criminalistique (suite)
Par approches successives, on arrive ainsi à l’identification du coupable. Bien que l’aveu ne soit plus la preuve par excellence, l’interrogatoire reste à la base de la recherche de la culpabilité. N’apporte-t-il pas progressivement des éléments ? Certaines affaires ne comportent d’ailleurs nul indice matériel. La police technique enseigne donc les règles psychologiques de l’aveu et des mobiles. Elle doit observer une déontologie particulière interdisant l’usage de la torture, la provocation et la narco-analyse (à ne pas confondre avec le détecteur de mensonge utilisé en certains pays). Lorsque cette information préliminaire est terminée, il est procédé à l’arrestation du coupable et à sa mise à la disposition d’un magistrat qui établira les charges définitives et ordonnera à cet effet les expertises et les compléments d’enquête avec appel, le cas échéant, à l’organisme international, dit Interpol. Le magistrat doit connaître, lui aussi, les règles, les possibilités, les mécanismes de la police technique et de la police scientifique afin de contrôler les éléments fournis, de déjouer les ruses des malfaiteurs et de s’assurer de l’observation des règles légales.
La police technique se prolonge encore par l’élaboration et l’application de mesures prophylactiques contre la délinquance : contrôles préventifs, barrages routiers, pose de bornes d’appel, fichiers électroniques d’identification des véhicules et des objets volés, liaisons radiotéléphoniques multiples et rapides. On revient ainsi à la criminalistique, puisqu’il y a un échange incessant de relations entre les sciences utilisées par la police scientifique et celles dont se sert la police technique.
M. L. C.
H. Gross, Handbuch für Untersuchungsrichter als System der Kriminalistik (Graz, 1893 ; nouv. éd., Munich, 1943 ; trad. fr. Manuel d’instruction judiciaire. Marchal et Billard, 1899 ; 2 vol.). / E. Locard, Traité de criminalistique (Desvigne, Lyon, 1936). / R. Lechat, la Technique de l’enquête criminelle (Éd. Moderna, Bruxelles, 1949 ; 3 vol.). / C. Sannié, la Recherche scientifique du criminel (A. Colin, 1955). / J. Gayet, Manuel de police scientifique (Payot, 1961). / P.-F. Ceccaldi, la Criminalistique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 3e éd., 1976). / L. Kappeler, Das Buch der Kriminalistik (Berlin, 1962). / H. Wals, Forensic Science (Sweet et Maxwell, Londres, 1968). / M. Le Clère, Manuel de police technique (Police-revue, 1967 ; 2e éd., 1974).