cristallographie (suite)
Macles par mériédrie
(A. Bravais.) Le motif cristallin, moins symétrique que le réseau, peut avoir dans la maille deux orientations dans le cas d’une hémiédrie et quatre dans celui d’une tétartoédrie. Les individus cristallins de la macle peuvent prendre ces orientations par une rotation autour d’un axe ou par symétrie par rapport à un plan ou à un point, qui sont des éléments de symétrie du réseau que ne possède pas le cristal homogène ; ce sont les éléments de symétrie de la macle. La surface d’accolement ou de composition des individus macles peut être quelconque ou plane. Si le cristal est limité par une forme mérièdre, la macle se manifeste par des angles rentrants. Ex. macle de la croix de fer de la pyrite FeS2, constituée par deux cristaux ; l’axe de la macle est un axe A4 du réseau ; les atomes Fe forment un même réseau cubique F (fig. 35).
Le quartz SiO2, de symétrie A33A2, de réseau hexagonal, donc tétartoédrique, est le plus souvent maclé, avec l’association de quatre individus cristallins ; les macles le rendent impropre aux usages piézo-électriques ou optiques.
Macles par mériédrie réticulaire
(Georges Friedel [1865-1933].) Un multiple simple du réseau possède un élément de symétrie que ne possède pas le réseau et qui devient élément de macle. C’est le cas des cristaux à axe ternaire, qui devient axe sénaire de macle. Ex. fluorine CaF2 (fig. 36).
Macles par pseudo-symétrie
(Ernest Mallard [1833-1894].) Quand le réseau (ou un multiple simple de ce réseau) possède soit un plan réticulaire, soit une rangée cristalline, qui sont des éléments de symétrie approchée, ce plan ou cette rangée peuvent être plan ou axe de macle. L’obliquité de la macle est l’angle de la normale au plan réticulaire avec la rangée qui est lui presque perpendiculaire. Cet angle est le plus souvent inférieur à 4°. Si le plan réticulaire est plan de macle, il constitue en même temps la surface de composition ; si la rangée est axe de macle (d’ordre 2, 3, 4 ou 6), la surface de composition passe par cet axe. Les macles par pseudo-symétrie sont fréquentes.
Épitaxie
C’est le phénomène d’orientation mutuelle de cristaux d’espèces chimiques différentes, que l’on observe au cours de la croissance d’un cristal sur une face d’un cristal servant de support. Un réseau plan, simple ou multiple de la face d’accolement, est commun aux deux cristaux. Ce phénomène s’observe sur des minéraux. Le rutile TiO2, quadratique, s’oriente par une face (100) sur la face normale à l’axe ternaire de l’oligiste. La croissance épitaxique est utilisée industriellement, par exemple pour l’obtention de couches minces monocristallines de semi-conducteurs.
J. W.
H. Metzger, la Genèse de la science des cristaux (Alcan, 1918 ; rééd. Blanchard, 1970). / R. Gay, Cours de cristallographie (Gauthier-Villars, 1959-1961 ; 3 vol.). / R. W. G. Wyckoff (sous la dir. de), Crystal Structures (Londres, 1963-1970 ; 6 vol.). / R. Hocart, les Cristaux (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968). / C. Delépine, Introduction à la cristallographie (Dunod, 1971).