coût de la vie (suite)
Les dimensions du problème
La détermination du coût de la vie est de nature un peu différente de celle, plus générale, des prix*. Tout d’abord, le coût de la vie a une dimension psychologique : les prix des denrées courantes (alimentation, journaux), les prix fixés par barèmes administratifs, aux variations discontinues (transports publics, énergie), les prix contractuels (loyers, assurances) interviennent plus que ne le voudrait leur importance objective dans l’idée que se fait le public. D’autre part, le coût de la vie ne concerne que les prix à la consommation.
La détermination du coût de la vie est un aspect de la répartition des revenus ou, plus exactement, du « partage des bénéfices », des surplus dégagés par l’activité économique. Elle dépend tout d’abord de la productivité : ce sont les produits qui bénéficient des plus importants gains de productivité (produits industriels) dont le prix baisse ou s’élève le moins ; dans l’espace ce sont les pays à forte productivité qui bénéficient des taux de change les plus avantageux ; en gros, l’équilibre nécessaire des balances commerciales détermine les termes de l’échange réciproque des heures de travail national.
La détermination du coût de la vie dépend, par ailleurs, de l’harmonie sociale ; l’accord entre les différentes catégories sociales, parties prenantes de la richesse créée, permet de faire bénéficier le consommateur de baisses de prix et le salarié de hausses de salaires modérées, mais réelles ; au contraire l’exacerbation des conflits provoque non seulement des pertes de production, mais surtout des surenchères, qui ne bénéficient finalement qu’aux plus forts et qui sont particulièrement fatales à la monnaie, les hausses de revenus nominaux étant annulées par la hausse du coût de la vie.
Il serait fâcheux d’oublier, enfin, parmi les facteurs du coût de la vie la nature elle-même, qui favorise les peuples de ses bienfaits de façon inégale.
M. L.
A. Marc, l’Évolution des prix depuis cent ans (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958). / P. Mouchez, les Indices de prix (Cujas, 1961). / Le problème des hausses de prix (O. C. D. E., 1961). / M. Lévy, le Coût de la vie (Seuil, 1967). / H. Lévy-Lambert, la Vérité des prix (Seuil, 1969).