Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

couverture (suite)

• Le zinc, qui se recouvre d’un oxyde protecteur, est toujours d’un très bon usage, mais il faut éviter la formation de couples galvaniques par contact direct de métaux différents, le métal le plus bas dans l’échelle des potentiels risquant d’être corrodé (pôle anodique) ; l’ordre des potentiels décroissant est le suivant :
cuivre → plomb → fer → zinc → aluminium.

En réalité, grâce à la pellicule d’alumine dont il se recouvre, l’aluminium se place plus haut que cette échelle théorique ne l’indique.

• L’acier est utilisé soit comme matériau de couverture, soit comme support d’une étanchéité classique en asphalte coulé ou en multicouches.

L’acier inoxydable utilisé en couverture sous forme de longues bandes est un acier du type « ferritique » à 17 p. 100 de chrome ; il présente une bonne tenue à la corrosion provoquée par les fumées acides de mazout, qui donnent naissance à de l’acide sulfurique. La faible valeur de son coefficient de dilatation simplifie la pose. L’isolation thermique est excellente grâce au pouvoir réfléchissant élevé de ce métal, dont l’emploi en toiture ne crée aucune sujétion spéciale, car les assemblages se font par brasage à l’étain-plomb. Pour les toitures de bâtiments industriels, on utilise des tôles cannelées au galet, d’une épaisseur de 0,4 à 0,7 mm, établies en grandes longueurs.

• Le cuivre, employé en plaques minces comme matériau de couverture pour certains édifices (dômes), prend une très belle teinte vert clair aux intempéries à la suite d’une oxydation purement superficielle. Les feuilles de cuivre employées actuellement sont très minces (de 0,3 à 0,8 mm) et pèsent de 2,7 à 7,2 kg/m2. Elles ont 2 m de long et 0,65 m de large. Les pattes d’attache sont en cuivre de même épaisseur ; elles ont 3 cm de large et sont disposées tous les 25 cm. (Les couvertures en cuivre sont à « joints de bout » dans ce cas.) Mais on réalise aussi, avec des feuilles de même dimension, des couvertures à tasseaux, comme dans le cas de la couverture traditionnelle en zinc. On peut poser aussi le cuivre en longues bandes de 8 m d’un seul tenant soit à joints de bout, soit sur tasseaux, mais les agrafures transversales sont supprimées. Certaines toitures exposées à l’action du gaz sulfureux provenant de la combustion du mazout sont constituées de plaques en cuivre plombé. Enfin, le cuivre est parfois employé sous forme de tuiles ou d’ardoises.

• Le plomb en feuilles épaisses a été, durant des siècles, utilisé avec succès pour nombre d’édifices ; on l’a utilisé aussi en terrasses, mais, à présent, on ne l’utilise plus en toiture entière, sauf pour les immeubles situés le long du littoral ou dans des régions soumises à des vents très violents, ou encore pour l’étanchéité de toitures-terrasses. Mais le plomb laminé est actuellement très utilisé pour les accessoires de toiture (faîtages, arêtiers, noues, chéneaux, bandes de filet, joints de rive) et pour les souches de cheminées. Il n’est pas attaqué par les vapeurs très acides provenant de la combustion du mazout et ne subit aucune attaque au contact du plâtre, même humide.


Toitures-terrasses

Leur emploi n’est pas limité aux pays chauds, car, en fait, ce type de toiture ne craint ni les pluies des régions humides, ni le froid, ni les surcharges de neige.

Une toiture-terrasse est constituée par une dalle recouverte d’un complexe d’étanchéité. La dalle est constituée par un plancher nervure en béton armé. Si la toiture-terrasse est inaccessible, la surcharge utile doit être égale au moins à 100 bars. Si elle est accessible aux habitants de l’immeuble, la surcharge utile doit être d’au moins 175 bars. Sur la dalle se trouve une forme de pente (de 1 à 3 cm/m) permettant l’écoulement des eaux. Celle-ci est souvent en béton maigre dosé à 250 kg de ciment Portland par mètre cube mis en œuvre ou en béton à 150 kg de ciment avec une chape de 1,5 cm en mortier de ciment ou de chaux hydraulique. Si l’on craint des mouvements importants de l’ouvrage, on peut réaliser une « dalle flottante » en béton armé d’au moins 5 cm d’épaisseur, totalement indépendante du gros œuvre.

Dans de nombreux cas, il est utile d’envisager une isolation thermique sous l’étanchéité.

L’évacuation des eaux est importante : la section des descentes d’eau, exprimée en centimètres carrés, est mesurée par le même nombre que la surface à égoutter, mesurée en mètres carrés.


Complexes d’étanchéité

Il en existe deux types distincts.

• Étanchéité par asphalte coulé. L’asphalte coulé est fabriqué à partir d’asphalte naturel que l’on broie pour obtenir de la poudre d’asphalte. Celle-ci, mélangée avec du bitume de pétrole, est fondue et donne un mastic d’asphalte que l’on coule en pains. Ce mastic contient environ 16 p. 100 de bitume. On fond les pains avec du bitume de pétrole pour obtenir l’asphalte coulé pur pour toitures-terrasses, qui contient environ 24 p. 100 de bitume. L’asphalte coulé est appliqué après interposition d’un papier kraft ou bisulfite entre la forme support et l’asphalte.

• Étanchéité par multicouches. Une étanchéité indépendante d’un support travaille dans de meilleures conditions qu’une étanchéité collée à ce support. L’étanchéité la plus courante est une étanchéité multicouche par feutre bitumé. Le bitume de base des feutres bitumés, fabriqués en usine, est un bitume dur de pétrole.


Protection de l’étanchéité

La meilleure est une protection lourde constituée soit par une couche de 4 cm d’épaisseur de sable ou de gravier, soit par une dalle de béton sur sable, ou encore par un carrelage sur sable. Les protections sont différentes selon qu’il s’agit de terrasses simplement accessibles ou de terrasses de séjour.

Les étanchéités qui ne sont que légèrement protégées durent moins longtemps ; en outre, elles doivent être collées à la forme support au lieu d’être indépendantes. Dans le cas de toitures inclinées, on fait appel pour leur étanchéité soit à des complexes d’étanchéité, soit à des émulsions de bitume à la bentonite, ou encore à des matières plastiques (feuilles de polyisobutylène ou de copolychlorure de vinyle).

M. D.