Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

copropriété (suite)

Cette réglementation s’applique aux immeubles dont la propriété privative est divisée entre des personnes distinctes, une quote-part de copropriété s’appliquant cependant à des « parties communes » (sol, cours et jardins, voies d’accès, parties communes de bâtiment, etc.). Le règlement de copropriété précise le sort des parties de l’immeuble auxquelles la loi n’a pas fait référence (fenêtres, balcons, etc.).

La copropriété est organisée au terme d’un règlement de copropriété, fixant notamment la destination des parties privatives et des parties communes, les principes de l’administration desdites parties communes et une grille de répartition des charges.

La collectivité des copropriétaires est organisée en un syndicat jouissant de la personnalité civile. Le syndicat établit et modifie le règlement de copropriété. L’exécution des décisions du syndicat est confiée à un ou à plusieurs syndics. L’assemblée générale des copropriétaires est chargée de prendre les décisions du syndicat. Elle se réunit au moins une fois par an.

J. L.

 M. Weismann et R. Debled, la Copropriété (Delmas, 1971).

Coptes

Nom donné originellement aux habitants de l’Égypte et aujourd’hui aux chrétiens de ce pays, plus particulièrement à ceux qui sont restés fidèles au monophysisme.



Période byzantine (451-642)

Pourquoi la plus grande partie des Égyptiens rejeta-t-elle les décrets dogmatiques du concile de Chalcédoine ? Il semble qu’il y ait eu à cela trois raisons principales : l’omnipotence spirituelle et politique du patriarche d’Alexandrie ; un sentiment égyptien séparatiste, qui se traduit par la haine du Grec étranger ; la prédominance dans le clergé de l’élément monastique, très influent sur le peuple et entièrement à la dévotion du patriarche.

Déjà l’Empire romain avait expérimenté combien l’Égyptien était peu assimilable à une autre culture que la sienne. Tant qu’Alexandrie conserva la première place dans la hiérarchie orientale, le pays fut tranquille, mais la rivalité croissante, puis la prépondérance de Constantinople réveillèrent toutes les haines latentes contre les Grecs et la domination du basileus.

Le patriarche demeurait tout-puissant. À l’autorité religieuse, il joignait la juridiction civile sur toute l’Égypte et la Libye. Sa puissance temporelle était énorme : par ses richesses, le contrôle d’une flotte importante, il était à même de braver l’empereur, et il ne s’en priva pas. Dans le domaine religieux, aucune métropole n’existant en Égypte, tous les évêchés relevaient directement d’Alexandrie. Le patriarche jouissait ainsi d’un pouvoir absolu sur son clergé. C’est ce qui explique qu’après la condamnation par le concile de Chalcédoine (451) du patriarche d’Alexandrie Dioscore — qui, pour s’opposer à la montée du siège de Constantinople, s’était fait le protagoniste du monophysisme — tous les moines et le clergé suivirent celui-ci dans sa rébellion. Dioscore († 454) est considéré comme le fondateur de l’Église copte monophysite.

L’empereur Justinien se décida à sévir sous le patriarcat de Théodose, élu en 536. Jacques Baradée († 578) n’en reconstitua pas moins l’épiscopat schismatique d’Égypte en sacrant en une seule fois, en 543, une douzaine d’évêques. On assista en outre à des divisions entre plusieurs tendances théologiques des plus confuses et à une rivalité avec le patriarche monophysite d’Antioche.

Il n’en est pas moins vrai que c’est un patriarche antiochien, Sévère, qui donna à l’Église copte son armature théologique. Au contraire des eutychiens, il admettait l’intégrité des deux natures dans le Christ après l’union sans mélange ni confusion. Il affirmait seulement l’unité de sujet subsistant dans le Christ, sans nier la persistance de son humanité. Selon lui, il n’y a dans le Christ qu’un seul voulant et, par conséquent, qu’une seule volonté, comme il n’y a qu’une seule opération. Ainsi, en ce qui concerne l’unité de volonté, il y a différence avec l’Église catholique, mais, pour le reste du mystère de l’Incarnation, il y a plutôt un malentendu d’expression à propos d’une terminologie que les uns approuvent et que les autres condamnent ; c’est ce qui fait que l’on donne souvent à la doctrine copte, ou sévérianisme, le nom de monophysisme verbal.


Période arabe (642-1517)

Les Arabes se montrèrent au début assez tolérants envers les Coptes en matière religieuse, au point de leur donner églises et monastères ainsi que la basilique patriarcale d’Alexandrie. En revanche, les catholiques melkites furent traités avec plus de rigueur. Ils étaient à cette époque environ 200 000 pour 6 millions de Coptes.

Mais, rapidement, les Arabes en vinrent à la persécution, qui fut particulièrement dure pour les moines ; il y eut de nombreux massacres sous Yazīd Ier (680-683). Les simples fidèles, eux, exclus de toutes les charges administratives à partir du viiie s., furent en tout temps accablés d’impôts, de mesures vexatoires et de persécutions intermittentes. D’ailleurs, la masse de la population égyptienne passa rapidement à l’islām.

Des périodes de calme se mêlèrent aux époques persécutrices jusqu’en 1517. Ainsi il y eut une terrible répression sous Hakīm (996-1021) ; par contre, sous la dynastie du grand Saladin (xiie-xiiie s.), les persécutions cessèrent, pour reprendre sous la domination des Mamelouks. Il va sans dire que l’Église copte, coupée du reste du monde chrétien (les croisades furent l’occasion non pas de rapprochement avec l’Occident, mais plutôt de polémiques), était réduite à un état misérable ; l’ignorance, surtout, y était très fréquente.


Période turque (1517-1798)

La conquête de l’Égypte par les Turcs n’apporta pas de changements sensibles à cette situation. Bien que l’histoire de cette époque soit assez mal connue, on sait que la décadence des Coptes s’accentua. La vie intellectuelle était presque morte. Il y eut bien quelques essais d’union aux xvie et xviie s. sous les papes Pie IV, Clément VIII et Urbain VIII, mais sans résultat. Au xviiie s., des missionnaires catholiques, franciscains, récollets, jésuites, n’eurent pas plus de succès.

Benoît XIV n’en fonda pas moins en 1742 un vicariat apostolique pour les Coptes, embryon de l’Église catholique de rite copte qui ne se développera qu’à partir de la fin du xixe s. À la fin de cette période, les Coptes n’étaient plus qu’une centaine de mille en Égypte.