Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cryologie (suite)

Quelques dates dans l’obtention des basses températures

1877

Le Français Louis Paul Cailletet (1832-1913), en même temps que le Suisse Raoul Pictet (1846-1929), réussit la liquéfaction de l’oxygène sous forme de brouillard.

1883

Les Polonais Zygmunt Florenty Wróblewski (1845-1888) et Karol Olszewski (1846-1915) réussissent la liquéfaction de tous les gaz dits « permanents » : oxygène, azote, oxyde azotique, oxyde de carbone, méthane, à l’exception, toutefois, de l’hydrogène.

1898

Le Britannique sir James Dewar (1842-1923) liquéfie l’hydrogène.

1908

Le Néerlandais Heike Kamerlingh Onnes (1853-1926) liquéfie l’hélium.

1933-1935

Divers physiciens aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et aux États-Unis atteignent le millième de Kelvin (mK).

1956

À Oxford, on obtient une température proche du millionième de Kelvin (μK).

Cuba

État des Antilles.


Avec une superficie de 110 920 km2 et 8 920 000 habitants en 1970, la république de Cuba est la plus vaste et la plus peuplée des Antilles. Elle comprend essentiellement l’île de Cuba, qui s’allonge d’ouest en est sur 1 200 km, avec une largeur moyenne de 90 à 100 km, entre le tropique du Cancer et le 20e parallèle nord. Elle possède en outre l’île des Pins, située à quelque 50 km de la côte au sud-ouest, et 1 600 petites îles ou îlots disposés en chapelets autour de la grande île. Il suffirait d’une baisse de 15 m du niveau de la mer pour que l’ensemble ne forme qu’une seule île. Au cœur du monde centre-américain, Cuba occupe une situation stratégique de première importance. Avec 76 habitants au kilomètre carré, cette île n’est pas très densément peuplée. Des bouleversements politiques et sociaux considérables s’y sont produits depuis 1959 sous le régime de Fidel Castro, mais l’économie reste dominée par l’agriculture, plus particulièrement par la canne à sucre, et les conséquences de ces bouleversements sur les paysages géographiques sont encore diffuses.


Le milieu naturel

Le milieu naturel est marqué par le climat tropical et le relief de plaine. Après que la fièvre jaune et le paludisme eurent été vaincus, il s’est révélé comme très favorable à l’activité humaine.


Le relief

Il est faible dans l’ensemble ; les plaines et les bas plateaux sont étendus et souvent recouverts de sols fertiles. Les ensembles montagneux, localisés sur les bordures, n’affectent pas la vie de relation dans le pays. Le sud-est de l’île, dans la province d’Orienté, est occupé par la sierra Maestra, qui avoisine 2 000 m, s’allonge de l’ouest à l’est, tombe brutalement dans la mer, s’échancre dans deux magnifiques baies : celle de Santiago de Cuba et celle de Guantánamo. D’accès difficile, bien arrosée et couverte par la forêt dense, la sierra Maestra servit de refuge aux premiers maquis castristes. Dans la même province, un autre ensemble montagneux, composé de plusieurs massifs métamorphiques (sierra de Nipe, 960 m ; sierra Cristal, 1 215 m) profondément disséqués, s’individualise au nord de la Vallée centrale (dépression synclinale), qui relie le bassin de Guantánamo aux plaines de la vallée du Cauto. Dans la vaste province de Camagüey, au nord, la sierra de Cubitas, calcaire, n’est qu’un faible bombement (295 m), et les roches métamorphiques ne donnent au centre de la province qu’une pénéplaine ne dépassant pas 300 m. La province de Las Villas est dominée au sud par les montagnes schisteuses de Trinidad, ou sierra del Escambray, qui atteignent 1 108 m, et au nord par des hauteurs calcaires avec des intrusions connues sous le nom de cordillère de Las Villas, qui s’allonge sur 200 km et ne dépasse pas 500 m. Les provinces de Matanzas et de La Havane sont occupées au nord par des collines calcaires hautes de 250 à 350 m et séparées par des vallées. Enfin, à l’ouest, dans la province de Pinar del Río, s’allongent du sud-ouest au nord-est, sur 180 km, les sierras de los Organos et del Rosario, formées de gros blocs calcaires profondément disséqués, hauts de 300 à 700 m et dominant des plaines côtières. Mais l’île de Cuba est surtout formée de bas plateaux calcaires profondément attaqués par l’érosion karstique et par de vastes plaines argileuses provenant le plus souvent de l’érosion des calcaires. Les phénomènes karstiques sont l’un des processus fondamentaux de la morphologie cubaine. De l’ouest à l’est s’étendent donc la plaine côtière méridionale de Pinar del Río, prolongée par la plaine Rouge (province de La Havane), qui ne dépasse pas 15 m d’altitude et ainsi nommée à cause de la teinte des sols, dont la fertilité est remarquable ; les plaines se continuent à l’est par la plaine de Cienfuegos, qui court jusqu’à l’Escambray. Au nord, dans la province de Las Villas s’étendent les savanes intérieures de Manacas sur un bas plateau calcaire qui ne dépasse pas 50 m d’altitude. Après avoir franchi le seuil peu élevé de la région centrale de la province de Las Villas, on rencontre, adossée à l’est de l’Escambray, la plaine de La Trocha, symétrique de la plaine Rouge et presque aussi fertile. Elle se poursuit à l’est dans les provinces de Camagüey et d’Oriente par une plaine côtière qui conduit jusqu’au large synclinal occupé par les vallées des ríos Salado et Cauto — les seuls cours d’eau notables de l’île —, sur lesquelles s’ouvre encore plus à l’est la Vallée centrale de l’Oriente, qui permet d’atteindre les bassins de Guantánamo et de Santiago. Ainsi, sur toute sa longueur, Cuba est-elle occupée par une enfilade de plaines et de très bas plateaux qui ont facilité la pénétration humaine et rendu aisée la colonisation. L’île des Pins (70 km sur 55 km) est formée de collines métamorphiques (150 à 300 m) au nord, d’une plaine karstique au sud et d’une zone marécageuse au centre, qui s’étend aussi sur les côtes. Les côtes cubaines se signalent par l’importance des formes construites : récifs frangeants, récifs-barrières qui forment des ensembles d’une rare beauté dans les « jardins de la Reine » et les « jardins du Roi », formations vaseuses et sableuses colonisées par la mangrove, qui peuvent s’étendre en de vastes marécages, comme les marais de la péninsule de Zapata, à 80 km au sud de La Havane. Les sites portuaires et les facilités pour la navigation maritime de tout genre ne manquent pas. À cet égard, la baie de La Havane, choisie dès l’origine par les Espagnols pour contrôler la route maritime du Mexique, occupe une situation géographique exceptionnelle.