Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

couverture (suite)

Couverture en ardoises

Les ardoises résultent d’une série de transformations métamorphiques de l’argile, dont les schistes ordinaires sont les premiers intermédiaires. L’ultime transformation constitue les phyllades, qui sont des pierres fissiles, de texture très régulière et que l’on peut diviser en plaques très minces : ce sont les ardoises que l’on trouve dans des gisements de schistes ardoisiers. Il en existe de très nombreux modèles, de dimensions variées, dont l’épaisseur, généralement de l’ordre de 2,7 à 3,5 mm, peut atteindre 4 mm et parfois même 5 mm. Pour réaliser l’étanchéité en ardoises, on procède comme pour les tuiles plates. La forme qui reçoit les ardoises est en bois (sapin ou peuplier). Les ardoises sont fixées suivant trois procédés.

• Dans le voligeage, elles sont posées au clou ou au crochet à pointe.

• Dans le litonnage, elles sont posées soit au crochet, soit avec un ou deux clous (alternativement), soit encore avec des chevilles de plomb.

• Dans le chanlattage, utilisé dans le cas d’ardoises épaisses (5 mm), la pose est faite au clou ou au crochet.

Les voliges, les linteaux ou les chanlattes sont fixés sur les chevrons à l’aide d’un ou de deux clous.


Couverture en amiante-ciment

L’amiante-ciment est un ciment armé de fibres d’amiante. L’amiante, matière fibreuse, résulte de la transformation métamorphique de la serpentine, roche silicatée magnésienne (parfois ferrugineuse). Elle peut aussi provenir d’une transformation de l’amphibole.

Les fibres utilisées sont de moyenne longueur ; l’amiante adhère parfaitement au ciment Portland. La surface d’adhérence offerte atteint 90 m2 par kilogramme d’amiante-ciment. La résistance à la traction de l’amiante-ciment atteint 80 kg/cm2 après vingt-huit jours de prise du ciment ; sa densité est de 2, et sa dureté est exactement celle du bois de teck. Sa limite d’élasticité atteint 340 kg/cm2, et son module d’Young est de 185 000 kg/cm2. En pratique, on peut compter que l’amiante-ciment reste élastique dans les limites de 300 bars en compression et de 100 bars en traction. Sa porosité est de 12 à 15 p. 100 en volume, mais sa perméabilité est pratiquement nulle.

Aussi, pour les couvertures, on fait des ardoises artificielles, incombustibles, élastiques et étanches ; celles-ci ont l’avantage d’être légères (10 à 15 kg/m2, au lieu de 45 kg/m2 pour les tuiles mécaniques).

La conductibilité calorifique est très faible (0,33 calorie par heure, par mètre carré et par mètre d’épaisseur, contre 0,95 calorie pour la tuile de terre cuite). Les ardoises d’amiante-ciment sont donc très isolantes et non gélives. On peut les colorer dans la masse et dans le ton voulu. Elles se posent comme les ardoises naturelles et ont les mêmes dimensions.


Couvertures en plaques ondulées

On réalise des couvertures en plaques ondulées très économiques. Ces plaques sont caractérisées par la grandeur des ondes, quand la matière première est l’amiante-ciment ; les plaques ondulées de cette nature ont de 1,25 m à 2,50 m de long et 0,92 m de large. L’épaisseur est de 6,5 mm. On les pose à l’aide de tire-fond sur la charpente en intercalant une plaque de plomb tant pour éviter d’écraser la surface que pour assurer l’étanchéité. L’éclairage est réalisé au moyen de plaque comportant en son centre un châssis muni d’une vitre transparente.


Autres types de couverture par grands éléments


Plaques ondulées en polyesters stratifiés

Ces plaques ondulées sont translucides ou parfois opaques. Les ondes sont obtenues en deux modèles distincts qui se raccordent aux petites et aux grandes ondes classiques. Les polyesters utilisés sont des polyesters thermodurcissables, du type dit « tridimensionnel ». Les plaques ondulées translucides transmettent 85 p. 100 de la lumière. La densité est de 1,5 ; le stratifié résiste en général assez bien au feu ; il peut être coloré ; il est stable chimiquement ; il est insensible au froid, et sa dilatation linéaire est la même que celle de l’aluminium. Les plaques ondulées faites avec ce matériau résistent bien aux chocs, mais peuvent être percées et sciées. Elles sont antiacides ; toutefois, leur coefficient de dilatation, assez élevé, est un inconvénient qui complique la pose. Elles sont sujettes au vieillissement (lent), dû aux rayons ultraviolets. Leurs dimensions peuvent atteindre 10 m.


Plaques ondulées en chlorure de polyvinyle (P. V. C)

Ces plaques sont à profil trapézoïdal. Plus récentes que celles en polyesters, elles sont aussi moins répandues. On fabrique aussi des dômes transparents ainsi que des chéneaux et des gouttières pour les bâtiments soumis à la corrosion (industrie chimique).


Éléments de couverture en métal

On augmente la résistance du métal en feuilles minces par des renforts plies, qui assurent la rigidité voulue. On fixe ceux-ci aux pannes au moyen de tire-fond ou de tiges boulonnées.

• L’aluminium a été utilisé pour la première fois en 1897. La couche d’alumine qui se forme à la surface de l’aluminium lui permet de résister aux vapeurs et aux fumées acides, mais ne le protège pas contre l’attaque par les bases, la chaux et le ciment Portland humides en contact direct. En atmosphère maritime, les couvertures en aluminium se comportent très bien, mais non celles en alliages légers, tels que le Duralumin.

On utilise des plaques à 99,5 p. 100 de pureté, de 0,7 à 0,8 mm d’épaisseur, d’une longueur de 2 à 3 m et d’une largeur de 0,50 à 1 m. On emploie également des bandes de grande longueur en aluminium laminé, ce qui permet de supprimer les agrafures transversales. Le poids des plaques est inférieur à 3 kg/m2. Le haut pouvoir réfléchissant de l’aluminium — il réfléchit 95 p. 100 des radiations incidentes —, qui se conserve très longtemps à plus de 80 p. 100, lui permet de lutter contre l’envahissement de la chaleur l’été et contre la déperdition calorifique l’hiver.