Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Convolvulacées (suite)

La Cuscute se développe alors intensément, étend ses tiges sur de grandes surfaces et attaque de plus en plus de sujets ; n’ayant ni racines, ni feuilles, ni chlorophylle, elle doit puiser directement dans le xylème (bois) et le phloème (tubes criblés) des plantes parasitées l’eau, les sels minéraux ainsi que les glucides et les substances azotées qu’elle ne synthétise pas. Les plantes attaquées sont rapidement épuisées et meurent.

La Cuscute est la plante la plus redoutée des cultures fourragères, car ses graines se mélangent facilement avec celles des Légumineuses (Trèfle surtout) et germent en même temps.

Lorsqu’elle apparaît dans un champ, il faut arracher les plantes et les brûler sur place, car les graines conservent leur faculté germinative pendant de longues années, un seul pied pouvant donner jusqu’à trois cents graines.

La petite Cuscute (C. minor) vit aux dépens d’une foule de plantes : Trèfle, Luzerne, Serpolet, Genêt à balais, Ajonc nain, Bruyère ; la Cuscute densiflore, au contraire, n’est parasite que des champs de Lin ; la grande Cuscute est parasite des Orties, du Houblon et même de la Vigne, qui est aussi parasitée par C. monogyne (à un seul style).

À côté de la famille des Convolvulacées, des systématiciens placent la famille des Nolanacées, indigène de l’Amérique du Sud, celle des Hydrophyllacées, surtout américaine, mais se trouvant aussi à l’état endémique en Asie et en Afrique du Sud, et enfin la famille des Polémoniacées, qui possède une espèce en France, la Valériane grecque (Polemonium cœruleum), mais qui est surtout connue pour les espèces du genre Phlox, dont les fleurs, groupées en cymes, ont un calice en tube étroit à cinq lobes aigus et une corolle à long tube cylindrique terminé par cinq lobes étalés plus ou moins découpés suivant les variétés.

De coloris très variés (blanc, rose, rouge, orangé, saumon, pourpre, violet), les Phlox ont cinq étamines et ordinairement un ovaire à cinq loges. Les hybrides et les variétés obtenus à partir des espèces P. decussata, P. pyramidalis et P. paniculata sont des plantes remarquables, de 80 cm à 1 m de haut, et servent fréquemment dans les jardins. Quelques-unes, vivaces de petite taille, sont employées dans les rocailles, en particulier celles qui dérivent de P. amœna, de P. Arendjii et de P. divaricata. Les Polemonium d’Amérique du Nord, de petite taille, ont le même usage.

Dans le genre Cobæa, l’espèce C. scandens, originaire du Mexique, est une très bonne plante grimpante à grosses fleurs violettes qui subsistent tout l’été. Enfin, il faut citer le genre Gilia (Amérique tempérée et subtropicale), qui possède plus d’une centaine d’espèces.

J.-M. T. et F. T.

Cook (James)

Navigateur anglais (Marton-in-Cleveland, Yorkshire, 1728 - îles Hawaii 1779).


Le premier des navigateurs « scientifiques » est de très modeste origine : son père est au service d’un grand propriétaire terrien, qui prend à sa charge les études primaires du jeune homme. Très attiré par les choses de la mer, ce dernier obtient d’être engagé sur des caboteurs à l’âge de dix-huit ans et apprend le métier de marin tout en étudiant les mathématiques et l’art de la navigation. À vingt-sept ans, il se voit offrir son premier commandement, mais, la guerre avec la France venant d’éclater, il préfère s’engager dans la marine royale. Ses connaissances lui permettent de jouer un grand rôle dans l’étude hydrographique du Saint-Laurent, qui précède l’assaut contre Québec (1759) : sa réputation sur le plan scientifique est alors acquise, et il dirige la cartographie du littoral de Terre-Neuve à partir de 1763.

Son premier grand voyage d’exploration commence le 25 août 1768 : Cook est chargé d’aller observer à Tahiti, avec l’Endeavour, le passage de Vénus sur le disque solaire. Passé par le cap Horn, il effectue son observation astronomique en juin 1769, puis pousse vers le sud pour tenter de préciser l’étendue du fameux et légendaire continent austral. Il touche en octobre 1769 à l’île nord de la Nouvelle-Zélande, qui a déjà été atteinte par Abel Tasman (en 1642 et 1643), en étudie les habitants avec précision, puis cartographie la dangereuse côte est de la Nouvelle-Hollande (l’Australie) en 1770, démontrant que cette terre est séparée de la Nouvelle-Guinée. Le retour en Angleterre ne se fait que le 12 juillet 1771. Le succès de cette expédition vaut à Cook le commandement d’une nouvelle expédition, qui comporte deux navires (Resolution et Adventure) et qui part d’Angleterre le 13 juillet 1772. Par le Cap, on gagne les hautes latitudes pour tenter, à trois reprises, de préciser enfin l’extension réelle des terres mystérieuses entourant le pôle Sud (déc. 1772 - mars 1773 ; nov. 1773 - févr. 1774 ; janv.-févr. 1775). Celles-ci ne sont pas atteintes, mais le mythe d’un immense continent austral, s’étendant jusqu’aux climats tempérés, est définitivement anéanti (Cook n’en est pas moins persuadé de l’existence d’un continent polaire). Entre ces croisières, de nombreux travaux sont effectués dans le Pacifique et l’Atlantique Sud. Les renseignements sur la Nouvelle-Zélande sont complétés, l’île de Pâques visitée (mars 1774), ainsi que les Marquises et les Nouvelles-Hébrides. La Nouvelle-Calédonie est découverte (sept. 1774), puis, après le passage du cap Horn, la Géorgie du Sud est redécouverte. Cook est de retour en Angleterre le 30 juillet 1775.

Le troisième voyage a pour objet la solution du vieux problème posé par le passage maritime éventuel du nord de l’Amérique : Cook est chargé de tenter l’ouverture par l’ouest. Parti le 12 juillet 1776 avec le Resolution et le Discovery, il atteint la Nouvelle-Zélande via le Cap, découvre les Hawaii en janvier 1778, puis effectue une remarquable étude hydrographique de la côte américaine. Mais il est arrêté par les glaces au-delà du détroit de Béring et doit hiverner aux Hawaii : il jette l’ancre le 17 janvier 1779 à la baie de Kealakekua. Une bagarre confuse avec des indigènes provoque la mort du grand explorateur.