Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

constructions rurales (suite)

Il n’en est pas de même pendant la première période d’engraissement, où les animaux transforment bien leur alimentation en viande maigre et peuvent s’alimenter ad libitum. Pendant la même période, étant moins lourds, ils ont besoin de moins de surface de local. Pour cette raison, et dans les grands élevages, on dispose de locaux appelés de démarrage ou de préengraissement, dans lesquels la surface réservée à chaque animal est environ la moitié de celle dont il disposera dans les porcheries dites « de finition », et où l’alimentation n’est pas rationnée mais distribuée tout en étant laissée à libre disposition.

• Problèmes particuliers aux porcheries.

Isolation. Dans la production intensive des porcs, la température a une importance certaine. En engraissement, par exemple, un porc de 45 kg peut prendre chaque jour respectivement 590 ou 970 g suivant que la température ambiante est de 10 °C ou de 22 °C. On essaie donc de maintenir la température intérieure du local à un niveau compatible avec les performances les meilleures. Le problème n’est pas facile, car l’optimum de température varie avec le poids des animaux. Néanmoins, une température moyenne maintenue en hiver entre 16 et 18 °C paraît un bon niveau. En fait, pour des raisons économiques, on cherche plus à se rapprocher des températures optimales qu’à les atteindre à tout prix.

En premier lieu, pour atteindre l’objectif, on essaie de conserver l’énergie calorifique dégagée dans le bâtiment par les animaux, les appareils d’éclairage, les moteurs des ventilateurs, etc., en évitant les déperditions calorifiques à travers les parois. On est donc amené à porter une attention toute particulière à leur isolation.

Cette isolation doit être d’autant plus soignée que les bâtiments modernes, pour des raisons de coût, comportent des murs légers et peu épais sans grande inertie thermique. L’isolation est caractérisée par un coefficient de déperdition calorifique, qui représente le flux du passage des calories par mètre carré et par heure pour une différence de température de un degré entre les deux faces d’une paroi. Ce coefficient K devrait être le plus bas possible, et en tout cas inférieur à 1. On doit remarquer que, l’évolution des fabrications des isolants permettant d’en abaisser les coûts, le coefficient K devrait normalement s’abaisser peu à peu. Le progrès technique permet de trouver sur le marché une grande variété de matériaux isolants. Mais il ne faut pas ignorer que de nombreux progrès technologiques restent encore à réaliser pour leur mise en œuvre afin d’éviter en particulier les ponts thermiques, sources de condensation et de dégradation des matériaux.

Ventilation. La ventilation à l’aide de ventilateurs à commande, dont l’automatisme est plus ou moins poussé, permet de maîtriser théoriquement les débits d’air compatibles avec une ventilation correcte. La ventilation est destinée en effet à apporter l’air frais nécessaire à la vie, à évacuer l’air humide et pollué, la température souhaitable étant conservée, les vitesses d’air au niveau des animaux restant dans des limites admissibles.

Une bonne ventilation respectant l’ensemble de ces contraintes est difficile à réaliser économiquement.

L’approche des conditions réelles à partir du calcul théorique est délicate, les paramètres variant dans le temps (vitesse variable du vent extérieur ; température extérieure variable ; température intérieure liée à l’agitation des animaux, à l’ingestion d’aliments, au rayonnement solaire variable, etc.).

Aussi, bien qu’ils rendent des services appréciables, les dispositifs simples existant actuellement ne sont-ils pas sans défaut. Le dispositif de la figure 12 permet de rendre le fonctionnement de l’installation indépendant des pressions extérieures du vent. L’élimination de ce paramètre gênant présente un intérêt certain. L’air sortant peut également être recyclé partiellement à l’air entrant, facilitant le maintien d’une température constante.

Chauffage. Les températures intérieures ne peuvent être respectées, compte tenu des besoins de la ventilation, que par un chauffage d’appoint. Le plus souvent, le fluide de transmission calorifique est l’air ; ce type d’installation étant le moins onéreux, le transport du fluide est fait à l’aide de gaines qui répartissent l’air chaud dans les diverses parties du bâtiment. Dans les porcheries de parturition, lorsqu’il n’y a pas d’utilisation de litière, le chauffage par le sol à l’aide de canalisations d’eau ou de résistances électriques constitue une solution intéressante. Dans ce cas précis, le sol qui se trouve sous les truies ne doit jamais être chauffé.


L’aviculture

C’est le secteur de production animale qui a vu le développement le plus spectaculaire. Il faut dire que c’est aussi celui qui bénéficie des recherches les plus anciennes grâce auxquelles les structures des élevages ont été bouleversées. La production des œufs ou des poulets était par excellence une production fermière. L’élevage avicole, placé sous la responsabilité de la fermière, comportait le plus souvent quelques dizaines de têtes.

Actuellement, dans les unités très mécanisées, un homme peut s’occuper de 30 000 pondeuses. Sans atteindre des performances qui impliquent des investissements élevés, la productivité d’un homme pour 12 000 à 15 000 pondeuses et 4 fois plus de poulets de chair est courante. Dans les élevages actuels, les animaux sont en général logés par groupes de 2 à 5 dans des cages, dont il existe plusieurs modèles (superposées sur 3 niveaux, décalées ou à plat). Les services sont mécanisés. La distribution des aliments est réalisée soit à l’aide de trémies mobiles passant devant les animaux, soit par des chaînes approvisionnant en continu des augettes placées devant les cages. L’abreuvement est également automatique. Les œufs peuvent être soit ramassés manuellement, soit collectés à l’aide de bandes ramasseuses qui les transportent en bout de bâtiment. À ce point, ils peuvent être nettoyés, calibrés et mis en emballage automatiquement, le niveau de la mécanisation dépendant des investissements qu’il est possible de consacrer à l’opération.