Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

coût de la vie (suite)

Les dimensions du problème

La détermination du coût de la vie est de nature un peu différente de celle, plus générale, des prix*. Tout d’abord, le coût de la vie a une dimension psychologique : les prix des denrées courantes (alimentation, journaux), les prix fixés par barèmes administratifs, aux variations discontinues (transports publics, énergie), les prix contractuels (loyers, assurances) interviennent plus que ne le voudrait leur importance objective dans l’idée que se fait le public. D’autre part, le coût de la vie ne concerne que les prix à la consommation.

La détermination du coût de la vie est un aspect de la répartition des revenus ou, plus exactement, du « partage des bénéfices », des surplus dégagés par l’activité économique. Elle dépend tout d’abord de la productivité : ce sont les produits qui bénéficient des plus importants gains de productivité (produits industriels) dont le prix baisse ou s’élève le moins ; dans l’espace ce sont les pays à forte productivité qui bénéficient des taux de change les plus avantageux ; en gros, l’équilibre nécessaire des balances commerciales détermine les termes de l’échange réciproque des heures de travail national.

La détermination du coût de la vie dépend, par ailleurs, de l’harmonie sociale ; l’accord entre les différentes catégories sociales, parties prenantes de la richesse créée, permet de faire bénéficier le consommateur de baisses de prix et le salarié de hausses de salaires modérées, mais réelles ; au contraire l’exacerbation des conflits provoque non seulement des pertes de production, mais surtout des surenchères, qui ne bénéficient finalement qu’aux plus forts et qui sont particulièrement fatales à la monnaie, les hausses de revenus nominaux étant annulées par la hausse du coût de la vie.

Il serait fâcheux d’oublier, enfin, parmi les facteurs du coût de la vie la nature elle-même, qui favorise les peuples de ses bienfaits de façon inégale.

M. L.

 A. Marc, l’Évolution des prix depuis cent ans (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958). / P. Mouchez, les Indices de prix (Cujas, 1961). / Le problème des hausses de prix (O. C. D. E., 1961). / M. Lévy, le Coût de la vie (Seuil, 1967). / H. Lévy-Lambert, la Vérité des prix (Seuil, 1969).

couverture

Partie d’une construction située au sommet dans le dessein de clore le bâtiment et de le protéger contre les intempéries.


La couverture est exécutée par un corps d’état spécial : les couvreurs (généralement associés aux zingueurs).

Les ouvrages de couverture comprennent :
— la couverture proprement dite, en éléments qui se recouvrent de façon à rendre étanche le faîte du bâtiment ;
— la protection de la maçonnerie sous-jacente (bandeaux, corniches, appuis d’ouverture) ;
— les organes d’évacuation des eaux pluviales (chéneaux, gouttières et descentes d’eau).

Les éléments de couverture sont le plus souvent les tuiles ou les ardoises (éléments classiques). On a parfois utilisé le plomb (pour les cathédrales) et le cuivre (certains dômes). On fait encore assez souvent appel au zinc, à l’aluminium, à l’acier inoxydable, à l’amiante-ciment ainsi qu’aux plaques en polyesters stratifiés (translucides ou opaques) ou en chlorure de polyvinyle.

Contrairement aux toitures-terrasses (qui sont protégées par un dispositif appelé étanchéité), les couvertures sont toujours notablement inclinées pour permettre l’écoulement des pluies et, éventuellement, le glissement des neiges afin d’éviter une surcharge excessive. L’inclinaison est naturellement plus forte en pays froid et pluvieux.


Couverture en éléments traditionnels

Ces éléments reposent sur une forme (ou charpente), qui dépend de la nature de la couverture. Pour les tuiles et les ardoises, cette forme est généralement en bois (lattis et litonnage). L’ordre des opérations de couverture est le suivant : le couvreur commence par la partie inférieure, l’égout, après mise en place de la gouttière ou du chéneau, puis il remonte jusqu’au faîte, en prenant appui sur ce qui est déjà posé.


Couverture en tuiles

Les tuiles utilisées pour les couvertures sont des produits en terre cuite de différents modèles. Dans le midi de la France, on emploie surtout les tuiles rondes, ou tuiles creuses, dites aussi tuiles canal, en forme d’un demi-tronc de cône, qui s’emboîtent les unes sur les autres. Dans d’autres régions, et en particulier en Normandie, on a beaucoup employé les tuiles plates rectangulaires, qui sont fixées sur des lattis de couverture par des pointes traversant la tuile. Lorsque la partie inférieure est arrondie, les tuiles sont dites tuiles écaille. Dans le nord de la France, les tuiles utilisées, appelées pannes ou pannes flamandes, dérivent de la tuile canal.

Mais la tuile la plus courante est la tuile mécanique, obtenue par étirage de la pâte, puis par moulage à la presse. Il existe de nombreux modèles de ces tuiles, qui se différencient en particulier par l’emboîtement et le recouvrement, qui peut être simple, double ou même triple.

Les qualités primordiales d’une tuile sont l’étanchéité et la résistance aux intempéries. La première est réalisée par une tuile non poreuse, sans fissures, dont l’emboîtement et le recouvrement sont aussi parfaits que possible. La seconde exige des tuiles non gélives, ne contenant pas de grains de chaux vive, qui provoquent des éclats par expansion à l’humidité.

En ce qui concerne les tuiles plates, l’étanchéité exige qu’une goutte d’eau qui tombe rencontre toujours la surface d’une tuile. Pratiquement, il faut trois épaisseurs de tuile. Pour les égouts, le premier rang doit être doublé en croisant les liaisons. Les raccords contre les murs ou avec les souches de cheminée ainsi que ceux sur rives latérales doivent être particulièrement soignés. Pour le faîtage, le plus simple consiste à raccorder les deux versants par un filet en mortier ou, mieux, à utiliser des faîtières en terre cuite.

Les arêtiers sont réalisés par des moyens analogues à ceux du faîtage (recouvrement par faîtières à emboîtement ou emploi de tuiles spéciales dites corniers). D’autres dispositifs sont particuliers aux tuiles canal pour l’égout, pour les raccords contre les murs et pour le faîtage.

L’éclairage des combles est assuré en remplaçant quelques tuiles de terre cuite par des tuiles en verre du même modèle.