Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

contre-plaqué (suite)

Types de contre-plaqués

Les panneaux de contre-plaqué sont classés en quatre catégories :
— les panneaux à pli, dont toutes les couches sont des plis minces, de 2 à 5 mm seulement ;
— les panneaux à âme épaisse, ou panneaux lattes, comportant trois plis, l’âme centrale étant constituée par des lames de bois accolées (pin-peuplier) de 10 à 30 mm d’épaisseur, et les plis extérieurs constitués par des placages de 2 à 3 mm d’épaisseur ;
— les panneaux complexes, dont l’âme est constituée soit par une matière de remplissage généralement douée d’un pouvoir d’isolation thermique telle que poudre de liège, poudre ou fibre d’amiante, etc., soit par un aggloméré, ou encore munie d’armatures destinées à la renforcer ;
— les panneaux métal, dont les faces sont revêtues d’une feuille de métal inoxydable.


Utilisations des contre-plaqués

Les panneaux de contre-plaqué ne doivent pas être confondus avec les panneaux de fibres de bois ni avec les panneaux de particules. Ces matériaux sont obtenus en défibrant le bois par broyage mécanique et en recomposant une pâte avec des résines que l’on fait durcir, ce qui donne des panneaux mi-durs ou durs, de densité supérieure à 1, après compression.

Les contre-plaqués sont utilisés pour l’aviation légère, pour la construction de bateaux et, en construction civile, pour les charpentes et les cloisons ainsi que pour les coffrages, pour la fabrication d’emballages. Ceux qui sont employés dans la construction doivent avoir une bonne résistance mécanique et une excellente résistance aux intempéries ainsi qu’à diverses ambiances extérieures. Aussi sont-ils souvent des contre-plaqués épais à cinq plis ou davantage ; ils peuvent servir à fabriquer des éléments de poutres, en forme de caisson ou de double T, ou être utilisés en ossatures porteuses ou en cloisons porteuses.

Certains contre-plaqués résistent à l’action prolongée de l’eau ; aussi, les emploie-t-on pour la fabrication de bateaux de plaisance et de canoës.

Enfin, il existe des contre-plaqués du type « coffrage », utilisés pour coffrer le béton frais. Dans ce cas, les bois utilisés sont l’okoumé, le limbo ainsi que le peuplier, le hêtre et le bouleau. Ces contre-plaqués, qui peuvent posséder jusqu’à neuf plis décalés les uns des autres de 45° ou de 90°, sont livrés en panneaux, dont la longueur est dans le sens du fil extérieur et la largeur dans le sens du contre-fil. Les plis en contact n’ont pas, en général, leurs fils parallèles, mais, par symétrie, les plis extrêmes ont leurs fils parallèles. Les épaisseurs vont de 3 à 10 mm. Les contraintes admissibles dans les calculs de coffrage sont les suivantes :
— 1 kg/mm2 en traction parallèle au fil extérieur ;
— 0,5 kg/mm2 en compression parallèle au fil extérieur ;
— 0,5 kg/mm2 en cisaillement.

En flexion plane, le module d’élasticité peut varier de 400 à 750 hectobars selon la nature du bois. Ces coffrages sont très légers et maniables ; en outre, le béton « brut de décoffrage » a un aspect très soigné en surface, qui permet d’éviter le bouchardage très coûteux ou les parements « lavés » en gravillons apparents. Utilisés avec des huiles de décoffrage, dites « huiles solubles », ces coffrages permettent un grand nombre de réemplois, d’où un amortissement rapide et une grosse économie de main-d’œuvre, car il n’y a pas de préparation à effectuer avant chaque nouvelle utilisation. Le contre-plaqué coûte trois fois plus cher que le bois ordinaire, mais, avec les huiles solubles, on peut effectuer de 8 à 24 réemplois, entraînant une économie sur le bois de 15 à 20 p. 100.

Petit vocabulaire de l’industrie du contre-plaqué

âme, pli central d’un contre-plaqué, d’épaisseur généralement supérieure à 5 mm et par rapport auquel les autres plis sont disposés symétriquement.

cloqué, se dit d’un panneau qui présente des cloques ou des soufflures en surface, en raison d’un manque d’adhérence partiel entre deux plis dans leur plan de collage.

creux, affaissement localisé présenté par un panneau de contre-plaqué, généralement dû à un vide intérieur résultant de l’arrachement d’un nœud du bois.

fente, petite ouverture en long à la surface d’un panneau de contre-plaqué, résultant d’un décollement des fibres dans le sens du fil et partant le plus souvent d’un bord d’une face, en laissant entrevoir un élément de la surface du pli sous-jacent.

gerce, fente faible et mince que présente la surface d’un panneau de contre-plaqué sans que le pli sous-jacent soit perceptible.

gondolé, se dit d’un panneau qui présente des déformations alternées en creux et en bombements à la suite soit d’un déséquilibre de tension entre les plis opposés symétriques, soit d’une réhumidification partielle du bois.

panneau « fil croisé », panneau de contre-plaqué dans lequel deux plis successifs font entre eux un angle déterminé, lequel est en général un angle droit. (Dans ce dernier cas, on dit que les plis sont alternés.)

panneau « fil en long », panneau de contre-plaqué dont le fil des plis extérieurs est parallèle à la longueur de ce panneau.

panneau « fil parallèle », panneau de contre-plaqué dans lequel deux plis successifs ont même direction.

panneau « fil en travers », panneau de contre-plaqué dont le fil des plis extérieurs est parallèle à la largeur de ce panneau.

panneau à plis alternés, panneau de contre-plaqué dans lequel chaque pli a le fil placé à 90° du fil du pli contigu.

panneau à plis en étoile, panneau de contre-plaqué dans lequel les plis sont croisés non pas à 90°, mais à 60° ou 120°.

perce, usure localisée à la surface d’un panneau de contre-plaqué, résultant d’un ponçage trop poussé et laissant apparaître une portion du pli sous-jacent.

placage, feuille de bois de 2 à 5 mm, obtenue par déroulage-tranchage, ou parfois sciage.

pli, chacune des couches de bois dont est formé un panneau de contre-plaqué.

pli extérieur, pli formé d’un seul placage ou de plusieurs placages juxtaposés par un jointage précis. (On dit aussi face.)

pli intérieur, pli formé de plusieurs placages simplement juxtaposés.

voilé, se dit d’un panneau qui présente une courbure, ses deux faces devenant des surfaces cylindriques, à la suite soit d’un déséquilibre de tension entre plis opposés symétriques, soit d’une réhumidification partielle du bois.

M. D.

➙ Assemblage / Charpente / Panneaux de fibres et de particules / Placage.