. U. F., 1962). / H. Knoblich, Der Kupfer-Weltmarkt (Berlin, 1962). / Centre d’information cuivre, laitons, alliages, Propriétés générales du cuivre et de ses alliages, les laitons, les maillechorts, les cupro-aluminiums (Éd. techniques Riegel, 1965 ; 4 vol.). / K. Dies, Kupfer und Kupferlegierungen in der Technik (Berlin, 1967). / B. W. Smith, The World’s Great Copper Mines (Londres, 1967).

Cujas (Jacques)

Jurisconsulte français (Toulouse 1522 - Bourges 1590).


Pendant la monarchie administrative — de la fin du xve s. à 1789 —, la doctrine joue un grand rôle parmi les sources du droit. Au xvie s., on assiste à l’apparition de l’école historique en liaison avec le mouvement général de l’humanisme. Cette école s’oppose à celle des postglossateurs, dite « bartoliste », du nom de son fondateur Bartolo (1314-1357), à laquelle elle reproche l’ignorance des lettres, le style barbare et lourd ainsi que le manque de saine méthode. Elle se propose d’étudier les textes romains en les replaçant dans le temps et le milieu pour lesquels ils avaient été écrits. Le centre principal de la renaissance des études romaines se situe à Bourges, où, dès 1529, André Alciat (1492-1550), d’origine milanaise et initiateur en France de la méthode nouvelle, commence son enseignement. Les plus grands noms enseigneront à cette université. Parmi eux, Cujas.

Il enseigne à Toulouse de 1547 à 1554. À cette date, il quitte la ville, probablement parce qu’au concours pour une chaire on lui a préféré un rival bartoliste, Étienne Forcadel (1534-1574). Il se rend à Cahors, puis à Bourges, où il succède à François Baudouin (1520-1573). Ses collègues, jaloux de son autorité, le contraignent à se retirer à Paris en 1557, mais il est appelé à Valence. En 1559, la mort de François Duaren (1509-1559), son principal rival à Bourges, lui permet de retourner dans cette ville. La duchesse Marguerite de France, fille de François Ier, étant devenue duchesse de Savoie, lui offre en 1566 une chaire à Turin, mais, dès 1567, il revient à Valence. En 1575, il retourne à Bourges. En 1576, il est à Paris, où le parlement, par arrêt spécial, l’autorise à enseigner publiquement le droit romain, par exception à l’interdit qui y frappe cet enseignement. En 1577, il repart pour Bourges, où il meurt en 1590. Cette vie errante n’est pas rare à l’époque, pas plus que les polémiques violentes qui l’opposent à ses adversaires. Ses élèves lui sont si attachés que certains le suivent dans ses déplacements entre les universités, tels Pierre Pithou (1539-1596) et son frère François (1543-1621) ; il vit familièrement avec eux, leur prêtant livres et argent.

Ses travaux, notamment ses Commentaires sur Papinien et ses Observationes (surtout Observationum et emendationum libri XXVIII), le mettent au premier rang des romanistes ; il y utilise la méthode historique, s’efforçant de retrouver la pensée et l’idée de l’auteur à l’aide des autres textes, reconstruisant le plan des ouvrages et restituant l’état des textes sans les gloses introduites par les compilateurs.

Parmi les disciples de Cujas aux siècles suivants, il faut citer Robert Joseph Pothier (1699-1772).

M. C.

culturalisme

Tendance de l’anthropologie sociale, constituée en réaction au fonctionnalisme et qui repose sur la volonté de rechercher d’abord ce qui distingue le culturel du naturel.


L’anthropologie moderne s’est constituée en portant son intérêt sur la structure des institutions et l’étude du fonctionnement des cultures. Radcliffe-Brown* et Malinowski* considéraient les sociétés comme des touts. En laissant de côté la perspective historique, ils cherchaient à comprendre le système formé par les parties de cet ensemble. Toutefois, le fonctionnalisme* de Radcliffe-Brown était lié au structuralisme* : la fonction d’une société est d’assurer la perpétuité de sa structure (définie comme l’ensemble des relations entre les individus, les groupes et les institutions), alors que Malinowski se référait aux besoins individuels. Aussi peut-on considérer ses travaux comme étant à l’origine de l’anthropologie culturelle, qui traite psychologiquement les faits culturels et définit le lien entre l’individu et le social.