Copenhague (suite)
Principale ville industrielle du royaume, Copenhague groupait en 1965 un peu plus du tiers des usines et des emplois industriels du pays, soit environ 150 000 personnes. Les industries faisaient vivre en 1968 28 p. 100 de la population, l’Administration 18 p. 100, le commerce 17 p. 100, les transports 8 p. 100, les services de l’hôtellerie, de la restauration et des bars 7 p. 100 et le bâtiment 6 p. 100. Ces industries sont de toutes sortes, mais les usines métallurgiques et de construction mécanique ou électrique dominent avec le tiers des emplois industriels. L’industrie navale y occupe la première place avec les grands chantiers Burmeister og Wain, fondés à la fin du xixe s. et dont les directeurs achetèrent en 1898 à Rudolf Diesel le brevet pour la fabrication des moteurs Diesel. Ces chantiers sont devenus les plus importants fabricants du monde de moteurs de navires. L’industrie électronique, le montage des voitures, la construction des cycles occupent aussi une place importante avec l’industrie chimique, où dominent le caoutchouc, les engrais et les corps gras. L’imprimerie est très développée à Copenhague, ainsi que la confection. Les industries alimentaires sont nombreuses, avec comme secteur le plus important la fabrication de la bière (8 000 emplois), dépendant principalement des grandes brasseries, Carlsberg et Tuborg.
L’urbanisme à Copenhague
Copenhague a connu plusieurs plans d’urbanisme destinés à contrôler son extension et à éviter une urbanisation « sauvage » : plan de la ceinture verte (1936), plan de circulation (1945), « plan digité » (1947). Ce dernier est la première tentative de planification régionale. Ses auteurs proposèrent, pour éviter une dilution du tissu urbain, de développer des noyaux d’urbanisation en forme de doigts, séparés par des espaces verts et axés sur les lignes radiales de chemin de fer. Ce plan, bien qu’officieux, a servi de cadre à l’extension de Copenhague pendant une vingtaine d’années. Mais les difficultés rencontrées dans la coordination des travaux ont entravé les réalisations, d’autant plus que les principes d’élaboration se sont trouvés contredits par deux phénomènes qui avaient été sous-estimés : l’augmentation de la population et celle de la motorisation.
Albertslund, la seule réalisation importante du plan digité, est construit à 15 km à l’ouest de Copenhague. Une superficie de 26 ha a été délimitée pour une population qui ne doit pas dépasser 40 000 habitants. Le quartier d’Albertslund Syd (8 000 hab.), achevé en 1968, se compose pour plus des trois quarts de maisons individuelles. Il comprend quatre groupes d’habitations : une bande d’immeubles bas, une zone de maisons à un étage formant des bandes continues et deux zones de maisons individuelles à patio assurant une densité d’occupation assez élevée. Ces logements préfabriqués, constitués d’éléments simples juxtaposés, créent une monotonie visuelle accentuée par la platitude du terrain, malgré un essai de recomposition du paysage (creusement d’un canal, plantation d’une forêt).
Le « schéma préliminaire » de 1961, qui succéda au plan digité, repose sur des hypothèses plus hardies (2 500 000 habitants pour l’an 2000, soit 50 p. 100 de la population danoise). Transports en commun, préservation d’espaces de loisirs, réduction des migrations quotidiennes, localisation des industries et des commerces en fonction de la main-d’œuvre (tout en laissant aux habitants un libre choix d’implantation) en sont les options fondamentales. Pour atteindre ces objectifs, le schéma propose la création de centres urbains nouveaux, sorte de section de villes comptant 250 000 habitants où seraient concentrés activités tertiaires et équipements.
Malgré deux plans très élaborés et une législation importante (plan de zonage, plans directeurs, plans de détails), l’urbanisme danois ne s’est pas encore inscrit dans les faits avec beaucoup de vigueur. La politique indépendante des collectivités locales et l’absence d’organisme coordinateur en sont les principaux obstacles.
M. M. F.
J. G.