Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Croce (Benedetto) (suite)

 A. Gramsci, Il Materialismo storico e la filosofia di Benedetto Croce (Turin, 1948). / G. N. Orsini, Benedetto Croce, Philosopher of an Art and Literary Critic (Carbondale, Illinois, 1961). / F. Nicolini, Benedetto Croce (Turin, 1962). / E. Cione, Benedetto Croce (Milan, 1963). / M. Puppo, Il Metodo e la critica di Benedetto Croce (Milan, 1964). / W. Mager, Benedetto Croces literarisches und politisches Interesse an der Geschichte (Cologne et Graz, 1965). / R. Franchini, la Teoria della storia di Benedetto Croce (Naples, 1966). / G. F. Contini, L’Influenza culturale di Benedetto Croce (Milan et Naples, 1967). / M. Biscione, Interpreti di Croce (Naples, 1968). / C. Cattaneao, « Benedetto Croce e la critica letteraria », dans Storia della letteratura italiana, t. IX (Milan, 1969). / G. Galasso, Croce, Gramsci e altri storici (Milan, 1969). / E. P. Lamanna, Introduzione alla lettura di Croce (Florence, 1969). / E. Merlotti, l’Intention spéculative de Benedetto Croce (La Baconnière, Neuchâtel, 1970).

Crocodiliens

Ordre de Vertébrés Reptiles.


Les Crocodiliens sont caractérisés par leur grande taille, leurs dents alvéolaires, leur palais secondaire complet, leur ventricule cardiaque cloisonné, leur diaphragme, leur fente cloacale longitudinale, le pénis impair du mâle. Les téguments dorsaux comportent des plaques dermiques ossifiées. Les mœurs sont amphibies.

Les Crocodiliens appartiennent au super-ordre des Archosauriens, groupant la plupart des grands Reptiles fossiles de l’ère secondaire. Ils sont eux-mêmes subdivisés en cinq sous-ordres, dont quatre sont entièrement fossiles ; le cinquième, celui des Eosuchiens, comprend deux familles éteintes et trois qui groupent les espèces actuelles.


Gavialidés

La famille des Gavialidæ comporte l’espèce unique Gavialis gangeticus, le Gavial indien, qu’on reconnaît à son museau long et étroit et à sa face ventrale dépourvue de plaques dermiques. Le Gavial, qui peut atteindre 7 m de long, vit dans les grands fleuves de la péninsule indienne et en Birmanie ; il se nourrit à peu près uniquement de Poissons, qu’il capture aisément d’un brusque mouvement latéral de ses longues mâchoires dentées. Malgré sa taille imposante, il ne s’attaque jamais à l’Homme, mais on le soupçonne, en Inde, de se nourrir parfois des cadavres flottants.

Les deux autres familles se différencient aisément de celle des Gavialidés par la présence de plaques osseuses ventrales ; les Crocodilidés se distinguent des Alligatoridés à l’échancrure de la mâchoire supérieure, dans laquelle vient s’insérer la quatrième dent mandibulaire.


Crocodilidés

Les Crocodylidæ comportent une quinzaine d’espèces, la plupart appartenant au genre Crocodylus. Les autres sont le Crocodile nain, Osteolæmus tetraspis, qui mesure au plus 1,50 m et vit en Afrique occidentale et au Congo, et le faux Gavial d’Asie, Tomistoma Schlegeli, dont la forme du museau rappelle celle du Gavial et qui vit dans les eaux douces des mêmes régions indo-malaises.

Le Crocodile vrai, Crocodylus niloticus, a un museau court et triangulaire. Il vit dans toute l’Afrique tropicale et à Madagascar : il supporte aisément les eaux saumâtres et se rencontre même en mer. Il peut atteindre 5 m ; les vieux individus s’attaquent parfois à l’Homme. Il est, toutefois, bien moins dangereux que le Crocodile marin, C. porosus, long de 7 m, qu’on trouve des côtes indo-malaises à l’Australie via les îles indonésiennes et même océaniennes. Appartiennent au même type le Crocodile d’Amérique centrale (C. Moreletti), celui de Cuba (C. rhombifer), ainsi que des espèces asiatiques comme le Crocodile des marais (C. palustris), considéré en Inde comme un animal sacré, le Crocodile siamois (C. siamensis), le Crocodile philippin (C. mindorensis) et celui de Nouvelle-Guinée (C. novæguineæ). Les autres espèces ont, au contraire, le museau allongé, comme le Crocodile à museau pointu d’Amérique (C. acutus), qui vit aussi bien en eau douce qu’en mer, ce qui explique sa présence aux Antilles, le Crocodile de l’Orénoque (C. intermedius), le faux Gavial d’Afrique (C. cataphractus) et le Crocodile d’Australie (C. Johnstoni).


Alligatoridés

Les Alligatoridæ comprennent quatre genres et sept espèces. Le type en est l’Alligator du Mississippi (Alligator mississippiensis), qui vit dans les marais de la Louisiane et de Floride ; il a été tellement chassé pour son cuir que l’espèce est maintenant protégée. Sa taille peut atteindre 6 m, mais les exemplaires de 3 m sont rares aujourd’hui. Une espèce voisine, mais de petite taille (A. sinensis) vit en Chine dans le Yangzi (Yang-tseu). Toutes les autres espèces vivent en Amérique du Sud ; ce sont les Caïmans. Citons le Caïman à lunettes (Caïman sclerops) et le Caïman à museau large (C. latirostris), le Caïman noir de l’embouchure de l’Amazone (Melanosuchus niger), dangereux pour l’Homme avec ses 4 m, et les Caïmans à front lisse (genre Paleosuchus), qui vivent dans les rivières aux eaux rapides.


Mœurs et origines

Les Crocodiliens montrent des adaptations à la vie aquatique, comme la palmure des pattes postérieures, l’aplatissement latéral de la queue, organe de propulsion, la position élevée des yeux et des narines sur le crâne. Ils sont prédateurs et se nourrissent d’animaux aquatiques ou des Oiseaux et des Mammifères qui viennent à l’eau pour boire. Beaucoup creusent des terriers. Tous sont ovipares et pondent plusieurs dizaines d’œufs dans des nids grossièrement creusés dans le sol meuble ou construits de boue séchée. La femelle surveille le nid durant l’incubation. La longévité des Crocodiliens est proverbiale, mais il semble qu’une cinquantaine d’années soit la durée de vie moyenne et que le siècle soit un maximum.

Les Crocodiliens fossiles sont connus, depuis le Trias, par des formes coureuses hautes sur pattes, qui ont évolué peu à peu vers les formes actuelles, tandis qu’une branche latérale s’adaptait à un mode de vie marin pélagique, avec les quatre membres transformés en palettes natatoires et la queue coudée à son extrémité comme la nageoire hétérocerque des Requins.

R. B.

 K. P. Schmidt et R. F. Inger, Living Reptiles of the World (New York, 1957 ; trad. fr. Reptiles vivants du monde, Hachette, 1960). / A. Bellairs, The Life of Reptiles (Londres, 1969). / P. P. Grassé (sous la dir. de). Traité de zoologie, t. XIV, fasc. 2 et 3 : les Reptiles (Masson, 1970).