Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Corée (suite)

Par l’impulsion qu’elle donna à l’économie japonaise, dont l’industrie fut remise en route au bénéfice des Américains, elle hâta la conclusion en 1951 d’un traité de paix entre le Japon et ses anciens adversaires de la Seconde Guerre mondiale (sauf l’U. R. S. S.), qui lui accordèrent en outre le droit à un réarmement limité. Mais, en faisant partager à la Corée du Nord la tutelle de Pékin à côté de celle de Moscou, elle consacrait l’avènement de la puissance communiste chinoise sur le plan international.

J. de L.


Les antécédents de la guerre de Corée

• 1er décembre 1943, Le Caire : déclaration sino-anglo-américaine (Jiang Jieshi [Tchang Kaï-chek]) : « Les trois grandes puissances sont déterminées à ce que la Corée recouvre en temps voulu sa liberté et son indépendance. »

• juillet 1945, Potsdam : Staline et Truman confirment la déclaration du Caire. Le 38e parallèle est fixé comme ligne de démarcation militaire entre troupes américaines et soviétiques (ces dernières pénètrent en Corée le 12 août).

• 2 septembre 1945 : capitulation japonaise ; arrivée des forces américaines dans le sud de la Corée (8 sept.).

• 27 décembre 1945, Moscou : la Corée est placée pour 5 ans sous tutelle des États-Unis, de l’U.R.S.S., de la Grande-Bretagne et de la Chine.

• 1948 : création, le 15 août à Séoul, de la république de Corée du Sud, et, le 9 septembre à P’yŏng-yang, de la république démocratique populaire de Corée (du Nord). Evacuation en décembre des troupes soviétiques de la Corée du Nord.

• 1949 : 4 avril, signature du Pacte atlantique ; juin, évacuation des troupes américaines de la Corée du Sud ; 23 septembre, première bombe atomique soviétique ; 8 décembre, Mao Zedong, maître de la Chine continentale (Tchang Kaï-chek à Formose).

• 1950 : 14 février à Moscou, signature du Pacte d’assistance sino-soviétique par Staline et Mao Zedong.


Chronologie de la guerre de Corée

• 1950, 25-30 juin : déclenchement de la guerre.

5 juillet : débarquement de la 24e D. I. américaine à Pu-san.

8 juillet : MacArthur commandant en chef des forces de l’O. N. U. en Corée.

31 août : les Nord-Coréens atteignent l’extrémité sud de la Corée.

15 septembre : débarquement du 10e C.A. américain à In-č’ŏn (ou Inchon) ; début de la contre-offensive victorieuse des forces de l’O. N. U.

14 octobre : entretien Truman-MacArthur à l’île de Wake.

Fin octobre : capture sur le front du Ya-lu des premiers « volontaires » chinois.

3 novembre : Mao Zedong confirme l’intervention des forces chinoises en Corée.

27 novembre : première offensive chinoise et amorce du repli des forces de l’O. N. U. sur le 38e parallèle (15 déc).

25 décembre : rembarquement à Heung-nam des dernières forces de l’O. N. U. (105 000 hommes) en Corée du Nord.

• 1951, 1er janvier : deuxième offensive générale des Sino-Coréens, qui entrent le 4 à Séoul.

25 janvier : contre-offensive des forces de l’O. N. U. (Ridgway, commandant de la 8e armée).

11 avril : Ridgway remplace MacArthur.

23 avril : troisième offensive sino-coréenne, nouveau repli.

23 mai : dernière contre-offensive des forces de l’O. N. U. et stabilisation du front de 200 km (début juin).

10 juillet : ouverture à Kä-sŏng (ou Kae-song) de négociations d’armistice.

8 septembre : signature du traité de paix de San Francisco avec le Japon.

27 novembre : fixation de la ligne d’armistice.

• 1952, 28 avril : Ridgway remplacé par Clark à la tête des forces de l’O. N. U.

4 novembre : Eisenhower élu président des États-Unis.

• 1953, 5 mars : mort de Staline.

En avril : les négociations de P’an-mun-čŏm entrent dans leur phase décisive.

27 juillet : signature de l’armistice de P’an-mun-čŏm.

12 août : première bombe thermonucléaire soviétique.

• Pertes de la guerre de Corée (tués, blessés, prisonniers). Corée du Sud : env. 840 000 personnes (dont 415 000 morts) ; États-Unis : 136 500 hommes (dont 29 550 morts) ; autres contingents O. N. U. : 15 500 hommes (dont 3 143 morts) [France : 288 tués, 836 blessés] ; Corée du Nord : env. 520 000 personnes ; Chine : env. 900 000 hommes.

Corelli (Arcangelo)

Compositeur italien (Fusignano, près de Ravenne, 1653 - Rome 1713).


Le nom de Corelli domine une période cruciale dans l’histoire de la musique instrumentale. Des années 1681 à 1713, entre lesquelles se situe sa production, la sonate préclassique et le concerto grosso atteignent grâce à lui un degré de maturité qui les désigne comme modèles à tous les compositeurs de sa génération. Dans le même temps, son œuvre, entièrement consacrée aux archets, et la façon dont il l’exécute et l’enseigne fixent un art du violon qui guidera pendant près d’un siècle les diverses écoles européennes, et dont les éléments premiers sont encore à la base des techniques d’aujourd’hui.

Il était né le 17 février 1653 dans la petite ville de Fusignano, près de Ravenne, d’une famille de riches propriétaires terriens, où l’on comptait des juristes, des mathématiciens, des poètes mais, jusqu’à lui, aucun musicien. De bonne heure attiré vers la musique, il en avait commencé l’étude sous la direction du curé d’un bourg voisin, San Savino, puis chez d’obscurs professeurs à Faenza et à Lugo. À treize ans commence, à Bologne, sa véritable initiation à l’art du violon et à la théorie musicale. Pour le violon, ses premiers maîtres furent le Bolonais Giovanni Benvenuti et le Vénitien Leonardo Brugnoli, peut-être aussi Giovanni Battista Bassani, comme le veut une légende tenace (hypothèse plausible depuis qu’il a été établi que ledit Bassani était, non le cadet de Corelli, mais son aîné de trois ou quatre ans). Les progrès de Corelli durent être particulièrement rapides, car la célèbre Accademia filarmonica de Bologne, une des plus fermées d’Italie, l’accueillit dès 1670, à dix-sept ans. On sait peu de chose de sa vie pendant les quelques années qui suivirent. Le voyage qu’il aurait fait à Paris en 1672, suscitant la jalousie de Lully (Lully était au faîte de sa gloire, Corelli était totalement ignoré en France et n’avait encore rien publié), est de pure invention, et ridicule. Sans doute a-t-on reporté sur son nom l’aventure survenue dix ans plus tôt à Pier Francesco Cavalli, son paronyme, illustre celui-là, dont le talent et la renommée pouvaient effectivement inquiéter Lully.