Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Corrèze. 19 (suite)

Les communes urbaines ont acquis maintenant, de peu, la majorité de la population, grâce à la croissance de Brive. Tulle (21 634 hab.) reste une ville modeste, unissant les fonctions administratives, le marché et un peu d’industrie (Manufacture nationale d’armes). Ussel (fonderie assez importante, bois), Bort-les-Orgues (tannerie), Égletons (école du bâtiment) sont les principaux centres urbains, au-dessus d’un grand nombre de bourgs de services restés très ruraux (Uzerche, Neuvic, Bugeat, centres de tourisme ; Treignac, Argentat, Objat, gros marchés ; Allassac, ardoisières ; etc.).

P. B.

➙ Brive-la-Gaillarde / Limousin.

corrosion

Altération d’ordre chimique ou physico-chimique d’un matériau sous l’influence de divers agents extérieurs.


Le principal agent de corrosion est l’eau, en raison de son action hydrolysante et de son action dissolvante des matériaux au contact desquels elle arrive, grâce à son pouvoir de pénétration et d’ascension capillaire, et aussi, outre son pouvoir propre d’attaque, parce qu’elle est le véhicule naturel, insidieux, contre lequel il est difficile de se prémunir, de tous les agents agressifs qu’elle absorbe, ou dissout, qu’il s’agisse des gaz nocifs de l’atmosphère ou des éléments d’altération contenus dans le sol et les déchets de toute nature.


Corrosions métalliques


Corrosion des métaux ferreux

La fonte est très peu altérable. En revanche, l’acier ordinaire peut être l’objet de corrosion d’ordre chimique (attaque directe) ou électrolytique (attaque indirecte) par formation de couples galvaniques ou de micropiles. L’acier de charpente est attaqué dans l’air humide, par formation de rouille (hydroxyde ferrique), notamment dans les angles rentrants, à moins qu’il ne soit revêtu de peinture antirouille (au minium de plomb, à l’oxyde de zinc, au graphite, etc.) ou protégé par des revêtements basiques (chaux, ciment Portland), ou encore par certains traitements de surface.

L’acier d’armature (barres pour le béton armé, fils et câbles de précontrainte) peut être attaqué par corrosion électrolytique, malgré la protection que lui confère le ciment (notamment le portland), s’il y a des fissures, des nids de cailloux, des insuffisances de contact entre ciment et acier : il y a alors formation de micropiles ; les parties anodiques des armatures sont corrodées et donnent lieu à formation de rouille. L’acier maintenu sous tension (armatures de précontrainte) est particulièrement sensible aux attaques de la corrosion. Pour les bétons exposés aux embruns du littoral marin ou pour les pièces minces en béton telles que voiles et coques, on peut renforcer cette protection par galvanisation des armatures. Un autre type d’attaque est l’attaque fragilisante, due à la pénétration de l’hydrogène atomique dans le réseau cristallin de l’acier, notamment en présence d’acide sulfhydrique. L’air salin (embruns) est très nocif, de même que les eaux résiduelles ou les eaux trop pures (non calcaires).

Les câbles de ponts suspendus, les câbles de mines, les câbles de téléfériques doivent être spécialement protégés. Certains types d’acier inoxydable peuvent exceptionnellement être le siège de corrosion dans des ambiances particulières : telles sont les piqûres des aciers inoxydables du type austénitique dans l’eau de mer et les solutions de chlorure de sodium sous l’influence d’inclusions telles que le sulfure de manganèse. On protège les aciers par application de peintures, de vernis, par revêtements métalliques (galvanisation et zingage) ou par phosphatation, Parkérisation, etc.

Les conduites d’eau en acier, qui sont fortement attaquées au contact du plâtre (formation de rouille) et au contraire protégées par la chaux et le ciment, peuvent être corrodées par des eaux non calcaires, à réaction acide, en présence de gaz carbonique. Théoriquement, la protection des conduites d’eau par galvanisation est efficace (le zinc étant plus anodique que le fer) ; mais, dans la pratique, de telles canalisations ne sont pas toujours à l’abri de corrosions, rendues plus aisées quand il s’agit de canalisations d’eau chaude à plus de 80 °C, si des traces de cuivre se trouvent dans la couche d’oxyde de zinc, en provenance du zinc lui-même ou encore lorsque le cuivre provient de la robinetterie en cuivre, bronze ou laiton, branchée sur le circuit de distribution : il se produit des phénomènes de surtension particulièrement nocifs.

La corrosion des canalisations d’acier peut également provenir de courants vagabonds dans le sol.

Un cas très différent de corrosion est celui de la corrosion des couvertures en tôle galvanisée dans les zones industrielles et les concentrations urbaines modernes. On protège les couvertures contre les effets d’émanations corrodantes d’usines proches par un revêtement au cadmium, complété par une peinture au chromate de zinc ou par des peintures en deux couches de résine glycérophtalique.

S’il s’agit d’un transport d’eau très chaude (80 °C ou plus), il peut se produire une inversion des potentiels entre le fer et le zinc : le zinc devient cathode et le fer anode. Pour que l’inversion se produise, il faut que l’eau soit bien oxygénée et qu’elle contienne des nitrates (ce qui est rare) ou des bicarbonates (ce qui est fréquent). Le zinc de galvanisation doit, en tout état de cause, être très pur.


Corrosion des métaux non ferreux

La pollution de l’air, notamment par du gaz sulfureux, est capitale en matière de corrosion des métaux non ferreux utilisés en construction civile. Pour les toitures en zinc, il faut des épaisseurs de tôle assez fortes (au moins 0,6 mm). L’aluminium résiste bien aux acides à cause du film d’alumine qui le recouvre ; mais il est nettement plus attaqué que le zinc par les bases alcalines, la chaux et le ciment Portland. Le plomb résiste fort bien à l’attaque acide, et les canalisations de plomb n’ont pas à souffrir du contact avec le plâtre (réaction acide). Au contraire, elles sont attaquées par la chaux ou le ciment (réaction basique).