Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

croissance économique (suite)

Ces explications ont influé sur les choix à adopter en matière de politique de croissance. Deux thèses s’opposent. Pour beaucoup, la croissance concentrée, ou déséquilibrée, est plus rapide que la croissance équilibrée, et cela pour plusieurs raisons. En premier lieu, la concentration des investissements dans un secteur technique et géographique donné aboutit à la constitution de pôles de croissance ou de développement exerçant un effet d’entraînement à l’égard de l’environnement, c’est-à-dire à l’égard d’un autre ensemble pouvant devenir lui-même un pôle de croissance : la croissance se généraliserait de proche en proche. En deuxième lieu, la concentration des investissements dans un secteur donné permet une hausse sensible de la productivité dans ce secteur par le jeu des investissements eux-mêmes, mais aussi grâce aux économies d’échelle résultant de la spécialisation et de la dimension des entreprises. Enfin, on rend encore compte des avantages de la croissance concentrée par référence à la notion d’économie externe : l’investissement réalisé dans un secteur bénéficie en outre à un ou plusieurs autres secteurs externes au précédent. Autrement dit, il en résulte des économies pour certains secteurs extérieurs à ceux qui ont profité directement de l’investissement. D’une manière générale, les investissements d’infrastructure sont créateurs d’économies externes. C’est ainsi que les investissements d’infrastructure routière peuvent favoriser le développement de nombreux secteurs utilisateurs.

G. R.

➙ Conjoncture / Consommation / Développement économique / Innovation / Production / Revenu.

 W. W. Rostow, The Stages of Economic Growth (New York, 1960 ; trad. fr. les Étapes de la croissance économique, Éd. du Seuil, 1970). / A. Cotta, Théorie générale du capital, de la croissance et des fluctuations (Dunod, 1966). / L. Stoleru, l’Équilibre et la croissance économique (Dunod, 1967 ; nouv. éd., 1969). / M. Kalecki, Introduction à la théorie de la croissance en économie socialiste (Sirey, 1970). / B. F. Hoselitz et coll., Théories de la croissance économique (Dunod, 1971). / S. Kuznets, Croissance et structure économique (Calmann-Lévy, 1972). / A. Sauvy, Croissance zéro ? (Calmann-Lévy, 1973). / L. Laot, la Croissance économique en question (Éd. ouvrières, 1974).

Croix-Rouge

Organisation internationale à caractère semi-public, créée pour exercer une action de secours en faveur des individus victimes soit, en tout temps, d’un cataclysme naturel ou d’une calamité publique, soit, en temps de conflit armé, du déchaînement de la violence des hommes.


L’organisation, d’origine spontanée, repose sur les éléments disparates d’un statut préparé par des initiatives individuelles, soutenues et agréées par un nombre croissant de gouvernements.

• La Conférence internationale de la Croix-Rouge, qu’un statut, révisé en 1952, définit comme étant la plus haute autorité délibérante de l’organisation, rassemble tous les quatre ans, dans un lieu différent, désigné par la session précédente, les représentants des gouvernements parties aux conventions de Genève sur les victimes de la guerre, généralement connues sous l’appellation de conventions de la Croix-Rouge, les délégués des Sociétés nationales de la Croix-Rouge, du Croissant-Rouge, du Lion et du Soleil-Rouge (ces deux derniers symboles ayant été acceptés en concurrence avec le signe traditionnel), les représentants du Comité international de la Croix-Rouge (C. I. C. R.) et de la Ligue des sociétés de la Croix-Rouge (L. S. C. R.), ainsi qu’un certain nombre d’observateurs invités par le C. I. C. R., qui convoque la Conférence. Chaque Conférence aboutit au vote d’un certain nombre de résolutions, destinées respectivement à diriger les tâches du Comité international et de la Ligue, d’une part, et à présenter des recommandations et des vœux aux États, d’autre part.

• Les Sociétés nationales reçoivent leur statut fondamental, dès 1863, d’une Assemblée de trente-six délégués représentant à Genève seize États européens. Ce statut, préparé par le Genevois Gustave Moynier, met en forme l’idée d’Henri Dunant (1828-1910), que le spectacle des blessés abandonnés sur le champ de bataille de Solferino avait profondément bouleversé. L’année suivante, à la première conférence diplomatique de Genève, est signée la première convention, qui, par la suite, fera l’objet de révisions et de compléments successifs, aboutissant au bloc des quatre conventions du 12 août 1949 : amélioration du traitement des blessés et malades dans les armées en campagne ; amélioration du sort des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer ; traitement des prisonniers de guerre ; protection des personnes civiles en temps de guerre.

• Le C. I. C. R. affirme en fait sa personnalité internationale en négociant et en signant des accords avec les gouvernements à l’occasion d’un objet déterminé. Doté d’un statut particulier, le C. I. C. R., international par son action, est une association régie par le Code civil suisse et composée exclusivement de citoyens suisses se recrutant par cooptation. Le C. I. C. R. comprend : une assemblée de 25 membres, à qui est confiée l’élaboration de la doctrine de la Croix-Rouge et des règles fondamentales de son action ; un conseil exécutif, chargé de la conduite pratique des affaires ; une direction, formée de permanents, qui applique les décisions du conseil exécutif. À l’échelon de l’assemblée, le président est doublé d’un chairman. Le rôle essentiel qui lui incombe est d’agir, dans un dessein humanitaire, dans les situations de conflit armé à caractère international, ce qui explique et justifie le lien exclusif avec un État neutre. Le C. I. C. R. a pour mission d’assurer protection et assistance aux victimes militaires et civiles des conflits à caractère international ou non. Il maintient les principes fondamentaux de la Croix-Rouge, solennellement proclamés au début de chaque Conférence internationale depuis leur rédaction à la conférence de Vienne en 1965. En temps de conflit armé, il assume les tâches qui lui sont reconnues par les textes, notamment dans le domaine de l’assistance aux prisonniers de guerre et à leurs familles.