Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cranach (Lucas), dit l’Ancien (suite)

Les beaux jours de l’Électorat saxon se terminent brutalement lorsque Charles Quint écrase les Réformés à la bataille de Mühlberg. Cranach donne alors l’exemple de la fidélité en suivant l’un de ses maîtres, Jean-Frédéric le Magnanime, dans sa prison. Il termine ses jours, à partir de 1552, dans la nouvelle résidence de Weimar, ayant accompli une carrière d’une étonnante fécondité (pictor celerrimus, disait son épitaphe) que l’on s’est plu — et très justement — à opposer à celle de Dürer. Le développement de celui-ci s’est accompli dans le sens d’un classicisme dû partiellement à la fréquentation de l’art italien, alors que Cranach l’Ancien, au contraire, semble veiller à sauvegarder sa spécificité germanique en inclinant à un style de plus en plus factice et irritant, mais infiniment séduisant par son graphisme maniéré, auquel un œil sensible à la qualité du trait ne saurait rester indifférent.

Cranach l’Ancien étant mort, l’atelier poursuivit son activité au moins jusqu’à la mort de son fils, Lucas Cranach le Jeune (Wittenberg 1515 - Weimar 1586). On ne saurait être surpris, connaissant l’aspect anonyme qu’avait de plus en plus revêtu la production à Wittenberg, qu’aucune baisse soudaine de qualité ne se soit produite. Et l’on admet que l’atelier a dû avoir la plus grande part dans une œuvre qui fut longtemps considérée comme un chef-d’œuvre de Cranach l’Ancien et qui, par la vigueur de ses portraits, mérite en partie sa réputation, le Retable de la Rédemption à la Stadtkirche de Weimar.

P. D. C.

 M. J. Friedländer et J. Rosenberg, Die Gemalde des Lucas Cranach (Berlin, 1932). / H. Lüdecke, Lucas Cranach der Ältere im Spiegel seiner Zeit (Berlin-Est, 1953). / J. Jahn, Lucas Cranach als Graphiker (Leipzig, 1955). / J. Rosenberg, Die Zeichnungen Lucas Cranachs des Älteren (Berlin, 1960). / H. Kuenzel, Cranach (Flammarion, 1968).

crâne

Boîte osseuse qui contient les centres nerveux supérieurs, c’est-à-dire le cerveau, le cervelet et le tronc cérébral (encéphale).



Anatomie

La forme du crâne humain est ovoïde à grosse extrémité postérieure. Ses parois sont constituées par les os suivants : le frontal, le sphénoïde, l’ethmoïde, l’occipital, les deux pariétaux et les deux temporaux. Les quatre premiers sont des os impairs et médians ; les quatre derniers sont pairs et symétriquement disposés par rapport à un plan sagittal antéropostérieur. Tous ces os constituent avec les os du massif facial le squelette de la tête. La forme et le volume du crâne diffèrent sensiblement selon le sexe. Il est plus petit, moins haut, mais plus large chez la femme que chez l’homme. Les bosses frontales et pariétales sont plus accusées chez l’homme que chez la femme. Dans les deux sexes, des différences individuelles notables existent. On appelle index céphalique le rapport multiplié par 100 du plus grand diamètre transversal au plus grand diamètre antéropostérieur. Les dolichocéphales ont un index céphalique inférieur à 75 ; chez les brachycéphales, celui-ci est supérieur à 80. La capacité moyenne se situe entre 1 400 et 1 600 cm3. Les dimensions du crâne sont variables : leur moyenne est évaluée à 18 cm pour le sens antéropostérieur, à 13 cm pour la hauteur et à 14,5 cm pour le sens de la largeur.

On distingue les os de la voûte et ceux de la base du crâne. Le squelette de la voûte est composé, d’avant en arrière, de l’écaille du frontal, des pariétaux, des écailles des temporaux et de celle de l’occipital ; entre le frontal, les pariétaux et les temporaux s’insinuent les grandes ailes du sphénoïde. Ces écailles osseuses s’unissent entre elles soit par engrènement, soit par biseau, délimitant ainsi des sutures. À la naissance, celles-ci ne sont pas soudées, permettant un certain chevauchement qui facilite le passage de la tête lors de l’expulsion du nouveau-né. Les principales sutures sont les sutures fronto-pariétale, sagittale (entre les pariétaux) et lambdoïde (entre l’occipital et les pariétaux). Le point de rencontre des sutures fronto-pariétale et sagittale s’appelle le bregma, et celui entre les sutures sagittale et lambdoïde le lambda. À la naissance, ces deux points ne sont pas ossifiés et sont occupés par deux formations membraneuses : la grande fontanelle, antérieure ou bregmatique, et la petite fontanelle, postérieure ou lambdoïque. La première est losangique à grand axe antéropostérieur, et la seconde triangulaire. Ces fontanelles servent de points de repère à l’accoucheur pour déterminer le type de présentation. La petite fontanelle se ferme peu après la naissance, et la grande entre neuf et seize mois. Le ptérion est le point de rencontre des sutures fronto-pariéto-sphénoïdales.

Les os de la voûte du crâne sont constitués par deux lames osseuses : les tables interne et externe, avec, entre elles, un tissu spongieux, le diploé. L’épaisseur de cette voûte crânienne varie selon l’endroit entre 2 et 6 mm.

Le frontal est divisé en deux parties par la crête orbito-nasale : une portion horizontale et une verticale. La crête forme les arcades orbitaires et l’échancrure nasale au centre. La portion verticale correspond au front ; on y reconnaît les vestiges de la suture médio-frontale, ou métopique, et la bosse frontale moyenne, ou glabelle, les bosses frontales latérales, les arcades sourcilières. La portion horizontale présente l’échancrure ethmoïdale, l’épine nasale et de petites cavités, les demi-cellules frontales homologues des demi-cellules ethmoïdales. Cette portion horizontale participe au squelette orbitaire, dont elle représente la partie supérieure. À l’intérieur du frontal existent deux cavités pneumatiques (aériennes) séparées par une cloison médiane : les sinus frontaux droit et gauche, dont la capacité varie entre 3 et 5 cm3.

L’occipital est primitivement constitué de quatre parties distinctes, qui ne fusionnent qu’après la naissance : l’écaille, les deux masses latérales, le corps, ou apophyse basilaire. Ces quatre structures limitent entre elles un orifice, le trou occipital. De chaque côté de ce dernier, deux surfaces condyliennes permettent l’articulation avec l’atlas (première vertèbre du cou).

Le pariétal est un os quadrangulaire présentant une bosse pariétale et deux lignes courbes, dites « supérieure » et « inférieure ».

Le temporal est constitué avant la naissance par trois os : l’écaille, le tympanal et le rocher (os pétreux), qui vont s’accroître différemment et fusionner. L’écaille supporte l’apophyse zygomatique. Le rocher contient l’oreille moyenne, l’oreille interne et le conduit auditif interne (C. A. I.).

Il est creusé de plusieurs cavités et conduits : la caisse du tympan, l’aqueduc de Fallope, le conduit auditif interne, le conduit auditif externe (C. A. E.). Le nerf facial traverse le rocher en empruntant le C. A. E., puis l’aqueduc de Fallope ; le nerf acoustique sort du rocher par le conduit auditif interne.